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Que sera l'Algérie de l'après 2011 ?
l'impact de la crise financière sur l'économie nationale
Publié dans Le Midi Libre le 23 - 12 - 2008

Le gouverneur de la Banque d'Algérie, structure dépendante de la présidence de la République qui est la seule habilitée à gérer le fonds de régulation et les réserves de change de l'Algérie, vient donc de mettre un terme à la cacophonie qui règne depuis quelques mois au niveau des structures gouvernementales en affirmant que le financement futur de l'économie, si l'on devait maintenir le même rythme du montant de l'investissement que durant les années 2007/2008 pourrait se maintenir jusqu'à fin 2010. Et ce, tenant compte du fonds de régulation—4.192,5 milliards de dinars fin novembre 2008 —qui représente le solde budgétaire en dinars (ce dernier n'étant pas convertible l'Algérie exportant 98% d'hydrocarbures et important presque tout) l'excédent de liquidités des banques évalué à 2.418 milliards et les réserves de change estimées à 138,345 (solde en devises à travers la balance des paiements) selon un cours entre 30/35 dollars.
Car un cours de 40 dollars corrigé par une inflation annuelle de 3% et un dérapage de 30% du dollar nous donnerait moins de 25 dollars le baril de pétrole et 12,5 dollars pour le gaz pour un même volume. Mais partant de l'hypothèse de la stabilité du dollar et de l'inflation mondiale, ce qui est peu dans la vie d'une nation, car il faut raisonner en termes de dynamique de développement, d'autant plus que le taux de croissance hors hydrocarbures (90% des dépenses publiques proviennent des hydrocarbures) est très faible et que la demande d'emploi additionnelle annuelle est de 450.000/500.000 unités plus le taux de chômage actuel (plus de 13% selon l'ONS incluant les emplois rentes) situation d'autant plus préoccupante car que fera-t-on donc au-delà de 2011 si la crise qui est structurelle et non conjoncturelle comme cela est probable, persiste jusqu'en 2013/2014 ?
2- Ce diagnostic du gouverneur en date du 21 décembre 2008 est en contradiction avec les déclarations de certains responsables qui annonçaient publiquement que la crise ne concernait pas l'Algérie avant de se rétracter, tant de Karim Djoudi ministre des Finances qui parlait de 4 années, de Abdelatif Benachenhou ex-ministre des Finances qui stipulait sur 5 années (fin 2014) ou d'autres (irresponsables) que la crise ne nous toucherait pas même avec un cours du baril de 15 dollars jusqu'en 2015 nous faisant penser au discours d'un ex-premier ministre au lendemain de la crise de 1986. Cela rejoint donc mes analyses largement diffusées au niveau national et international suite à la crise des prêts hypothécaires où j'émettais l'hypothèse que si la crise devait persister au-delà de deux années, les tensions budgétaires pouvaient se manifester en juin 2011 pour un cours de 50/55 dollars en supposant une stabilité du dollar et fin 2010 pour un cours variant entre 30/40, étant entendu qu'un dérapage simultané du dollars (inévitable d'ailleurs durant l'année 2009/2010) et du cours du brent avancerait les échéances.
Durant les 11 premiers mois de 2008, l'Algérie a importé pour 34,16 milliards de dollars contre 24,96 milliards de dollars en 2007, soit une hausse de 36,87% allant vers 40 milliards de dollars clôturé au 31/12/2008 sans compter les transferts des dividendes (y compris les associés de Sonatrach) et les transferts des services qui commencent à prendre une part croissante devant dépasser certainement les 50 milliards de dollars de transfert de devises pour 2008. Le besoin de financement sera d'autant plus important entre 2009/2014 qu'existe une crise de liquidité au niveau mondial et surtout que la nouvelle politique économique du gouvernement, y compris au sein de Sonatrach, impose une participation majoritaire de l'Etat dans tout acte d'investissement.
3- Or, la crise risque de perdurer jusqu'en 2012 avec des ondes de choc pouvant aller jusqu'à 2013/2014 s'il y a légère reprise fin 2010, début 2011. Car l'erreur stratégique de certains experts de l'Opep a été de penser que la demande serait tiré, par l'Asie (le Japon et la Chine qui connaissent une récession importante), expliquant que les décisions prises par l'Opep, lors des trois dernières réunions, de baisser sa production depuis le début 2008 à 4,2 millions de barils par jour n'ont pas réussi à freiner la baisse des cours qui avaient atteint le pic de plus de 147 dollars le baril. Tout en n'oubliant pas que durant la période 2010/2020 ce serait une erreur stratégique de raisonner en termes de modèle de consommation énergétique linéaire oubliant les cycles énergétiques depuis que le monde est monde, passage par exemple de la prédominance des hydrocarbures au lieu du charbon et surtout de la non prise en compte de la politique énergétique du président Barak Obama qui sera déterminante vis-à-vis de l'évolution du cours du pétrole.
Car le programme du nouveau président US est de mettre fin à la dépendance énergétique en pétrole des Etats Unis vis-à-vis du Moyen Orient, donc de l'Opep d'ici à 10 ans, tout au plus d'ici 20 ans ainsi que de l'influence russe à travers la stratégie de Gazprom, avis partagé par l'Europe. La généralisation des nouvelles technologies rentables, également pour l'Asie qui possède le savoir-faire, à 80/90 dollars 2010, à moins de 60 dollars à l'horizon 2015 et à moins de 40/50 dollars horizon 2020 et ce aux prix constants 2008. Les investisseurs potentiels, à l'instar de l'abandon partiel du charbon pour les hydrocarbures la décennie passée, anticiperont donc de nouveaux modèle de consommation pouvant assister à un désinvestissement dans ce segment, le pétrole devenant non plus une arme politique dominante, mais une énergie comme une autre en diminution relative à l'horizon 2020.
Cette tendance anti-pétrole de la nouvelle gouvernance américaine est confirmé par la nomination du nouveau secrétariat à l'Energie US, le prix Nobel de physique (1997) Steven Chu celui-ci étant un partisan farouche d'énergies alternatives.
4.Aussi, la marge de maœuvre financière de l'Algérie face à cette crise entre 2009/2014 est étroite d'où l'urgence de réorienter toute la politique socio-économique du passage d'une économie de rente à une économie hors hydrocarbures (la facture alimentaire a atteint en 2008 plus de 7 milliards de dollars) qui doit se fonder sur une meilleure gouvernance et la valorisation du savoir, pilier du développement du XXIème siècle.
Au cours de 50 dollars les recettes de Sonatrach s‘établiraient à 37 milliards de dollars et à un cours de 40 dollars à environ 30 milliards de dollars, montant auquel il faut soustraire entre 15 et 20 milliards de dollars d'autofinancement et le transfert des associés, ce qui reste peu pour le montant versé au trésor public à des fins d'investissement.
Le montant sera d'autant plus faible avec la dépréciation du dollars où l'Algérie serait triplement pénalisée : baisse de la valeur des recettes en termes réels hydrocarbures, hausse de la facture des importations en euros, baisse de la valeur des réserves de change libellées en dollars en termes de pouvoir d'achat euros dont les bons de trésor. En annonçant des dépenses publiques variant entre 100 et 150 milliards de dollars entre 2009/2014 (la différence de 50 milliards de dollars est énorme) le gouvernement reconnaît qu'il va y avoir restrictions budgétaires puisque pour la première hypothèse cela représenterait 40% des dépenses de 2004/2008 évaluées à environ 200/240 milliards de dollars et 60% selon la seconde hypothèse qui, certainement, se fonde sur un cours de 60 dollars le baril. Aussi, devant la gravité de la situation s'impose un discours de vérité et surtout d'éviter la cacophonie par les contradictions actuelles au plus haut niveau du sommet de l'Etat.
Le gouverneur de la Banque d'Algérie, structure dépendante de la présidence de la République qui est la seule habilitée à gérer le fonds de régulation et les réserves de change de l'Algérie, vient donc de mettre un terme à la cacophonie qui règne depuis quelques mois au niveau des structures gouvernementales en affirmant que le financement futur de l'économie, si l'on devait maintenir le même rythme du montant de l'investissement que durant les années 2007/2008 pourrait se maintenir jusqu'à fin 2010. Et ce, tenant compte du fonds de régulation—4.192,5 milliards de dinars fin novembre 2008 —qui représente le solde budgétaire en dinars (ce dernier n'étant pas convertible l'Algérie exportant 98% d'hydrocarbures et important presque tout) l'excédent de liquidités des banques évalué à 2.418 milliards et les réserves de change estimées à 138,345 (solde en devises à travers la balance des paiements) selon un cours entre 30/35 dollars.
Car un cours de 40 dollars corrigé par une inflation annuelle de 3% et un dérapage de 30% du dollar nous donnerait moins de 25 dollars le baril de pétrole et 12,5 dollars pour le gaz pour un même volume. Mais partant de l'hypothèse de la stabilité du dollar et de l'inflation mondiale, ce qui est peu dans la vie d'une nation, car il faut raisonner en termes de dynamique de développement, d'autant plus que le taux de croissance hors hydrocarbures (90% des dépenses publiques proviennent des hydrocarbures) est très faible et que la demande d'emploi additionnelle annuelle est de 450.000/500.000 unités plus le taux de chômage actuel (plus de 13% selon l'ONS incluant les emplois rentes) situation d'autant plus préoccupante car que fera-t-on donc au-delà de 2011 si la crise qui est structurelle et non conjoncturelle comme cela est probable, persiste jusqu'en 2013/2014 ?
2- Ce diagnostic du gouverneur en date du 21 décembre 2008 est en contradiction avec les déclarations de certains responsables qui annonçaient publiquement que la crise ne concernait pas l'Algérie avant de se rétracter, tant de Karim Djoudi ministre des Finances qui parlait de 4 années, de Abdelatif Benachenhou ex-ministre des Finances qui stipulait sur 5 années (fin 2014) ou d'autres (irresponsables) que la crise ne nous toucherait pas même avec un cours du baril de 15 dollars jusqu'en 2015 nous faisant penser au discours d'un ex-premier ministre au lendemain de la crise de 1986. Cela rejoint donc mes analyses largement diffusées au niveau national et international suite à la crise des prêts hypothécaires où j'émettais l'hypothèse que si la crise devait persister au-delà de deux années, les tensions budgétaires pouvaient se manifester en juin 2011 pour un cours de 50/55 dollars en supposant une stabilité du dollar et fin 2010 pour un cours variant entre 30/40, étant entendu qu'un dérapage simultané du dollars (inévitable d'ailleurs durant l'année 2009/2010) et du cours du brent avancerait les échéances.
Durant les 11 premiers mois de 2008, l'Algérie a importé pour 34,16 milliards de dollars contre 24,96 milliards de dollars en 2007, soit une hausse de 36,87% allant vers 40 milliards de dollars clôturé au 31/12/2008 sans compter les transferts des dividendes (y compris les associés de Sonatrach) et les transferts des services qui commencent à prendre une part croissante devant dépasser certainement les 50 milliards de dollars de transfert de devises pour 2008. Le besoin de financement sera d'autant plus important entre 2009/2014 qu'existe une crise de liquidité au niveau mondial et surtout que la nouvelle politique économique du gouvernement, y compris au sein de Sonatrach, impose une participation majoritaire de l'Etat dans tout acte d'investissement.
3- Or, la crise risque de perdurer jusqu'en 2012 avec des ondes de choc pouvant aller jusqu'à 2013/2014 s'il y a légère reprise fin 2010, début 2011. Car l'erreur stratégique de certains experts de l'Opep a été de penser que la demande serait tiré, par l'Asie (le Japon et la Chine qui connaissent une récession importante), expliquant que les décisions prises par l'Opep, lors des trois dernières réunions, de baisser sa production depuis le début 2008 à 4,2 millions de barils par jour n'ont pas réussi à freiner la baisse des cours qui avaient atteint le pic de plus de 147 dollars le baril. Tout en n'oubliant pas que durant la période 2010/2020 ce serait une erreur stratégique de raisonner en termes de modèle de consommation énergétique linéaire oubliant les cycles énergétiques depuis que le monde est monde, passage par exemple de la prédominance des hydrocarbures au lieu du charbon et surtout de la non prise en compte de la politique énergétique du président Barak Obama qui sera déterminante vis-à-vis de l'évolution du cours du pétrole.
Car le programme du nouveau président US est de mettre fin à la dépendance énergétique en pétrole des Etats Unis vis-à-vis du Moyen Orient, donc de l'Opep d'ici à 10 ans, tout au plus d'ici 20 ans ainsi que de l'influence russe à travers la stratégie de Gazprom, avis partagé par l'Europe. La généralisation des nouvelles technologies rentables, également pour l'Asie qui possède le savoir-faire, à 80/90 dollars 2010, à moins de 60 dollars à l'horizon 2015 et à moins de 40/50 dollars horizon 2020 et ce aux prix constants 2008. Les investisseurs potentiels, à l'instar de l'abandon partiel du charbon pour les hydrocarbures la décennie passée, anticiperont donc de nouveaux modèle de consommation pouvant assister à un désinvestissement dans ce segment, le pétrole devenant non plus une arme politique dominante, mais une énergie comme une autre en diminution relative à l'horizon 2020.
Cette tendance anti-pétrole de la nouvelle gouvernance américaine est confirmé par la nomination du nouveau secrétariat à l'Energie US, le prix Nobel de physique (1997) Steven Chu celui-ci étant un partisan farouche d'énergies alternatives.
4.Aussi, la marge de maœuvre financière de l'Algérie face à cette crise entre 2009/2014 est étroite d'où l'urgence de réorienter toute la politique socio-économique du passage d'une économie de rente à une économie hors hydrocarbures (la facture alimentaire a atteint en 2008 plus de 7 milliards de dollars) qui doit se fonder sur une meilleure gouvernance et la valorisation du savoir, pilier du développement du XXIème siècle.
Au cours de 50 dollars les recettes de Sonatrach s‘établiraient à 37 milliards de dollars et à un cours de 40 dollars à environ 30 milliards de dollars, montant auquel il faut soustraire entre 15 et 20 milliards de dollars d'autofinancement et le transfert des associés, ce qui reste peu pour le montant versé au trésor public à des fins d'investissement.
Le montant sera d'autant plus faible avec la dépréciation du dollars où l'Algérie serait triplement pénalisée : baisse de la valeur des recettes en termes réels hydrocarbures, hausse de la facture des importations en euros, baisse de la valeur des réserves de change libellées en dollars en termes de pouvoir d'achat euros dont les bons de trésor. En annonçant des dépenses publiques variant entre 100 et 150 milliards de dollars entre 2009/2014 (la différence de 50 milliards de dollars est énorme) le gouvernement reconnaît qu'il va y avoir restrictions budgétaires puisque pour la première hypothèse cela représenterait 40% des dépenses de 2004/2008 évaluées à environ 200/240 milliards de dollars et 60% selon la seconde hypothèse qui, certainement, se fonde sur un cours de 60 dollars le baril. Aussi, devant la gravité de la situation s'impose un discours de vérité et surtout d'éviter la cacophonie par les contradictions actuelles au plus haut niveau du sommet de l'Etat.


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