La maladie mentale est un dysfonctionnement du comportement rendant l'individu inapte à la vie sociale et professionnelle, réduisant plus ou moins sévèrement son degré d'autonomie. Il en résulte un état de souffrance psychique et psychosomatique aux manifestations diverses à l'instar des insomnies, angoisse, asthénie, dépression, etc. C'est une maladie chronique et le malade doit suivre une psychothérapie accompagnée d'un traitement neuroleptique. Cela durant de longues années. Le Dr Farid Kacha, professeur de psychiatrie à l'université d'Alger, chef de service à l'EHS universitaire de Chéraga nous parle de tout cela dans cet entretien accordé au Midi Libre, il revient sur les différentes raisons engendrant cette maladie et surtout sur les moyens disponibles pour sa prise en charge. Il préconise d'ailleurs, la création de lieux d'échanges et de loisir qui sont plus que nécessaires, surtout pour les adolescents et les personnes âgées. il considère que l'hospitalisation ne doit pas être vécue comme une punition ou a contrario abandonner le malade à son propre sort. Mais, précise-t-il, «il appartient à la famille de faire le premier pas et de ne plus considérer cette maladie comme un tabou». Une action qui permet d'éviter tout «accident fatal» d'autant plus qu'il n'y a ni délit ni crime lorsqu'un individu est malade mentalement. La maladie mentale est un dysfonctionnement du comportement rendant l'individu inapte à la vie sociale et professionnelle, réduisant plus ou moins sévèrement son degré d'autonomie. Il en résulte un état de souffrance psychique et psychosomatique aux manifestations diverses à l'instar des insomnies, angoisse, asthénie, dépression, etc. C'est une maladie chronique et le malade doit suivre une psychothérapie accompagnée d'un traitement neuroleptique. Cela durant de longues années. Le Dr Farid Kacha, professeur de psychiatrie à l'université d'Alger, chef de service à l'EHS universitaire de Chéraga nous parle de tout cela dans cet entretien accordé au Midi Libre, il revient sur les différentes raisons engendrant cette maladie et surtout sur les moyens disponibles pour sa prise en charge. Il préconise d'ailleurs, la création de lieux d'échanges et de loisir qui sont plus que nécessaires, surtout pour les adolescents et les personnes âgées. il considère que l'hospitalisation ne doit pas être vécue comme une punition ou a contrario abandonner le malade à son propre sort. Mais, précise-t-il, «il appartient à la famille de faire le premier pas et de ne plus considérer cette maladie comme un tabou». Une action qui permet d'éviter tout «accident fatal» d'autant plus qu'il n'y a ni délit ni crime lorsqu'un individu est malade mentalement. Midi Libre : Comment peut-on expliquer, le nombre croissant de malade mentaux livrés à eux-mêmes dans les rues ? Dr Farid Kacha : Tout d'abord avant de répondre à votre question il y a lieu de dire que la maladie mentale n'est pas particulière à une culture donnée mais existe dans toutes les sociétés passées et présentes.Il faut même préciser qu'en Algérie la maladie mentale est vécue avec moins de culpabilité que dans le monde occidental, toutefois pour les affections plus graves les causes relèvent d'un substrat commun à toutes les sociétés. Pour revenir à votre question, l'augmentation du nombre de malades mentaux est proportionnel à la croissance de la population.Cependant le fait que les malades mentaux n'ont fait l'objet de médiatisation que dans les années 60, cela donne l'impression donc que le problème s'aggrave. Alors qu'aucune statistique ne le prouve. Pourquoi se retrouvent-ils dans la rue ? Peuvent-ils être dangereux pour eux-mêmes ou la société ? Je m'inscris absolument en faux contre cette vision des choses. L'insécurité qui plane dans les rues n'est pas le fait des malades mentaux. L'insécurité est plutôt le fait de bandits sans foi ni loi, qui s'attaquent la plupart du temps à des personnes sans défense, après avoir mûrement prémédité leur coup pour accaparer leurs biens. Ce sont ces lâches qui sont un danger pour la société le malade mental s'il lui arrive «d'agresser» autrui, il le fait de manière inconsciente, aussi il ne peut être responsable de son geste contrairement aux voyous. Aussi, il faut bannir et ne pas répandre l'idée que l'insécurité est créée par les malades mentaux. Ces derniers que l'on stigmatise sont des êtres fragiles et vulnérables errant dans les rues le regard perdu, en haillons et nous devons leur venir plutôt en aide car ils souffrent beaucoup et ont besoin de secours. Que faire, docteur pour leur venir en aide ? Venir en aide à ces malades, c'est l'affaire des institutions, en effet, il faut qu'à la fois les ministères de la Solidarité et de la Santé publique, le ministère de l'Intérieur et les diverses associations sociales, conjuguent leurs efforts de manière permanente pour recueillir ces personnes, les diriger vers les structures spécialisées, mettre en place une organisation qui veillera sur le suivi de leur maladie en matière de prise en charge et de traitement. La maladie mentale s'installe parfois de manière chronique aussi l'effort dans l'intervention devra être soutenue, par la famille et les APC de leur résidence. Dans votre ouvrage «Psychiatrie et psychologie médicale» vous dites que le taux annuel de tentatives de suicide est de 34,1 pour 100.000 habitants. Quels sont les moyens de prévention ? Tout d'abord, il ya lieu d'éviter les préjugés et jugements de valeurs qui culpabilisent encore plus le sujet. C'est-à-dire qu'il ne faut pas considérer la tentative de suicide comme un péché ou un crime. Par ailleurs, il ne faut ni dramatiser ni rester indifférent. Aussi, l'hospitalisation ne doit pas être vécue comme une punition où a contrario abandonner le malade à son propre sort. Encore une fois, il appartient à la famille et au médecin d'éviter ces travers. Se posent alors deux questions : A savoir : l Pourquoi y a-t-il tentative de suicide? l Quel est le risque de passage à l'acte? Si face à un sujet psychotique, c'est-à-dire schizophrène, ou dans un cas de démence par exemple l'hospitalisation devient une urgence, dans les autres cas il s'agit de trouver des repères expliquant le risque : l Symptomatologie dépressive l Antécédents suicidaires l Absence de communication avec autrui l rumination de la mort et surtout isolement. En tout état de cause, les velléités suicidaires sont à prendre au sérieux et il faut consulter . L'entretien permettra de reconnaître la valeur symptomatique de la conduite suicidaire, d'une part, d'éliminer une affection psychiatrique et de résoudre radicalement la situation conflictuelle afin d'éviter la récidive d'autre part. Toujours est-il, la prévention repose fondamentalement sur le bien-être social, autrement dit l'amélioration des relation humaines c'est à dire plus de convivialité au sein de la famille, dans la rue, au travail, etc. Pour ce faire la création de lieux d'échanges et de loisir est plus que nécessaire surtout pour les adolescents et les personnes âgées. Est-ce que guérir en psychiatrie est plus difficile que dans les autres spécialités médicales ? Le point commun à toutes les maladies médicales, c'est qu'elles ne peuvent pas être toutes guéries. Néanmoins en psychiatrie on vit plus longtemps avec sa maladie, d'où ce sentiment d'échec. Au demeurant, grâce au progrès de la psychopharmacologie, aux recherches en génétique, à l'évolution des thérapies psychologiques en comprend mieux les troubles mentaux et cela augmente par là même les taux de guérison. Où en est l'expertisepsychiatrique légale en Algérie ? La protection et la promotion de la santé relèvent de la loi 55/05 du 15 février 1985 dont l'article 3 traite de la santé mentale en l'occurrence aux modalités d'hospitalisation. Par ailleurs l'expertise psychiatrique du prévenu est rendue obligatoire afin de vérifier sa responsabilité, car il n'y pas crime ou délit lorsqu'un individu est inapte mentalement. Midi Libre : Comment peut-on expliquer, le nombre croissant de malade mentaux livrés à eux-mêmes dans les rues ? Dr Farid Kacha : Tout d'abord avant de répondre à votre question il y a lieu de dire que la maladie mentale n'est pas particulière à une culture donnée mais existe dans toutes les sociétés passées et présentes.Il faut même préciser qu'en Algérie la maladie mentale est vécue avec moins de culpabilité que dans le monde occidental, toutefois pour les affections plus graves les causes relèvent d'un substrat commun à toutes les sociétés. Pour revenir à votre question, l'augmentation du nombre de malades mentaux est proportionnel à la croissance de la population.Cependant le fait que les malades mentaux n'ont fait l'objet de médiatisation que dans les années 60, cela donne l'impression donc que le problème s'aggrave. Alors qu'aucune statistique ne le prouve. Pourquoi se retrouvent-ils dans la rue ? Peuvent-ils être dangereux pour eux-mêmes ou la société ? Je m'inscris absolument en faux contre cette vision des choses. L'insécurité qui plane dans les rues n'est pas le fait des malades mentaux. L'insécurité est plutôt le fait de bandits sans foi ni loi, qui s'attaquent la plupart du temps à des personnes sans défense, après avoir mûrement prémédité leur coup pour accaparer leurs biens. Ce sont ces lâches qui sont un danger pour la société le malade mental s'il lui arrive «d'agresser» autrui, il le fait de manière inconsciente, aussi il ne peut être responsable de son geste contrairement aux voyous. Aussi, il faut bannir et ne pas répandre l'idée que l'insécurité est créée par les malades mentaux. Ces derniers que l'on stigmatise sont des êtres fragiles et vulnérables errant dans les rues le regard perdu, en haillons et nous devons leur venir plutôt en aide car ils souffrent beaucoup et ont besoin de secours. Que faire, docteur pour leur venir en aide ? Venir en aide à ces malades, c'est l'affaire des institutions, en effet, il faut qu'à la fois les ministères de la Solidarité et de la Santé publique, le ministère de l'Intérieur et les diverses associations sociales, conjuguent leurs efforts de manière permanente pour recueillir ces personnes, les diriger vers les structures spécialisées, mettre en place une organisation qui veillera sur le suivi de leur maladie en matière de prise en charge et de traitement. La maladie mentale s'installe parfois de manière chronique aussi l'effort dans l'intervention devra être soutenue, par la famille et les APC de leur résidence. Dans votre ouvrage «Psychiatrie et psychologie médicale» vous dites que le taux annuel de tentatives de suicide est de 34,1 pour 100.000 habitants. Quels sont les moyens de prévention ? Tout d'abord, il ya lieu d'éviter les préjugés et jugements de valeurs qui culpabilisent encore plus le sujet. C'est-à-dire qu'il ne faut pas considérer la tentative de suicide comme un péché ou un crime. Par ailleurs, il ne faut ni dramatiser ni rester indifférent. Aussi, l'hospitalisation ne doit pas être vécue comme une punition où a contrario abandonner le malade à son propre sort. Encore une fois, il appartient à la famille et au médecin d'éviter ces travers. Se posent alors deux questions : A savoir : l Pourquoi y a-t-il tentative de suicide? l Quel est le risque de passage à l'acte? Si face à un sujet psychotique, c'est-à-dire schizophrène, ou dans un cas de démence par exemple l'hospitalisation devient une urgence, dans les autres cas il s'agit de trouver des repères expliquant le risque : l Symptomatologie dépressive l Antécédents suicidaires l Absence de communication avec autrui l rumination de la mort et surtout isolement. En tout état de cause, les velléités suicidaires sont à prendre au sérieux et il faut consulter . L'entretien permettra de reconnaître la valeur symptomatique de la conduite suicidaire, d'une part, d'éliminer une affection psychiatrique et de résoudre radicalement la situation conflictuelle afin d'éviter la récidive d'autre part. Toujours est-il, la prévention repose fondamentalement sur le bien-être social, autrement dit l'amélioration des relation humaines c'est à dire plus de convivialité au sein de la famille, dans la rue, au travail, etc. Pour ce faire la création de lieux d'échanges et de loisir est plus que nécessaire surtout pour les adolescents et les personnes âgées. Est-ce que guérir en psychiatrie est plus difficile que dans les autres spécialités médicales ? Le point commun à toutes les maladies médicales, c'est qu'elles ne peuvent pas être toutes guéries. Néanmoins en psychiatrie on vit plus longtemps avec sa maladie, d'où ce sentiment d'échec. Au demeurant, grâce au progrès de la psychopharmacologie, aux recherches en génétique, à l'évolution des thérapies psychologiques en comprend mieux les troubles mentaux et cela augmente par là même les taux de guérison. Où en est l'expertisepsychiatrique légale en Algérie ? La protection et la promotion de la santé relèvent de la loi 55/05 du 15 février 1985 dont l'article 3 traite de la santé mentale en l'occurrence aux modalités d'hospitalisation. Par ailleurs l'expertise psychiatrique du prévenu est rendue obligatoire afin de vérifier sa responsabilité, car il n'y pas crime ou délit lorsqu'un individu est inapte mentalement.