Dans trois jours, l'Algérie entrera dans une nouvelle phase politique. Le principe de la limitation des mandats, prévu dans la Constitution de 1989 et reconduit dans celle de 1996, ne sera plus en vigueur et les prochains présidents de la République pourront remettre leur mandat en jeu autant de fois qu'ils le souhaitent. C'était là le principal cheval de bataille de l'ex-chef de gouvernement, Abdelaziz Belkhadem qui avait fait, rappelons-le, l'amendement de la Constitution au centre de son action à la tête du FLN. La convocation par le Chef de l'Etat des deux chambres du Parlement donne donc raison à l'activisme du secrétaire général du vieux parti qui se voit ainsi récompensé des grands efforts qu'il a fournis pour faire admettre à l'opinion nationale le bien fondé d'une vision qui donne à la démocratie algérienne une sorte de second souffle. Et pour cause, l'énoncé même de la possibilité d'un amendement de la Constitution a suscité un débat au sein de la classe politique. Bien que l'on n'ait pas eu une réelle passe d'arme verbale entre partisans et opposants de la révision constitutionnelle, il demeure que la scène nationale a trouvé motif à s'animer. L'argument avancé par ceux qui désiraient voir sauter le verrou de la limitation des mandats tient dans le fait que ce principe n'est pas nécessairement démocratique, puisqu'il existe de grandes démocraties dans le monde, à l'image de la France, ou de la Grande-Bretagne où les plus hautes responsabilités éligibles ne connaissent aucune limitation. Les partisans de la thèse défendant l'amendement indiquent qu'au contraire, la limitation des mandats pourrait même frustrer l'électorat qui ne peut renouveler sa confiance à un responsable, même s'il est satisfait du travail accompli durant deux mandats successifs. A l'opposé de cette thèse, les défenseurs de l'article 74 de la Constitution affirment que la limitation des mandats présidentiels garantirait l'alternance au pouvoir. Le cas des Etats-Unis où quelle que soit la popularité engrangée, un président doit céder sa place au bout de deux mandatures à la tête du pays est avancé comme une preuve tangible de l'efficacité d'un pareil système. Entre les deux approches, il semble que Bouteflika, qui n'a pas caché son intention de revoir en profondeur et par voie référendaire la loi fondamentale du pays, a opté pour la première, ouvrant de fait les portes pour la prochaine échéance électorale. Dès mercredi prochain, le président de la République aura la possibilité constitutionnelle de se présenter pour un troisième mandat. Il ne le fera peut être pas dans la semaine, mais tous les observateurs s'accordent à dire que Bouteflika sera candidat à sa propre succession. Face à lui, l'on a déjà la candidature de Moussa Touati, secrétaire général du FNA, en attendant, d'autres postulants, à l'image de Louisa Hanoune qui n'a raté aucune élection présidentielle. Le doute s'installe chez certaines personnalités. Mais l'on en saura plus dans un proche avenir. S. B. Dans trois jours, l'Algérie entrera dans une nouvelle phase politique. Le principe de la limitation des mandats, prévu dans la Constitution de 1989 et reconduit dans celle de 1996, ne sera plus en vigueur et les prochains présidents de la République pourront remettre leur mandat en jeu autant de fois qu'ils le souhaitent. C'était là le principal cheval de bataille de l'ex-chef de gouvernement, Abdelaziz Belkhadem qui avait fait, rappelons-le, l'amendement de la Constitution au centre de son action à la tête du FLN. La convocation par le Chef de l'Etat des deux chambres du Parlement donne donc raison à l'activisme du secrétaire général du vieux parti qui se voit ainsi récompensé des grands efforts qu'il a fournis pour faire admettre à l'opinion nationale le bien fondé d'une vision qui donne à la démocratie algérienne une sorte de second souffle. Et pour cause, l'énoncé même de la possibilité d'un amendement de la Constitution a suscité un débat au sein de la classe politique. Bien que l'on n'ait pas eu une réelle passe d'arme verbale entre partisans et opposants de la révision constitutionnelle, il demeure que la scène nationale a trouvé motif à s'animer. L'argument avancé par ceux qui désiraient voir sauter le verrou de la limitation des mandats tient dans le fait que ce principe n'est pas nécessairement démocratique, puisqu'il existe de grandes démocraties dans le monde, à l'image de la France, ou de la Grande-Bretagne où les plus hautes responsabilités éligibles ne connaissent aucune limitation. Les partisans de la thèse défendant l'amendement indiquent qu'au contraire, la limitation des mandats pourrait même frustrer l'électorat qui ne peut renouveler sa confiance à un responsable, même s'il est satisfait du travail accompli durant deux mandats successifs. A l'opposé de cette thèse, les défenseurs de l'article 74 de la Constitution affirment que la limitation des mandats présidentiels garantirait l'alternance au pouvoir. Le cas des Etats-Unis où quelle que soit la popularité engrangée, un président doit céder sa place au bout de deux mandatures à la tête du pays est avancé comme une preuve tangible de l'efficacité d'un pareil système. Entre les deux approches, il semble que Bouteflika, qui n'a pas caché son intention de revoir en profondeur et par voie référendaire la loi fondamentale du pays, a opté pour la première, ouvrant de fait les portes pour la prochaine échéance électorale. Dès mercredi prochain, le président de la République aura la possibilité constitutionnelle de se présenter pour un troisième mandat. Il ne le fera peut être pas dans la semaine, mais tous les observateurs s'accordent à dire que Bouteflika sera candidat à sa propre succession. Face à lui, l'on a déjà la candidature de Moussa Touati, secrétaire général du FNA, en attendant, d'autres postulants, à l'image de Louisa Hanoune qui n'a raté aucune élection présidentielle. Le doute s'installe chez certaines personnalités. Mais l'on en saura plus dans un proche avenir. S. B.