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Khelil défend le programme nucléaire civil
Après les allégations françaises
Publié dans Le Midi Libre le 28 - 09 - 2009

L'Algérie n'a jamais caché son intention de développer l'énergie nucléaire, mais pour une utilisation «civile» avec des applications dans la génération de l'énergie électrique, dans la médecine, l'hydraulique ou encore l'agriculture.
L'Algérie n'a jamais caché son intention de développer l'énergie nucléaire, mais pour une utilisation «civile» avec des applications dans la génération de l'énergie électrique, dans la médecine, l'hydraulique ou encore l'agriculture.
Accusée de développer un programme nucléaire secret par un chercheur français, l‘Algérie vient d‘apporter par la voix de son ministre de l‘Energie et des mines, Chakib Khelil, un démenti clair à ces allégations.
«L‘Algérie est soumise à toutes les inspections de l‘AIEA. Donc, tout le monde sait que nous sommes transparents et ouverts à toutes ces inspections. Ce qui n‘est pas le cas, peut-être, de beaucoup de pays qui s‘érigent en juges des autres», a déclaré le ministre cette semaine en marge d‘une conférence tenue à Alger. Il a ajouté que «les installations du pays sont soumises régulièrement aux inspections de l‘AIEA qui peuvent avoir lieu à tout moment de l‘année»,
Cette sortie médiatique intervient après la parution récente en France d‘un livre intitulé «Le Marché noir de la Bombe», dans lequel l‘auteur Bruno Tertrais, maître de recherches à la Fondation pour la Recherche Stratégique, a souligné que «l‘Algérie dispose d‘une infrastructure nucléaire très importante, quasiment équivalente à celle de l‘Egypte, et de solides compétences scientifiques et technologiques dans ce domaine, fédérées par plusieurs institutions de recherche (notamment le Centre des sciences et de la technologie nucléaires)». Il a soutenu que «les caractéristiques de programme algérien, son soutien ouvert à l‘Iran et son refus de souscrire au Protocole additionnel de vérification de l‘AIEA attisent les soupçons et ne peuvent que conduire à la conclusion que l‘Algérie doit être classée dans les pays à risque en terme de la prolifération». L‘auteur a ajouté que «Alger n‘a probablement pas de raison immédiate de lancer ou de relancer des activités dédiées au nucléaire militaire. De fait, en dépit de relations traditionnellement difficiles avec certains de ses voisins (Libye, Maroc), aucun d‘entre eux ne constitue aujourd‘hui une menace militaire immédiate».
Face à ces accusations, le ministre a apporté ses précisions, indiquant que «l‘Algérie a signé le traité de non prolifération de l‘AIEA auprès de laquelle elle a émis son souhait de signer le protocole additionnel au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires et elle est en train de mettre en place les mesures qui lui permettraient de signer ce protocole additionnel».
Une démarche sans ambiguïté
Une soixantaine de pays ont signé ce protocole additionnel, mais selon Khelil, il existe des pays qui possèdent l‘arme nucléaire, qui ne sont pas signataires de ce protocole et qui ne sont même pas inquiétés. «Certains devraient peut-être être désarmés», a déclaré Khelil, soulignant que «ceux qui n‘ont pas les armes atomiques signent le traité de non-prolifération, mais en échange, ceux qui la possèdent doivent l‘éliminer».
L‘Algérie n‘a jamais caché son intention de développer l‘énergie nucléaire, mais pour une utilisation «civile» avec des applications dans la génération de l‘énergie électrique, dans la médecine, l‘hydraulique ou encore l‘agriculture. Khelil a lui-même indiqué à plusieurs reprises que le pays se dotera d‘une première centrale nucléaire d‘ici 2020 et d‘une autre tous les cinq ans à partir de ladite année.
L‘Algérie dispose actuellement d‘environ 29.000 tonnes de réserves prouvées d‘uranium qui peuvent être exploitées dans la production de l‘énergie nucléaire, a déclaré M. Khelil récemment. Ce sont des quantités qui permettront de faire fonctionner seulement deux centrales nucléaires d‘une capacité de 1.000 Mégawatts chacune et pour une durée de 60 ans, a-t-il précisé.
Pour augmenter ses réserves, l‘Algérie a lancé dernièrement des appels d‘offres pour la mise en adjudication de neuf sites d‘uranium, situés dans le sud du pays Tamanrasset.
Le nucléaire, pas une priorité
L‘Algérie dispose déjà de deux réacteurs nucléaires expérimentaux à Draria de 3 MW et à Aïn Oussera de 15 mégawatts.
L‘Algérie n‘a jamais non plus caché ses priorités. En effet, le ministre a reconnu à plusieurs reprises que le développement du «nucléaire est une option dans le programme énergétique de l‘Algérie mais ce n‘est pas la seule». Selon lui, la priorité pour le moment va à l‘énergie solaire car le nucléaire est plus coûteux, exige des ressources humains qualifiées, sans compter qu‘il demande beaucoup de temps, c‘est d‘ailleurs pour cela qu‘il faut s‘u préparer dès maintenant. De plus, avait -il ajouté dans l‘une de ses sorties médiatiques, le développement du nucléaire pose le problème de «l‘importation de l‘uranium et surtout de son enrichissement que». Même si le nucléaire n‘est pas une option prioritaire, le pays a déjà signé des accords de coopérations avec au moins trois pays, à savoir les Etats-Unis en vue de l‘échange d‘experts, a France pour la formation des cadres et avec la Chine pour la création d‘une société pour le développement de la production de l‘uranium, son traitement et son exportation. L‘Algérie est également entrain de travailler avec l‘AIEA pour identifier les sites qui accueilleront les prochaines centrales nucléaires.
Qu‘est-ce que le protocole additionnel ?
Le protocole additionnel au Traité de Non Prolifération (TNP) nucléaire a été adopté par le Conseil des gouverneurs de l‘AIEA en 1997. Il est destiné aux Etats non dotés d‘armes nucléaires qui devront fournir à l‘AIEA des informations beaucoup plus nombreuses qu‘auparavant, afin qu‘elle ait une vue d‘ensemble de leur programme nucléaire.
Les Etats qui concluent ce protocole additionnel s‘engagent à fournir une large gamme d‘informations sur tous les aspects du cycle du combustible nucléaire et de leurs activités liées au nucléaire, et à accorder un droit d‘accès plus étendu aux inspecteurs de l‘AIEA. Grâce à ce contrôle plus étendu, l‘AIEA doit pour sa part être en mesure de donner des assurances crédibles non seulement quant au non détournement de matières nucléaires non déclarées, mais aussi quant à l‘absence de matières et d‘activités nucléaires non déclarées.
Si l‘Agence détecte des contradictions dans les informations fournies, elle pourra mener des inspections, non seulement dans les installations en fonctionnement, mais également dans des lieux où elle n‘avait pas accès jusqu‘alors comme des réacteurs arrêtés, des centres de recherche ou encore des usines fabriquant des produits susceptibles de servir à un programme nucléaire. Les inspecteurs pourront également se livrer à des activités d‘observation et effectuer des mesures ou des échantillonnages. Les prélèvements dans l‘environnement permettront de déceler des traces éventuelles d‘activités clandestines.
Le modèle de protocole additionnel permettra, selon ses élaborateurs, à l‘AIEA de renforcer ses moyens de contrôle, «mais sans garantir la prévention absolue d‘un éventuel programme nucléaire militaire clandestin». Il favorisera néanmoins la collecte d‘informations de «nature à établir de fortes présomptions sur l‘existence de telles activités clandestines».
Le texte final ne donne pas un caractère systématique aux accès complémentaires accordés aux inspecteurs, mais il insiste sur le caractère qualitatif des informations supplémentaires demandées.
Repères …
L‘Algérie est l‘un des pays signataire du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) qui a été conclu en 1968 et signé par un grand nombre de pays. Globalement, le TNP vise à réduire les risques de prolifération de l‘arme nucléaire à travers le monde. Toutefois, il repose sur une discrimination entre les Etats dotés de l‘arme nucléaire ayant fait exploser un engin nucléaire avant le 1er janvier 1967 appelés (EDAN), et les autres Etats, non dotés de l‘arme nucléaire appelés (ENDAN). Le principe est que les premiers s‘engagent en signant le traité à ne pas aider un autre pays à acquérir des armes nucléaires, alors que les seconds s‘engagent à ne pas fabriquer d‘armes nucléaires et à ne pas essayer de s‘en procurer.
Le traité est censé favoriser les usages pacifiques de l‘atome, en affirmant le droit inaliénable de toutes les parties au traité à développer la recherche, la production et l‘utilisation de l‘énergie nucléaire à des fins pacifiques. Dans ce cadre, les pays signataires dont eux qui ont déjà développé le nucléaire civil, s‘engagent à faciliter un échange aussi large que possible d‘informations, d‘équipements et de matières nucléaires pour les utilisations pacifiques de l‘énergie nucléaire.
Le TNP contient également une clause relative au désarmement selon laquelle tous les signataires doivent s‘engager à négocier en vue de parvenir à un arrêt de la course aux armements nucléaires et à un désarmement général et complet sous un contrôle international.
Des pays comme Israël, l‘Inde et le Pakistan disposent de l‘arme nucléaire, mais ne sont pas signataire du traité alors que la Corée du Nord s‘est retirée du TNP.
Accusée de développer un programme nucléaire secret par un chercheur français, l‘Algérie vient d‘apporter par la voix de son ministre de l‘Energie et des mines, Chakib Khelil, un démenti clair à ces allégations.
«L‘Algérie est soumise à toutes les inspections de l‘AIEA. Donc, tout le monde sait que nous sommes transparents et ouverts à toutes ces inspections. Ce qui n‘est pas le cas, peut-être, de beaucoup de pays qui s‘érigent en juges des autres», a déclaré le ministre cette semaine en marge d‘une conférence tenue à Alger. Il a ajouté que «les installations du pays sont soumises régulièrement aux inspections de l‘AIEA qui peuvent avoir lieu à tout moment de l‘année»,
Cette sortie médiatique intervient après la parution récente en France d‘un livre intitulé «Le Marché noir de la Bombe», dans lequel l‘auteur Bruno Tertrais, maître de recherches à la Fondation pour la Recherche Stratégique, a souligné que «l‘Algérie dispose d‘une infrastructure nucléaire très importante, quasiment équivalente à celle de l‘Egypte, et de solides compétences scientifiques et technologiques dans ce domaine, fédérées par plusieurs institutions de recherche (notamment le Centre des sciences et de la technologie nucléaires)». Il a soutenu que «les caractéristiques de programme algérien, son soutien ouvert à l‘Iran et son refus de souscrire au Protocole additionnel de vérification de l‘AIEA attisent les soupçons et ne peuvent que conduire à la conclusion que l‘Algérie doit être classée dans les pays à risque en terme de la prolifération». L‘auteur a ajouté que «Alger n‘a probablement pas de raison immédiate de lancer ou de relancer des activités dédiées au nucléaire militaire. De fait, en dépit de relations traditionnellement difficiles avec certains de ses voisins (Libye, Maroc), aucun d‘entre eux ne constitue aujourd‘hui une menace militaire immédiate».
Face à ces accusations, le ministre a apporté ses précisions, indiquant que «l‘Algérie a signé le traité de non prolifération de l‘AIEA auprès de laquelle elle a émis son souhait de signer le protocole additionnel au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires et elle est en train de mettre en place les mesures qui lui permettraient de signer ce protocole additionnel».
Une démarche sans ambiguïté
Une soixantaine de pays ont signé ce protocole additionnel, mais selon Khelil, il existe des pays qui possèdent l‘arme nucléaire, qui ne sont pas signataires de ce protocole et qui ne sont même pas inquiétés. «Certains devraient peut-être être désarmés», a déclaré Khelil, soulignant que «ceux qui n‘ont pas les armes atomiques signent le traité de non-prolifération, mais en échange, ceux qui la possèdent doivent l‘éliminer».
L‘Algérie n‘a jamais caché son intention de développer l‘énergie nucléaire, mais pour une utilisation «civile» avec des applications dans la génération de l‘énergie électrique, dans la médecine, l‘hydraulique ou encore l‘agriculture. Khelil a lui-même indiqué à plusieurs reprises que le pays se dotera d‘une première centrale nucléaire d‘ici 2020 et d‘une autre tous les cinq ans à partir de ladite année.
L‘Algérie dispose actuellement d‘environ 29.000 tonnes de réserves prouvées d‘uranium qui peuvent être exploitées dans la production de l‘énergie nucléaire, a déclaré M. Khelil récemment. Ce sont des quantités qui permettront de faire fonctionner seulement deux centrales nucléaires d‘une capacité de 1.000 Mégawatts chacune et pour une durée de 60 ans, a-t-il précisé.
Pour augmenter ses réserves, l‘Algérie a lancé dernièrement des appels d‘offres pour la mise en adjudication de neuf sites d‘uranium, situés dans le sud du pays Tamanrasset.
Le nucléaire, pas une priorité
L‘Algérie dispose déjà de deux réacteurs nucléaires expérimentaux à Draria de 3 MW et à Aïn Oussera de 15 mégawatts.
L‘Algérie n‘a jamais non plus caché ses priorités. En effet, le ministre a reconnu à plusieurs reprises que le développement du «nucléaire est une option dans le programme énergétique de l‘Algérie mais ce n‘est pas la seule». Selon lui, la priorité pour le moment va à l‘énergie solaire car le nucléaire est plus coûteux, exige des ressources humains qualifiées, sans compter qu‘il demande beaucoup de temps, c‘est d‘ailleurs pour cela qu‘il faut s‘u préparer dès maintenant. De plus, avait -il ajouté dans l‘une de ses sorties médiatiques, le développement du nucléaire pose le problème de «l‘importation de l‘uranium et surtout de son enrichissement que». Même si le nucléaire n‘est pas une option prioritaire, le pays a déjà signé des accords de coopérations avec au moins trois pays, à savoir les Etats-Unis en vue de l‘échange d‘experts, a France pour la formation des cadres et avec la Chine pour la création d‘une société pour le développement de la production de l‘uranium, son traitement et son exportation. L‘Algérie est également entrain de travailler avec l‘AIEA pour identifier les sites qui accueilleront les prochaines centrales nucléaires.
Qu‘est-ce que le protocole additionnel ?
Le protocole additionnel au Traité de Non Prolifération (TNP) nucléaire a été adopté par le Conseil des gouverneurs de l‘AIEA en 1997. Il est destiné aux Etats non dotés d‘armes nucléaires qui devront fournir à l‘AIEA des informations beaucoup plus nombreuses qu‘auparavant, afin qu‘elle ait une vue d‘ensemble de leur programme nucléaire.
Les Etats qui concluent ce protocole additionnel s‘engagent à fournir une large gamme d‘informations sur tous les aspects du cycle du combustible nucléaire et de leurs activités liées au nucléaire, et à accorder un droit d‘accès plus étendu aux inspecteurs de l‘AIEA. Grâce à ce contrôle plus étendu, l‘AIEA doit pour sa part être en mesure de donner des assurances crédibles non seulement quant au non détournement de matières nucléaires non déclarées, mais aussi quant à l‘absence de matières et d‘activités nucléaires non déclarées.
Si l‘Agence détecte des contradictions dans les informations fournies, elle pourra mener des inspections, non seulement dans les installations en fonctionnement, mais également dans des lieux où elle n‘avait pas accès jusqu‘alors comme des réacteurs arrêtés, des centres de recherche ou encore des usines fabriquant des produits susceptibles de servir à un programme nucléaire. Les inspecteurs pourront également se livrer à des activités d‘observation et effectuer des mesures ou des échantillonnages. Les prélèvements dans l‘environnement permettront de déceler des traces éventuelles d‘activités clandestines.
Le modèle de protocole additionnel permettra, selon ses élaborateurs, à l‘AIEA de renforcer ses moyens de contrôle, «mais sans garantir la prévention absolue d‘un éventuel programme nucléaire militaire clandestin». Il favorisera néanmoins la collecte d‘informations de «nature à établir de fortes présomptions sur l‘existence de telles activités clandestines».
Le texte final ne donne pas un caractère systématique aux accès complémentaires accordés aux inspecteurs, mais il insiste sur le caractère qualitatif des informations supplémentaires demandées.
Repères …
L‘Algérie est l‘un des pays signataire du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) qui a été conclu en 1968 et signé par un grand nombre de pays. Globalement, le TNP vise à réduire les risques de prolifération de l‘arme nucléaire à travers le monde. Toutefois, il repose sur une discrimination entre les Etats dotés de l‘arme nucléaire ayant fait exploser un engin nucléaire avant le 1er janvier 1967 appelés (EDAN), et les autres Etats, non dotés de l‘arme nucléaire appelés (ENDAN). Le principe est que les premiers s‘engagent en signant le traité à ne pas aider un autre pays à acquérir des armes nucléaires, alors que les seconds s‘engagent à ne pas fabriquer d‘armes nucléaires et à ne pas essayer de s‘en procurer.
Le traité est censé favoriser les usages pacifiques de l‘atome, en affirmant le droit inaliénable de toutes les parties au traité à développer la recherche, la production et l‘utilisation de l‘énergie nucléaire à des fins pacifiques. Dans ce cadre, les pays signataires dont eux qui ont déjà développé le nucléaire civil, s‘engagent à faciliter un échange aussi large que possible d‘informations, d‘équipements et de matières nucléaires pour les utilisations pacifiques de l‘énergie nucléaire.
Le TNP contient également une clause relative au désarmement selon laquelle tous les signataires doivent s‘engager à négocier en vue de parvenir à un arrêt de la course aux armements nucléaires et à un désarmement général et complet sous un contrôle international.
Des pays comme Israël, l‘Inde et le Pakistan disposent de l‘arme nucléaire, mais ne sont pas signataire du traité alors que la Corée du Nord s‘est retirée du TNP.


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