Diplomée en philosophie et en psychologie de l'université arabe de Beyrouth, l'écrivaine et cinéaste, Liana Badr, est actuellement une des responsables du ministère palestinien de la Culture à Ramallah. Elle est également l'épouse de Yasser Abd-Rabbou, un dirigeant de l'OLP. Cette artiste de talent dénonce autant l'oppression subie par son peuple que celle des femmes dans cet univers néo-patriarcal replié sur des principes obsolètes qu'est le monde arabe d'aujourd'hui. Diplomée en philosophie et en psychologie de l'université arabe de Beyrouth, l'écrivaine et cinéaste, Liana Badr, est actuellement une des responsables du ministère palestinien de la Culture à Ramallah. Elle est également l'épouse de Yasser Abd-Rabbou, un dirigeant de l'OLP. Cette artiste de talent dénonce autant l'oppression subie par son peuple que celle des femmes dans cet univers néo-patriarcal replié sur des principes obsolètes qu'est le monde arabe d'aujourd'hui. «Pourquoi ces accents triomphants dans ta voix ? De quelle victoire s'agit-il ? Sur qui ? Crois-tu vraiment qu'on n'ait pas d'autre choix que de vivre sa vie selon tes conceptions ? Que le vacarme et les vociférations de ceux qui t'entourent, la fanfare des hypocrites qui t'assourdit, que tout cela a plus de valeur que ma solitude, ma vie retirée ? Plus de prix que mon intimité avec le buisson de jasmin qui pousse près de ma porte et dont le parfum, chaque fois, me rappelle celui qui ornait le seuil de votre maison ? Ma vie, il est vrai, est paisible comme celle des plantes et je ne participe pas à ces bruyantes mondanités. Mais les plantes savourent les rayons de lune tout au long de l'année. Elles ne sont obligées ni de rendre des comptes, ni de faire semblant d'aimer ce qui ne leur plaît pas. Ta voix, quand tu as appelé mon nom, semblait dire que j'étais la seule perdante ...Mais es-tu vraiment sûr de n'avoir pas perdu et plus que moi encore ?» Ce sont-là les pensées de l'héroïne de «Cœurs noués sur un balcon», une nouvelle traduite de l'arabe par Marianne Weiss, où l'auteure décrit d'une plume raffinée la rébellion d'une jeune femme en quête de liberté et de dignité. Séparée de l'homme qu'elle aime dans un sursaut d'indépendance, elle le retrouve dans un café et l'épie du haut de l'étage. Laissant tomber la langue classique, Liana Badr opte pour la vivacité savoureuse du parler populaire palestinien. Sa plume très offensive, à l'instar de nombre d'écrivaines arabes, pulvérise tous les tabous sans rien perdre de la force sonnante du verbe poétique. «Dans leur cavité, tes prunelles reposaient comme deux braises de volcan ensevelies sous la cendre. La vérité est que je n'y ai pas retrouvé la flamme qui y avait toujours brûlé, et dont je n'avais pas imaginé qu'un jour elle déserterait ton âme. (…)Un regard qui ne te ressemblait plus, qui évoquait pour moi celui d'un rapace tournoyant à la recherche d'une charogne, rien de moins. Je n'entendais plus le galop de mille chevaux sauvages fuyant le dressage, plus rien dans la physionomie ne te distinguait de tous ces gens qu'autrefois tu avais fuis.» peut-on lire dans la même nouvelle. Parmi les œuvres de Liana Badr traduites en Français, «Une boussole pour un soleil » publiée en 1992, «L'Etoile de l'Orient» publiée en 1994 et «Etoiles sur Jéricho», publiée en 2000. Comme le sont souvent les écrivains palestiniens, Liana Badr est également journaliste et a collaboré à de nombreux journaux dont El-Hurriya. Militante de la cause des femmes, elle a été membre fondateur de nombreuses organisations féminines palestiniennes. Native de Jérusalem en 1950, elle grandit à Jéricho. Constamment surveillées par les services secrets israéliens, Liana et sa famille sont obligées de quitter Jéricho pour Amman, quelques années avant les événements de Septembre Noir. Journaliste à Beyrouth de 1975 à 1982, elle se réfugie à Damas puis en est expulsée en 1986, date à laquelle elle rejoint la Tunisie. C 'est à partir de cette date qu'elle devient responsable du secteur audio-visuel du ministère de la Culture palestinien. Elle a auparavant dirigé un travail collectif pour l'Union des femmes palestiniennes en Jordanie et travaillé dans les camps de Sabra et Chatila. Romancière originale, elle crée des personnages tirés de l'actualité cruelle des Palestiniens. Dans «Une boussole pour un soleil», l'héroïne est une jeune femme en lutte contre la classique double oppression si bien analysée par les travaux de son compatriote Hisham Sharabi. Dans «Etoiles sur Jéricho» l'auteure, en dix chapitres, chacun placé sous le signe d'un minéral, relate les souvenirs d'enfance et de jeunesse d'une narratrice qui rêve de retourner en Palestine. Certaines œuvres de Liana Badr ont été traduites en anglais, notamment : A Balcony overlooking Fakahani (1983) et The Eye of the mirror (1991.) Liana Badr est également cinéaste. Elle a notamment réalisé en 2002, «Rana's wedding» et «Another day in Jérusalem». Journaliste spécialisée de la rubrique «culturelle» Elle a réalisé de nombreux entretiens avec le célèbre poète palestinien Mahmoud Darwich et beaucoup d'autres artistes et hommes politiques. Liana Badr est aujourd'hui un des visages les plus lumineux de la lutte des Palestiniens. K.T. «Pourquoi ces accents triomphants dans ta voix ? De quelle victoire s'agit-il ? Sur qui ? Crois-tu vraiment qu'on n'ait pas d'autre choix que de vivre sa vie selon tes conceptions ? Que le vacarme et les vociférations de ceux qui t'entourent, la fanfare des hypocrites qui t'assourdit, que tout cela a plus de valeur que ma solitude, ma vie retirée ? Plus de prix que mon intimité avec le buisson de jasmin qui pousse près de ma porte et dont le parfum, chaque fois, me rappelle celui qui ornait le seuil de votre maison ? Ma vie, il est vrai, est paisible comme celle des plantes et je ne participe pas à ces bruyantes mondanités. Mais les plantes savourent les rayons de lune tout au long de l'année. Elles ne sont obligées ni de rendre des comptes, ni de faire semblant d'aimer ce qui ne leur plaît pas. Ta voix, quand tu as appelé mon nom, semblait dire que j'étais la seule perdante ...Mais es-tu vraiment sûr de n'avoir pas perdu et plus que moi encore ?» Ce sont-là les pensées de l'héroïne de «Cœurs noués sur un balcon», une nouvelle traduite de l'arabe par Marianne Weiss, où l'auteure décrit d'une plume raffinée la rébellion d'une jeune femme en quête de liberté et de dignité. Séparée de l'homme qu'elle aime dans un sursaut d'indépendance, elle le retrouve dans un café et l'épie du haut de l'étage. Laissant tomber la langue classique, Liana Badr opte pour la vivacité savoureuse du parler populaire palestinien. Sa plume très offensive, à l'instar de nombre d'écrivaines arabes, pulvérise tous les tabous sans rien perdre de la force sonnante du verbe poétique. «Dans leur cavité, tes prunelles reposaient comme deux braises de volcan ensevelies sous la cendre. La vérité est que je n'y ai pas retrouvé la flamme qui y avait toujours brûlé, et dont je n'avais pas imaginé qu'un jour elle déserterait ton âme. (…)Un regard qui ne te ressemblait plus, qui évoquait pour moi celui d'un rapace tournoyant à la recherche d'une charogne, rien de moins. Je n'entendais plus le galop de mille chevaux sauvages fuyant le dressage, plus rien dans la physionomie ne te distinguait de tous ces gens qu'autrefois tu avais fuis.» peut-on lire dans la même nouvelle. Parmi les œuvres de Liana Badr traduites en Français, «Une boussole pour un soleil » publiée en 1992, «L'Etoile de l'Orient» publiée en 1994 et «Etoiles sur Jéricho», publiée en 2000. Comme le sont souvent les écrivains palestiniens, Liana Badr est également journaliste et a collaboré à de nombreux journaux dont El-Hurriya. Militante de la cause des femmes, elle a été membre fondateur de nombreuses organisations féminines palestiniennes. Native de Jérusalem en 1950, elle grandit à Jéricho. Constamment surveillées par les services secrets israéliens, Liana et sa famille sont obligées de quitter Jéricho pour Amman, quelques années avant les événements de Septembre Noir. Journaliste à Beyrouth de 1975 à 1982, elle se réfugie à Damas puis en est expulsée en 1986, date à laquelle elle rejoint la Tunisie. C 'est à partir de cette date qu'elle devient responsable du secteur audio-visuel du ministère de la Culture palestinien. Elle a auparavant dirigé un travail collectif pour l'Union des femmes palestiniennes en Jordanie et travaillé dans les camps de Sabra et Chatila. Romancière originale, elle crée des personnages tirés de l'actualité cruelle des Palestiniens. Dans «Une boussole pour un soleil», l'héroïne est une jeune femme en lutte contre la classique double oppression si bien analysée par les travaux de son compatriote Hisham Sharabi. Dans «Etoiles sur Jéricho» l'auteure, en dix chapitres, chacun placé sous le signe d'un minéral, relate les souvenirs d'enfance et de jeunesse d'une narratrice qui rêve de retourner en Palestine. Certaines œuvres de Liana Badr ont été traduites en anglais, notamment : A Balcony overlooking Fakahani (1983) et The Eye of the mirror (1991.) Liana Badr est également cinéaste. Elle a notamment réalisé en 2002, «Rana's wedding» et «Another day in Jérusalem». Journaliste spécialisée de la rubrique «culturelle» Elle a réalisé de nombreux entretiens avec le célèbre poète palestinien Mahmoud Darwich et beaucoup d'autres artistes et hommes politiques. Liana Badr est aujourd'hui un des visages les plus lumineux de la lutte des Palestiniens. K.T.