Les jeunes Algériens connaissent très mal l'histoire de la Révolution du 1er Novembre. C'est l'amer constant que de nombreux historiens et universitaires ont dressé avec beaucoup d'amertume suite à leurs travaux de recherches. Ainsi, force est de constater que les jeunes citoyens d'aujourd'hui, tout en faisant preuve, dans l'ensemble, d'une «grande confusion», pensent des sociologues de l'université d'Alger, lorsqu'il s'agit d'entrer dans le détail de cette date historique, ont une connaissance très limitée de l'histoire de la guerre de Libération. «Les quelques investigations faites auprès de nos jeunes font apparaître que pour la plupart, la date du 1er novembre 1954 signifie seulement le jour du déclenchement d'une guerre contre l'armée française pour l'indépendance du pays'', déplore un universitaire chercheur au département de l'histoire de l'université d'Alger. Hamid Khaldoun, 55 ans, sociologue et diplômé de l'université algérienne, chercheur et consultant, abonde également dans le même sens et relève que «c'est, en tout les cas, ce que ces jeunes ont retenu à l'école. Et, lorsqu'on leur demande de donner un peu plus de détails sur la question, c'est la confusion. Ils répondront que c'est déjà pas mal de connaître la signification de cette date». Le 1er Novembre est-il, dès lors, un évènement ‘'qui relève d'une époque révolue'' pour l'actuelle génération ? Pour de nombreux spécialistes et observateurs avertis, la réponse est malheureusement affirmative. «Tous, en fait, détiennent des bribes d'informations, mais très peu nombreux sont ceux qui peuvent retracer l'histoire dans l'ordre chronologique» confie Réda Slimani, 45 ans, enseignant d'histoire dans un lycée de la capitale avant de donner l'exemple de «cette lycéenne qui ira même jusqu'à affirmer que c'est l'Emir Abdelkader qui a déclenché la révolution le 1er Novembre 1954». Sans aller jusqu'à évoquer les raisons profondes de cette inquiétante confusion de beaucoup de jeunes quant à l'histoire de la Révolution algérienne, Hamid Khaldoun estime pour sa part que cette «ignorance» est motivée par «la rareté des opportunités pour mieux leur faire connaître»l'histoire de leur pays. Il y a aussi le fait, selon de nombreux enseignants d'histoire que nous avons interrogés à ce propos, que les jeunes discutent rarement avec leurs parents de l'histoire de la Guerre de Libération nationale. «D'autres motifs (de cette ignorance) sont inhérents à la non maîtrise du sujet et le manque de pédagogie chez certains enseignants qui n'arrivent pas à attirer l'attention des élèves sur ce thème national», explique Mahmoud B., universitaire et historien, même s'il relativise en estimant que «le peu d'intérêt accordé par les jeunes aux grands événements du pays n'est pas uniquement spécifique à l'Algérie». De leurs côtés, plusieurs jeunes, lycéens ou étudiants, ne cachent pas leur ignorance de tout un pan de notre mémoire. « J'avoue que je maitrise mal l'histoire de la Révolution, car j'estime que nous sommes trop dépendants de notre passé. Moi, c'est l'avenir qui m'intéresse. Et puis, à quoi bon connaitre toute l'histoire de la Révolution ? Vous croyez que cela va m'aider à trouver un boulot ? Non, je ne crois pas », martèle Hussein, 19 ans, qui s'apprête à passer sa première année à la fac centrale d'Alger. Hanane, quant à elle, passe son bac cette année. Et l'histoire de la Révolution ne lui dit vraiment pas grand-chose. « Je suis scientifique, ce sont les maths, la physique et la chimie qui m'importent. L'histoire, je n'en ai que faire », précise-t-elle sans ambages. A la lumière de pareils témoignages, qui sont légion parmi nos jeunes, il est bien clair que le 1er Novembre risque de tomber dans l'oubli, avertissent des éducateurs, des sociologues et des historiens. Enfin, les pouvoirs publics sont appelés à entretenir et valoriser, par des moyens pédagogiques modernes et adaptés aux besoins des jeunes aujourd'hui plus branchés sur les télévisions étrangères et l'Internet que sur la télévision algérienne, cette date symbole de notre mémoire. S. A. Les jeunes Algériens connaissent très mal l'histoire de la Révolution du 1er Novembre. C'est l'amer constant que de nombreux historiens et universitaires ont dressé avec beaucoup d'amertume suite à leurs travaux de recherches. Ainsi, force est de constater que les jeunes citoyens d'aujourd'hui, tout en faisant preuve, dans l'ensemble, d'une «grande confusion», pensent des sociologues de l'université d'Alger, lorsqu'il s'agit d'entrer dans le détail de cette date historique, ont une connaissance très limitée de l'histoire de la guerre de Libération. «Les quelques investigations faites auprès de nos jeunes font apparaître que pour la plupart, la date du 1er novembre 1954 signifie seulement le jour du déclenchement d'une guerre contre l'armée française pour l'indépendance du pays'', déplore un universitaire chercheur au département de l'histoire de l'université d'Alger. Hamid Khaldoun, 55 ans, sociologue et diplômé de l'université algérienne, chercheur et consultant, abonde également dans le même sens et relève que «c'est, en tout les cas, ce que ces jeunes ont retenu à l'école. Et, lorsqu'on leur demande de donner un peu plus de détails sur la question, c'est la confusion. Ils répondront que c'est déjà pas mal de connaître la signification de cette date». Le 1er Novembre est-il, dès lors, un évènement ‘'qui relève d'une époque révolue'' pour l'actuelle génération ? Pour de nombreux spécialistes et observateurs avertis, la réponse est malheureusement affirmative. «Tous, en fait, détiennent des bribes d'informations, mais très peu nombreux sont ceux qui peuvent retracer l'histoire dans l'ordre chronologique» confie Réda Slimani, 45 ans, enseignant d'histoire dans un lycée de la capitale avant de donner l'exemple de «cette lycéenne qui ira même jusqu'à affirmer que c'est l'Emir Abdelkader qui a déclenché la révolution le 1er Novembre 1954». Sans aller jusqu'à évoquer les raisons profondes de cette inquiétante confusion de beaucoup de jeunes quant à l'histoire de la Révolution algérienne, Hamid Khaldoun estime pour sa part que cette «ignorance» est motivée par «la rareté des opportunités pour mieux leur faire connaître»l'histoire de leur pays. Il y a aussi le fait, selon de nombreux enseignants d'histoire que nous avons interrogés à ce propos, que les jeunes discutent rarement avec leurs parents de l'histoire de la Guerre de Libération nationale. «D'autres motifs (de cette ignorance) sont inhérents à la non maîtrise du sujet et le manque de pédagogie chez certains enseignants qui n'arrivent pas à attirer l'attention des élèves sur ce thème national», explique Mahmoud B., universitaire et historien, même s'il relativise en estimant que «le peu d'intérêt accordé par les jeunes aux grands événements du pays n'est pas uniquement spécifique à l'Algérie». De leurs côtés, plusieurs jeunes, lycéens ou étudiants, ne cachent pas leur ignorance de tout un pan de notre mémoire. « J'avoue que je maitrise mal l'histoire de la Révolution, car j'estime que nous sommes trop dépendants de notre passé. Moi, c'est l'avenir qui m'intéresse. Et puis, à quoi bon connaitre toute l'histoire de la Révolution ? Vous croyez que cela va m'aider à trouver un boulot ? Non, je ne crois pas », martèle Hussein, 19 ans, qui s'apprête à passer sa première année à la fac centrale d'Alger. Hanane, quant à elle, passe son bac cette année. Et l'histoire de la Révolution ne lui dit vraiment pas grand-chose. « Je suis scientifique, ce sont les maths, la physique et la chimie qui m'importent. L'histoire, je n'en ai que faire », précise-t-elle sans ambages. A la lumière de pareils témoignages, qui sont légion parmi nos jeunes, il est bien clair que le 1er Novembre risque de tomber dans l'oubli, avertissent des éducateurs, des sociologues et des historiens. Enfin, les pouvoirs publics sont appelés à entretenir et valoriser, par des moyens pédagogiques modernes et adaptés aux besoins des jeunes aujourd'hui plus branchés sur les télévisions étrangères et l'Internet que sur la télévision algérienne, cette date symbole de notre mémoire. S. A.