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«La mosquée doit s'impliquer dans la lutte contre ce phénomène»
Le neuropsychiatre Ahmed Haoua Au Midi Libre :
Publié dans Le Midi Libre le 22 - 12 - 2008

Le Dr Ahmed Haoua est un neuropsychiatre qui a eu affaire, en consultation, à plusieurs cas de violence sexuelle faite aux enfants. Des parents, qui taisent les crimes que subissent leurs gosses, aux enseignants qui redoutent de dénoncer l'acte ignoble, en passant par les enfants qui préfèrent, par peur, taire leur souffrance. Le spécialiste en a vu de toutes les couleurs. Déplorant l'inconscience d'une catégorie de parents, invitant les institutions concernées, les associations de promotions des droits de l'enfant et les spécialistes à se mobiliser pour lutter contre le fléau et appelant à rompre le tabou autour du sujet, le Dr Haoua a bien voulu répondre à nos questions.
Midi Libre :
En tant que neuropsychiatre, vous avez certainement souvent affaire à des cas de violence sexuelle à l'encontre des enfants. Pensez-vous, partant de votre expérience, que les chiffres avancés par les institutions concernées sont révélateurs de la réalité ?
Dr Ahmed Haoua : Vu les cas que je rencontre fréquemment en clinique, permettez-moi de dire que les chiffres officiels sur la violence sexuelle faite aux enfants, que je préfère qualifier d'ailleurs de pédophilie, sont très loin d'être révélateurs. Malheureusement, plusieurs parents préfèrent taire le crime, de peur du scandale. Préférant sauver la mise, ces personnes, coupables de non assistance à personne en danger, portent atteinte par leur silence à l'intégrité physique, psychique et mentale du gosse.
Quels sont les signaux de détresse susceptibles de nous ramener sur les pistes de la violence sexuelle ? Autrement parler, comment détecte-t-on qu'un enfant est victime de violence sexuelle ?
Un enfant victime d'abus sexuel peut manifester divers symptômes. De l'isolement, aux troubles du sommeil, énurésie, anorexie, turbulence, automutilation, tendance dépressive et cauchemars. Mais le signe le plus frappant consiste en des des troubles comportementaux, de gravité variable.
Comment parents, enseignants
ou médecins doivent réagir
face à ces signaux ?
Toute personne en présence d'un enfant souffrant de modification de comportement ou d'autres troubles, est appelée à intervenir d'urgence.
Les parents sont certes le premier maillon de la chaîne. Ainsi, leur première réaction devra être d'emmener l'enfant en consultation. Les enseignants, à leur tour, doivent exiger de rencontrer les tuteurs de l'enfant et l'orienter vers le psychologue de l'école et le médecin traitant. Dénoncer les sévices faits aux enfants auprès des services de sécurité est l'affaire de tous.
Quelle est la forme de prévention contre les violences sexuelles faites aux enfants ?
Il est impératif de comprendre que la sensibilisation est la première mesure préventive contre ce mal qui s'abat sur notre société. Il importe d'apprendre à dénoncer la pédophilie, à sensibiliser les enfants et les parents aux dangers. A mon sens, si la télévision, la radio, la presse écrite doivent s'impliquer dans le processus de sensibilisation, la mosquée a, également, un rôle capital à jouer. Malheureusement, la mosquée en Algérie ne remplit plus sa tâche.
Les prêches sont le plus souvent politiques ou se focalisent sur des futilités de la vie. Je pense que tous les imams et les hommes de religion doivent se tourner vers la sensibilisation. Leur rôle est d'ouvrir un dialogue sain sur la sexualité et toutes les perversions pouvant en decouler.
Il est déplorable enfin de noter que plusieurs enseignants d'écoles coraniques, sont aujourd'hui accusés de sévices sur les enfants. Cela témoigne d'ailleurs du déchirement que vit la société algérienne.
A votre avis, quelle serait
l'importance de l'ouverture d'un centre d'écoute pour les enfants victimes de sévices ?
Je pense que cela n'apportera pas de grands changements dans les convictions des algériens, dont nombreux préfèrent passer sous silence ce type de conduite. Le véritable travail devra s'opérer au niveau de la société civile. Parler de la sexualité à l'école, à la mosquée, au sein de sa famille, instaurer le dialogue et mettre en confiance les enfants, sont les premières démarches à suivre pour enfin espérer protéger nos rejetons de toute forme de violence à leur égard.
Le Dr Ahmed Haoua est un neuropsychiatre qui a eu affaire, en consultation, à plusieurs cas de violence sexuelle faite aux enfants. Des parents, qui taisent les crimes que subissent leurs gosses, aux enseignants qui redoutent de dénoncer l'acte ignoble, en passant par les enfants qui préfèrent, par peur, taire leur souffrance. Le spécialiste en a vu de toutes les couleurs. Déplorant l'inconscience d'une catégorie de parents, invitant les institutions concernées, les associations de promotions des droits de l'enfant et les spécialistes à se mobiliser pour lutter contre le fléau et appelant à rompre le tabou autour du sujet, le Dr Haoua a bien voulu répondre à nos questions.
Midi Libre :
En tant que neuropsychiatre, vous avez certainement souvent affaire à des cas de violence sexuelle à l'encontre des enfants. Pensez-vous, partant de votre expérience, que les chiffres avancés par les institutions concernées sont révélateurs de la réalité ?
Dr Ahmed Haoua : Vu les cas que je rencontre fréquemment en clinique, permettez-moi de dire que les chiffres officiels sur la violence sexuelle faite aux enfants, que je préfère qualifier d'ailleurs de pédophilie, sont très loin d'être révélateurs. Malheureusement, plusieurs parents préfèrent taire le crime, de peur du scandale. Préférant sauver la mise, ces personnes, coupables de non assistance à personne en danger, portent atteinte par leur silence à l'intégrité physique, psychique et mentale du gosse.
Quels sont les signaux de détresse susceptibles de nous ramener sur les pistes de la violence sexuelle ? Autrement parler, comment détecte-t-on qu'un enfant est victime de violence sexuelle ?
Un enfant victime d'abus sexuel peut manifester divers symptômes. De l'isolement, aux troubles du sommeil, énurésie, anorexie, turbulence, automutilation, tendance dépressive et cauchemars. Mais le signe le plus frappant consiste en des des troubles comportementaux, de gravité variable.
Comment parents, enseignants
ou médecins doivent réagir
face à ces signaux ?
Toute personne en présence d'un enfant souffrant de modification de comportement ou d'autres troubles, est appelée à intervenir d'urgence.
Les parents sont certes le premier maillon de la chaîne. Ainsi, leur première réaction devra être d'emmener l'enfant en consultation. Les enseignants, à leur tour, doivent exiger de rencontrer les tuteurs de l'enfant et l'orienter vers le psychologue de l'école et le médecin traitant. Dénoncer les sévices faits aux enfants auprès des services de sécurité est l'affaire de tous.
Quelle est la forme de prévention contre les violences sexuelles faites aux enfants ?
Il est impératif de comprendre que la sensibilisation est la première mesure préventive contre ce mal qui s'abat sur notre société. Il importe d'apprendre à dénoncer la pédophilie, à sensibiliser les enfants et les parents aux dangers. A mon sens, si la télévision, la radio, la presse écrite doivent s'impliquer dans le processus de sensibilisation, la mosquée a, également, un rôle capital à jouer. Malheureusement, la mosquée en Algérie ne remplit plus sa tâche.
Les prêches sont le plus souvent politiques ou se focalisent sur des futilités de la vie. Je pense que tous les imams et les hommes de religion doivent se tourner vers la sensibilisation. Leur rôle est d'ouvrir un dialogue sain sur la sexualité et toutes les perversions pouvant en decouler.
Il est déplorable enfin de noter que plusieurs enseignants d'écoles coraniques, sont aujourd'hui accusés de sévices sur les enfants. Cela témoigne d'ailleurs du déchirement que vit la société algérienne.
A votre avis, quelle serait
l'importance de l'ouverture d'un centre d'écoute pour les enfants victimes de sévices ?
Je pense que cela n'apportera pas de grands changements dans les convictions des algériens, dont nombreux préfèrent passer sous silence ce type de conduite. Le véritable travail devra s'opérer au niveau de la société civile. Parler de la sexualité à l'école, à la mosquée, au sein de sa famille, instaurer le dialogue et mettre en confiance les enfants, sont les premières démarches à suivre pour enfin espérer protéger nos rejetons de toute forme de violence à leur égard.


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