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Le ramadhan d'antan en Kabylie
Us et coutumes
Publié dans Le Midi Libre le 05 - 09 - 2009

Aujourd'hui, nonagénaire Yemma Faroudja garde en mémoire un souvenir assez net des journées de ramadhan de sa jeunesse en Kabylie. Elle nous raconte que jeûne mariée, elle devait se lever aux aurores pour accomplir la corvée d'eau à la fontaine du village avec les voisines de son âge. De retour à la maison, elle s'attelait soit devant le métier à tisser sur lequel un tapis était engagé ou à rouler le couscous, selon la réparation des tâches avec ses belles-soeurs, décidée par la belle-mère. Il est évident qu'en ces temps là, c'est le concept de famille élargie qui prévalait d'où une certaine discipline était imposée. Sinon dans cette cohabitation, ce sera l'anarchie.
«La distribution du travail établie» raconte-t-elle, «la belle mère s'en allait accompagnée de ces belles-filles qui ont été désignées à travailler dans les champs pour la journée. En période d'hiver, c'est le ramassage des olives, en été, c'est le ramassage des figues», dit-elle.
«J'aimais particulièrement voir arriver mon tour surtout en période de ramadhan pour faire la «popotte» cela me mettais à labri des canicules de l'été qui vous brûle jusqu aux os et me protégeait des rudes froid de l'hiver, particulièrement en période du ramadhan», car explique-t-elle «le jeûne ne peut en aucun cas justifiait un quelque farniente ou de dépenses superflues, l'heure n'est ni à la paresse ni au gaspillage. Pour autant le jardin potager ne sera jamais négligé et ce en toute saison. Biner, bêcher le jardin avec un soin, c'est ce labeur au quotidiens qui permettait de nous procurer les ingrédients nécessaires à la chorba du f'tour.»
«Vous remarquerez qu'il n'y a pas de viande», s'exclamera Yemma Faroudja. «La viande c'est pour le 27e jour du mois. On profitera également pour circoncire le petit. L'occasion aussi d'égorger un agneau ou un veau, (selon les moyen de chacun,) de préparer un couscous bien garni et chaque membre de la famille mangera à sasiété» et ce n'est qu'après que des assiettes de couscous et de viande arrosées de sauce seront distribuées aux villageois. «C'est un principe de chez nous, et on offre el wa‘da qu'une fois les membres de la famille soient rassasiés (...). A l'heure du f'tour, ajoute-t-elle, la fameuse chorba se prenait avec une galette d'orge mélangée avec un peu de semoule.
Pour le s'hour, raconte Yemma Faroudja, c'est l'incontournable lait fraîchement trait qui accompagnera le couscous aux raisins secs. Il faut dire que chaque famille possède son étable et ses bovins, vaches, brebis, chèvre et ou tout autre produit laitier qui ne manque jamais (beurre, lait, lait caillé). En période estivale, chaque soir on se rassemblait dans une cour d'une des maisons et on assistait à «ourar» organisé par les fillettes du village. Ont se mettaient à chanter et à danser jusqu'à une heure avancée. En hiver, on se réunit soit autour de la cheminée à écouter les contes de grand-mère, ou on racontait «thimsâraqt», ces légendaires devinettes. Les veillées durent jusqu'à l'heure du s'hour où chacun rentre chez lui, car demain sera un autre jour.
La chorba de Yemma Faroudja était succulente
«Yemma Faroudja prenait des courgettes, des carottes, pommes de terre, oignons, ail et bien d'autres légumes, selon la saison. Elle les épluchaiet, les lavait à l'eau froide puis les découpait en petits dés. Elle ajoutait du kosbar et nâana' cueillis fraîchement.
Elle faisait mijoter le tout dans une marmite en terre cuite «touggi» posée à même le «kanoun» (brasero) avec 3 c. à soupe d'huile d'olive, une pincée de sel, des épices fait maison, un morceau de graisse salée «lékhlia, laquelle relèvera le goût. Puis, elle couvre le tout avec de l'eau de source. A la fin de cuisson, elle verse un verre de vermicelle.
Aujourd'hui, nonagénaire Yemma Faroudja garde en mémoire un souvenir assez net des journées de ramadhan de sa jeunesse en Kabylie. Elle nous raconte que jeûne mariée, elle devait se lever aux aurores pour accomplir la corvée d'eau à la fontaine du village avec les voisines de son âge. De retour à la maison, elle s'attelait soit devant le métier à tisser sur lequel un tapis était engagé ou à rouler le couscous, selon la réparation des tâches avec ses belles-soeurs, décidée par la belle-mère. Il est évident qu'en ces temps là, c'est le concept de famille élargie qui prévalait d'où une certaine discipline était imposée. Sinon dans cette cohabitation, ce sera l'anarchie.
«La distribution du travail établie» raconte-t-elle, «la belle mère s'en allait accompagnée de ces belles-filles qui ont été désignées à travailler dans les champs pour la journée. En période d'hiver, c'est le ramassage des olives, en été, c'est le ramassage des figues», dit-elle.
«J'aimais particulièrement voir arriver mon tour surtout en période de ramadhan pour faire la «popotte» cela me mettais à labri des canicules de l'été qui vous brûle jusqu aux os et me protégeait des rudes froid de l'hiver, particulièrement en période du ramadhan», car explique-t-elle «le jeûne ne peut en aucun cas justifiait un quelque farniente ou de dépenses superflues, l'heure n'est ni à la paresse ni au gaspillage. Pour autant le jardin potager ne sera jamais négligé et ce en toute saison. Biner, bêcher le jardin avec un soin, c'est ce labeur au quotidiens qui permettait de nous procurer les ingrédients nécessaires à la chorba du f'tour.»
«Vous remarquerez qu'il n'y a pas de viande», s'exclamera Yemma Faroudja. «La viande c'est pour le 27e jour du mois. On profitera également pour circoncire le petit. L'occasion aussi d'égorger un agneau ou un veau, (selon les moyen de chacun,) de préparer un couscous bien garni et chaque membre de la famille mangera à sasiété» et ce n'est qu'après que des assiettes de couscous et de viande arrosées de sauce seront distribuées aux villageois. «C'est un principe de chez nous, et on offre el wa‘da qu'une fois les membres de la famille soient rassasiés (...). A l'heure du f'tour, ajoute-t-elle, la fameuse chorba se prenait avec une galette d'orge mélangée avec un peu de semoule.
Pour le s'hour, raconte Yemma Faroudja, c'est l'incontournable lait fraîchement trait qui accompagnera le couscous aux raisins secs. Il faut dire que chaque famille possède son étable et ses bovins, vaches, brebis, chèvre et ou tout autre produit laitier qui ne manque jamais (beurre, lait, lait caillé). En période estivale, chaque soir on se rassemblait dans une cour d'une des maisons et on assistait à «ourar» organisé par les fillettes du village. Ont se mettaient à chanter et à danser jusqu'à une heure avancée. En hiver, on se réunit soit autour de la cheminée à écouter les contes de grand-mère, ou on racontait «thimsâraqt», ces légendaires devinettes. Les veillées durent jusqu'à l'heure du s'hour où chacun rentre chez lui, car demain sera un autre jour.
La chorba de Yemma Faroudja était succulente
«Yemma Faroudja prenait des courgettes, des carottes, pommes de terre, oignons, ail et bien d'autres légumes, selon la saison. Elle les épluchaiet, les lavait à l'eau froide puis les découpait en petits dés. Elle ajoutait du kosbar et nâana' cueillis fraîchement.
Elle faisait mijoter le tout dans une marmite en terre cuite «touggi» posée à même le «kanoun» (brasero) avec 3 c. à soupe d'huile d'olive, une pincée de sel, des épices fait maison, un morceau de graisse salée «lékhlia, laquelle relèvera le goût. Puis, elle couvre le tout avec de l'eau de source. A la fin de cuisson, elle verse un verre de vermicelle.


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