Les goitres sont des affections qui ont toujours impressionné et inquiété. Tout le monde a rencontré un jour une personne porteuse d'un de ces goitres énormes et difformes à la base du cou. Certaines contrées étaient célèbres pour les goitres de leurs habitants. Pourtant, tout cela est de l'histoire ancienne, les goitres liés à des eaux de sources locales ou à des problèmes alimentaires ont disparu. On retrouve encore quelques goitres visibles, mais les traitements et la chirurgie les font allègrement disparaître. Alors qu'est-ce qu'un goitre ? Le terme de goitre définit un épaississement de la glande thyroïde qui devient peu visible à très volumineuse. En pratique, les causes de goitre sont multiples et presque toutes les maladies de la thyroïde sont susceptibles de donner un goitre. Il y a donc une multitude de physiopathologie. Le plus souvent, il va s'agir d'une simple "hypertrophie" du tissu glandulaire, c'est le goitre euthyroïdien. Ce peut être accompagné d'un excès d'hormones thyroïdiennes, ce sont les maladies de Basedow, les thyroïdites aiguës ou subaiguës, les nodules toxiques. A l'inverse, il existe des goitres qui accompagnent une insuffisance en hormones thyroïdienne dans le cadre de myxoedème ou d'insuffisance hypophysaire (commande cérébrale). Enfin, il existe des cancers de la thyroïde qui sont plutôt rares mais à ne pas négliger car souvent de traitement facile. Très schématiquement, les goitres accompagnent inconstamment presque toutes les maladies de la thyroïde, c'est la raison pour laquelle nous allons les aborder succinctement les unes après les autres sans nécessairement invoquer ce goitre. Le goitre euthyroïdien C'est le goitre le plus fréquent et le moins grave. Il est parfaitement anodin. On retrouve souvent une hérédité. Il est homogène et symétrique. Son volume est très variable, de discret à franchement dysesthétique. Il n'y a pas de ganglion de proximité. Le bilan que fait le médecin traitant revient parfaitement normal. On propose souvent des traitements à base d'extraits thyroïdiens. L'utilité n'est pas démontrée : ils ne réduisent pas la taille de la thyroïde mais éviteraient peut-être qu'elle continue à prendre du volume. les maladies de Basedow, les thyroïdites aiguës ou subaiguës, les nodules toxiques Ces maladies se caractérisent par une sécrétion excessive d'hormones thyroïdiennes en dépit du contrôle cortical (cerveau, hypophyse, hypothalamus). Le goitre est très inconstant et la personne vient consulter surtout pour des problèmes d'énervement, de perte de poids, de palpitations sévères. On parle de thyrotoxicose. Parfois c'est le conjoint qui consulte parce que l'autre a une pêche d'enfer et ne se rend pas compte qu'il y a quelque chose qui ne va pas. La maladie de Basedow fait partie de ces maladies. Elle touche plus souvent la femme. Elle se caractérise par une exophtalmie : les yeux semblent devenir énormes et exorbités. En pratique, ils sont repoussés vers l'avant par un tissu qui derrière eux prend de l'épaisseur. On voit parfois, associés à cette affection, des infiltrations de cellulite sur les jambes. Cette maladie est due à des anticorps dirigés entre autre contre la thyroïde. Elle semble avoir un caractère génétique. Le traitement repose sur des molécules qui ont la capacité de détruire la thyroïde. En cas d'échec ou d'intolérance, on peut envisager l'ablation de la thyroïde. Le traitement doit être scrupuleusement pris, car l'exophtalmie reste partiellement et peut évoluer pour son propre compte. Toute poussée engendrera une aggravation de celle-ci. Les traitements de cette exophtalmie sont souvent décevants. les thyroïdites aiguës ou subaiguës Ces thyroïdites font suite à des agressions microbiennes ou virales, la plus classique étant la rougeole. Elles se caractérisent par une fièvre initiale liée aux germes en cause. Puis la thyroïde, du fait de sa destruction partielle de ses cellules, libère les hormones thyroïdiennes stockées. Il s'en suit une thyrotoxicose. Cliniquement, la thyroïde est souvent douloureuse. La thyrotoxicose guérit souvent spontanément, mais de par la destruction du tissu thyroïdien, elles peuvent inconstamment évoluer vers l'insuffisance thyroïdienne ou myxoedème. les nodules toxiques Les nodules toxiques sont de petits nodules logeant dans une partie de la thyroïde et déchargeant des quantités importantes d'hormones thyroïdiennes. Le traitement consiste à retirer ces nodules une fois repérés. Myxoedème ou d'insuffisance hypophysaire Le myxoedème définit les formes les plus graves d'insuffisance thyroïdienne ou hypothyroïdie. L'insuffisance thyroïdienne correspond à une insuffisance de sécrétion d'hormones thyroïdiennes. Ce peut être l'aboutissement d'une multitude de maladies comme les thyroïdites, mais aussi certains médicaments, l'iode radioactif ou tout simplement l'ablation chirurgicale de la thyroïde. Les personnes atteintes d'insuffisance thyroïdienne sont très fatiguées, frileuses. Elles prennent en général du poids, perdent leurs cheveux. La peau semble infiltrée et épaissie, d'où le terme de myxoedème. En outre, elles sont dépressives et présentent parfois des troubles psychiatriques. Cette affection peut être dangereuse et aboutir à un coma si elle perdure. Une fois le diagnostic fait, le traitement consiste à amener les hormones thyroïdiennes par la bouche, de façon progressive, jusqu'à rétablissement d'un taux correct. Le traitement est à vie. L'insuffisance hypophysaire donne parfois le même tableau de fatigue. Les autres signes sont plus discrets. La différence tient au fait que la panne se situe dans le cerveau au niveau de la commande hypophysaire. Le diagnostic est fait par le médecin, grâce aux bilans biologiques. D'autres signes d'insuffisance hormonale vont faire évoquer ce diagnostic (carence en cortisone en particulier). Ce tableau peut, entre autres, se voir après des accouchements hémorragiques. Les cancers de la thyroïde Les cancers thyroïdiens existent. Ils sont peu fréquents et ne s'accompagnent habituellement ni d'excès de fonctionnement ni d'insuffisance de fonctionnement de la thyroïde. Cela justifie donc d'être prudent dès que l'on a un nodule "euthyroïdien". Un faisceau d'arguments permet de s'orienter vers ce diagnostic rare. Les examens sont relativement simples, parfois un prélèvement à l'aiguille sous contrôle échographique permet de faire le diagnostic. Beaucoup de ces cancers réagissent à la stimulation corticale en proliférant. Une partie du traitement consiste à inhiber cette stimulation corticale en donnant à vie des hormones thyroïdiennes à relativement fortes doses. Les traitements associés sont multiples et spécialisés (rayons, chimiothérapie, thyroïdectomie). Sans l'être malheureusement toujours de façon absolue, le pronostic de guérison est souvent excellent. Les goitres sont des affections qui ont toujours impressionné et inquiété. Tout le monde a rencontré un jour une personne porteuse d'un de ces goitres énormes et difformes à la base du cou. Certaines contrées étaient célèbres pour les goitres de leurs habitants. Pourtant, tout cela est de l'histoire ancienne, les goitres liés à des eaux de sources locales ou à des problèmes alimentaires ont disparu. On retrouve encore quelques goitres visibles, mais les traitements et la chirurgie les font allègrement disparaître. Alors qu'est-ce qu'un goitre ? Le terme de goitre définit un épaississement de la glande thyroïde qui devient peu visible à très volumineuse. En pratique, les causes de goitre sont multiples et presque toutes les maladies de la thyroïde sont susceptibles de donner un goitre. Il y a donc une multitude de physiopathologie. Le plus souvent, il va s'agir d'une simple "hypertrophie" du tissu glandulaire, c'est le goitre euthyroïdien. Ce peut être accompagné d'un excès d'hormones thyroïdiennes, ce sont les maladies de Basedow, les thyroïdites aiguës ou subaiguës, les nodules toxiques. A l'inverse, il existe des goitres qui accompagnent une insuffisance en hormones thyroïdienne dans le cadre de myxoedème ou d'insuffisance hypophysaire (commande cérébrale). Enfin, il existe des cancers de la thyroïde qui sont plutôt rares mais à ne pas négliger car souvent de traitement facile. Très schématiquement, les goitres accompagnent inconstamment presque toutes les maladies de la thyroïde, c'est la raison pour laquelle nous allons les aborder succinctement les unes après les autres sans nécessairement invoquer ce goitre. Le goitre euthyroïdien C'est le goitre le plus fréquent et le moins grave. Il est parfaitement anodin. On retrouve souvent une hérédité. Il est homogène et symétrique. Son volume est très variable, de discret à franchement dysesthétique. Il n'y a pas de ganglion de proximité. Le bilan que fait le médecin traitant revient parfaitement normal. On propose souvent des traitements à base d'extraits thyroïdiens. L'utilité n'est pas démontrée : ils ne réduisent pas la taille de la thyroïde mais éviteraient peut-être qu'elle continue à prendre du volume. les maladies de Basedow, les thyroïdites aiguës ou subaiguës, les nodules toxiques Ces maladies se caractérisent par une sécrétion excessive d'hormones thyroïdiennes en dépit du contrôle cortical (cerveau, hypophyse, hypothalamus). Le goitre est très inconstant et la personne vient consulter surtout pour des problèmes d'énervement, de perte de poids, de palpitations sévères. On parle de thyrotoxicose. Parfois c'est le conjoint qui consulte parce que l'autre a une pêche d'enfer et ne se rend pas compte qu'il y a quelque chose qui ne va pas. La maladie de Basedow fait partie de ces maladies. Elle touche plus souvent la femme. Elle se caractérise par une exophtalmie : les yeux semblent devenir énormes et exorbités. En pratique, ils sont repoussés vers l'avant par un tissu qui derrière eux prend de l'épaisseur. On voit parfois, associés à cette affection, des infiltrations de cellulite sur les jambes. Cette maladie est due à des anticorps dirigés entre autre contre la thyroïde. Elle semble avoir un caractère génétique. Le traitement repose sur des molécules qui ont la capacité de détruire la thyroïde. En cas d'échec ou d'intolérance, on peut envisager l'ablation de la thyroïde. Le traitement doit être scrupuleusement pris, car l'exophtalmie reste partiellement et peut évoluer pour son propre compte. Toute poussée engendrera une aggravation de celle-ci. Les traitements de cette exophtalmie sont souvent décevants. les thyroïdites aiguës ou subaiguës Ces thyroïdites font suite à des agressions microbiennes ou virales, la plus classique étant la rougeole. Elles se caractérisent par une fièvre initiale liée aux germes en cause. Puis la thyroïde, du fait de sa destruction partielle de ses cellules, libère les hormones thyroïdiennes stockées. Il s'en suit une thyrotoxicose. Cliniquement, la thyroïde est souvent douloureuse. La thyrotoxicose guérit souvent spontanément, mais de par la destruction du tissu thyroïdien, elles peuvent inconstamment évoluer vers l'insuffisance thyroïdienne ou myxoedème. les nodules toxiques Les nodules toxiques sont de petits nodules logeant dans une partie de la thyroïde et déchargeant des quantités importantes d'hormones thyroïdiennes. Le traitement consiste à retirer ces nodules une fois repérés. Myxoedème ou d'insuffisance hypophysaire Le myxoedème définit les formes les plus graves d'insuffisance thyroïdienne ou hypothyroïdie. L'insuffisance thyroïdienne correspond à une insuffisance de sécrétion d'hormones thyroïdiennes. Ce peut être l'aboutissement d'une multitude de maladies comme les thyroïdites, mais aussi certains médicaments, l'iode radioactif ou tout simplement l'ablation chirurgicale de la thyroïde. Les personnes atteintes d'insuffisance thyroïdienne sont très fatiguées, frileuses. Elles prennent en général du poids, perdent leurs cheveux. La peau semble infiltrée et épaissie, d'où le terme de myxoedème. En outre, elles sont dépressives et présentent parfois des troubles psychiatriques. Cette affection peut être dangereuse et aboutir à un coma si elle perdure. Une fois le diagnostic fait, le traitement consiste à amener les hormones thyroïdiennes par la bouche, de façon progressive, jusqu'à rétablissement d'un taux correct. Le traitement est à vie. L'insuffisance hypophysaire donne parfois le même tableau de fatigue. Les autres signes sont plus discrets. La différence tient au fait que la panne se situe dans le cerveau au niveau de la commande hypophysaire. Le diagnostic est fait par le médecin, grâce aux bilans biologiques. D'autres signes d'insuffisance hormonale vont faire évoquer ce diagnostic (carence en cortisone en particulier). Ce tableau peut, entre autres, se voir après des accouchements hémorragiques. Les cancers de la thyroïde Les cancers thyroïdiens existent. Ils sont peu fréquents et ne s'accompagnent habituellement ni d'excès de fonctionnement ni d'insuffisance de fonctionnement de la thyroïde. Cela justifie donc d'être prudent dès que l'on a un nodule "euthyroïdien". Un faisceau d'arguments permet de s'orienter vers ce diagnostic rare. Les examens sont relativement simples, parfois un prélèvement à l'aiguille sous contrôle échographique permet de faire le diagnostic. Beaucoup de ces cancers réagissent à la stimulation corticale en proliférant. Une partie du traitement consiste à inhiber cette stimulation corticale en donnant à vie des hormones thyroïdiennes à relativement fortes doses. Les traitements associés sont multiples et spécialisés (rayons, chimiothérapie, thyroïdectomie). Sans l'être malheureusement toujours de façon absolue, le pronostic de guérison est souvent excellent.