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Le TRB rend hommage à Djaout, Boucebsi, Yefsah…
Les vigiles, au Festival national du théâtre professionnel
Publié dans Le Midi Libre le 02 - 06 - 2009

Le Théâtre régional de Bejaïa a offert, avant-hier au Théâtre national algérien (TNA), pour la septième journée des représentations en compétition, une pièce imprégnée de beaucoup d'émotion.
Le Théâtre régional de Bejaïa a offert, avant-hier au Théâtre national algérien (TNA), pour la septième journée des représentations en compétition, une pièce imprégnée de beaucoup d'émotion.
L‘histoire de cette pièce est, à la base, connue pour ceux qui ont lu le roman de feu Tahar Djaout. L‘adaptation et la mise en scène de Omar Fatmouche a respecté la genèse du roman. Il a ainsi apporté à l‘adaptation théâtrale une touche artistique tout en respectant le texte original et faisant attention à ne pas écorner la trame de l‘auteur. Fatmouche a surpris et a ému l‘assistance en rendant hommage à tous nos martyrs tombés, lors de la décennie noire, sous des balles assassines : Tahar Djaout, Boucebsi, Ismaïl Ye0fsah… L‘histoire se déroule dans deux lieux différents, au village de Sidi Mabrouk et dans une localité de la banlieue d‘Alger. Le jeune professeur Mahfoud Lemdjad, universitaire, bricoleur à ses heures perdues, invente une machine à tisser.
Il met toute son intelligence et son talent pour tenir une promesse, qu‘enfant, il s‘était faite : «Ressusciter le métier à tisser, l‘instrument qui restait pour lui l‘évocation impérissable du visage et des gestes enchanteurs de sa grand-mère.» Il tente de surcroît de faire profiter son pays de cette création.
Reste qu‘au lieu de l‘aide et du soutien escomptés, il se retrouve au centre de suspicions furieuses : certains «vigiles» n‘hésitent pas à le faire passer pour un agent au service de l‘étranger. Il déclenche alors, à son corps défendant, les rouages infernaux d‘un système arbitraire et oppressant qui fera de cette formalité administrative un véritable parcours d‘obstacles.
Cette situation a duré jusqu‘au jour où son invention obtient une reconnaissance internationale à l‘occasion d‘une foire organisée en Allemagne. Subitement, de statut d‘intellectuel dérangeant dont il était entouré, il redevient un homme d‘honneur. On le célèbre, on lui tresse des lauriers, et on le monte au pinacle.
C‘est l‘occasion pour Mahfoud, durant ces moments honorifiques, de côtoyer «ces hommes qui ont mené la guerre libératrice, (et qui, prétendent-ils) suivent de près cette autre guerre contre l‘ignorance et pour l‘élévation du pays au rang des nations prospères». Lors de cette cérémonie, la pièce révèle leur face intime : «Pères non pas du peuple mais de leurs enfants, maris non pas de la République mais de leurs femmes, gestionnaires non pas de l‘argent de l‘Etat mais de leurs propres biens, soucieux non pas de leur ville mais de leurs villas.» Dans une mise en scène presque sombre, beaucoup de tableaux carrément dépourvus de lumière, pour arriver ainsi à l‘image du drame que vit Mahfoud en particulier et toute la société algérienne en général. Chaque détail, chaque regard, chaque geste et parole révélaient une déchirure, une révolte. La corruption, la bureaucratie, «el harga», les passe-droits, la cupidité, toutes les tares de la société ont été «évoquées» pour tordre le cou à la réalité cynique du quotidien algérien. Tout y est abordé dans un langage cru mais bien familier, livré dans une scénographie souple qui a su coordonner les moyens techniques et artistiques. La scénographie de Abderrahmane Zaaboubi a su créer des espaces rythmiques adaptés au jeu des acteurs. Il a également pu créer un ensemble harmonieux avec les différents éléments du spectacle. La pièce qui a commencé avec la projection de Tahar Djaout et qui a fini par un diaporama de photographies des journalistes assassinés accompagné de la chanson Kenza d‘un autre martyr, le rebelle Matoub Lounes. Ce fut un moment émouvant et touchant. D‘ailleurs cette pièce a été une bouffée d‘oxygène pour les spectateurs : les youyous fusaient de partout et les spectateurs n‘ont pas arrêté pas d‘acclamer la troupe durant quinze longues minutes.
Les meilleurs moments ...
La famille du défunt Tahar Djaout a été présente durant la représentation de la pièce les Vigiles. La famille du 4e art a été touchée de voir la veuve Djaout accompagnée de ses filles. Un moment courageux et brave d‘un Djaout qui n‘est pas mort mais qui sera éternellement vivant.
Rares sont les moments où le Théâtre national algérien a accueilli autant de monde. Les trois balcons étaient archicombles. Les retardataires sont restés debout durant toute la soirée, ils n‘ont pas quitté la salle en dépit de la fatigue. Jamais le théâtre n‘a connu un engouement aussi grand de la part des spectateurs venus de plusieurs régions du pays.
Si l‘émotion n‘est pas de sa nature palpable et concrète, le contraire s‘est produit au TNA avant-hier durant la projection en diaporama des journalistes assassinés par des balles assassines durant la décennie noire.
... la fausse note de la soirée
Une escarmouche a eu lieu entre une collègue journaliste et une danseuse du Ballet national. Cette dernière a envoyé son frère "insolent" pour prendre la place de la journaliste. Un geste désagréable et "honteux" auquel cette danseuse est coutumière juste avant les représentations. «Ce n‘est pas possible ! Elle fait toujours ça ! Ce n‘est pas la première fois qu‘elle provoque des bagarres au Théâtre. Vraiment, le Ballet national n‘est plus ce qu‘il était», nous confie une des comédiennes du TNA.
Fiche technique de la troupe
Adaptation scénique et mise en scène : Omar Fatmouche
Scénographie : Abderrahmane Zaaboubi
Musique : Abdelaziz Yousfi
Distribution: Mounia Aït Meddour, Wissam, Rachid Maamria, Kamel Chemek, Belkacem Kaouane, Farid Cherchari, Djohra Derghla, Nassim Mohdeb, Ahcen Azezni, Mélissa Ouardani.
Qui est Omar Fatmouche?
Pédagogue de vocation, Omar Fatmouche doit sa carrière de dramaturge à sa seule volonté de réussir un rêve de jeunesse : former et éduquer. Ce professeur de Lettres françaises a commencé à "mordre" aux planches dans sa ville natale de Bordj-Ménaiel. Sa connaissance de l'Algérie profonde, son contact avec les gens nourrissent son esprit et déclenchent son génie créateur.
L‘histoire de cette pièce est, à la base, connue pour ceux qui ont lu le roman de feu Tahar Djaout. L‘adaptation et la mise en scène de Omar Fatmouche a respecté la genèse du roman. Il a ainsi apporté à l‘adaptation théâtrale une touche artistique tout en respectant le texte original et faisant attention à ne pas écorner la trame de l‘auteur. Fatmouche a surpris et a ému l‘assistance en rendant hommage à tous nos martyrs tombés, lors de la décennie noire, sous des balles assassines : Tahar Djaout, Boucebsi, Ismaïl Ye0fsah… L‘histoire se déroule dans deux lieux différents, au village de Sidi Mabrouk et dans une localité de la banlieue d‘Alger. Le jeune professeur Mahfoud Lemdjad, universitaire, bricoleur à ses heures perdues, invente une machine à tisser.
Il met toute son intelligence et son talent pour tenir une promesse, qu‘enfant, il s‘était faite : «Ressusciter le métier à tisser, l‘instrument qui restait pour lui l‘évocation impérissable du visage et des gestes enchanteurs de sa grand-mère.» Il tente de surcroît de faire profiter son pays de cette création.
Reste qu‘au lieu de l‘aide et du soutien escomptés, il se retrouve au centre de suspicions furieuses : certains «vigiles» n‘hésitent pas à le faire passer pour un agent au service de l‘étranger. Il déclenche alors, à son corps défendant, les rouages infernaux d‘un système arbitraire et oppressant qui fera de cette formalité administrative un véritable parcours d‘obstacles.
Cette situation a duré jusqu‘au jour où son invention obtient une reconnaissance internationale à l‘occasion d‘une foire organisée en Allemagne. Subitement, de statut d‘intellectuel dérangeant dont il était entouré, il redevient un homme d‘honneur. On le célèbre, on lui tresse des lauriers, et on le monte au pinacle.
C‘est l‘occasion pour Mahfoud, durant ces moments honorifiques, de côtoyer «ces hommes qui ont mené la guerre libératrice, (et qui, prétendent-ils) suivent de près cette autre guerre contre l‘ignorance et pour l‘élévation du pays au rang des nations prospères». Lors de cette cérémonie, la pièce révèle leur face intime : «Pères non pas du peuple mais de leurs enfants, maris non pas de la République mais de leurs femmes, gestionnaires non pas de l‘argent de l‘Etat mais de leurs propres biens, soucieux non pas de leur ville mais de leurs villas.» Dans une mise en scène presque sombre, beaucoup de tableaux carrément dépourvus de lumière, pour arriver ainsi à l‘image du drame que vit Mahfoud en particulier et toute la société algérienne en général. Chaque détail, chaque regard, chaque geste et parole révélaient une déchirure, une révolte. La corruption, la bureaucratie, «el harga», les passe-droits, la cupidité, toutes les tares de la société ont été «évoquées» pour tordre le cou à la réalité cynique du quotidien algérien. Tout y est abordé dans un langage cru mais bien familier, livré dans une scénographie souple qui a su coordonner les moyens techniques et artistiques. La scénographie de Abderrahmane Zaaboubi a su créer des espaces rythmiques adaptés au jeu des acteurs. Il a également pu créer un ensemble harmonieux avec les différents éléments du spectacle. La pièce qui a commencé avec la projection de Tahar Djaout et qui a fini par un diaporama de photographies des journalistes assassinés accompagné de la chanson Kenza d‘un autre martyr, le rebelle Matoub Lounes. Ce fut un moment émouvant et touchant. D‘ailleurs cette pièce a été une bouffée d‘oxygène pour les spectateurs : les youyous fusaient de partout et les spectateurs n‘ont pas arrêté pas d‘acclamer la troupe durant quinze longues minutes.
Les meilleurs moments ...
La famille du défunt Tahar Djaout a été présente durant la représentation de la pièce les Vigiles. La famille du 4e art a été touchée de voir la veuve Djaout accompagnée de ses filles. Un moment courageux et brave d‘un Djaout qui n‘est pas mort mais qui sera éternellement vivant.
Rares sont les moments où le Théâtre national algérien a accueilli autant de monde. Les trois balcons étaient archicombles. Les retardataires sont restés debout durant toute la soirée, ils n‘ont pas quitté la salle en dépit de la fatigue. Jamais le théâtre n‘a connu un engouement aussi grand de la part des spectateurs venus de plusieurs régions du pays.
Si l‘émotion n‘est pas de sa nature palpable et concrète, le contraire s‘est produit au TNA avant-hier durant la projection en diaporama des journalistes assassinés par des balles assassines durant la décennie noire.
... la fausse note de la soirée
Une escarmouche a eu lieu entre une collègue journaliste et une danseuse du Ballet national. Cette dernière a envoyé son frère "insolent" pour prendre la place de la journaliste. Un geste désagréable et "honteux" auquel cette danseuse est coutumière juste avant les représentations. «Ce n‘est pas possible ! Elle fait toujours ça ! Ce n‘est pas la première fois qu‘elle provoque des bagarres au Théâtre. Vraiment, le Ballet national n‘est plus ce qu‘il était», nous confie une des comédiennes du TNA.
Fiche technique de la troupe
Adaptation scénique et mise en scène : Omar Fatmouche
Scénographie : Abderrahmane Zaaboubi
Musique : Abdelaziz Yousfi
Distribution: Mounia Aït Meddour, Wissam, Rachid Maamria, Kamel Chemek, Belkacem Kaouane, Farid Cherchari, Djohra Derghla, Nassim Mohdeb, Ahcen Azezni, Mélissa Ouardani.
Qui est Omar Fatmouche?
Pédagogue de vocation, Omar Fatmouche doit sa carrière de dramaturge à sa seule volonté de réussir un rêve de jeunesse : former et éduquer. Ce professeur de Lettres françaises a commencé à "mordre" aux planches dans sa ville natale de Bordj-Ménaiel. Sa connaissance de l'Algérie profonde, son contact avec les gens nourrissent son esprit et déclenchent son génie créateur.


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