InfoSoir : Tout d'abord, comment pouvez-vous définir le goitre ? l Nour Chérifi : C'est une maladie qui touche la thyroïde, une glande endocrine composée de deux lobes latéraux et d'un isthme qui les relie, située en bas du cou. On parle de goitre quand la thyroïde augmente de volume. A quoi est-il dû principalement ? l A une carence en iode dans la quasi-totalité des cas. Vous savez, l'iode est un élément chimique indispensable pour l'organisme. Son manque ou son absence entraîne un dysfonctionnement qui se traduit par une augmentation anormale du volume de la thyroïde. Cela dit, le facteur héréditaire joue aussi un rôle dans la formation du goitre. Justement, à quel âge se forme-t-il généralement ? Comme tout le monde le sait, cette maladie est beaucoup plus fréquente chez les femmes que chez les hommes pour des considérations biologiques. Le risque est accru durant les périodes d'adolescence et de grossesse. Généralement, sa fréquence augmente avec l'âge. Les habitants des régions montagneuses figurent également parmi les populations à risque… Absolument. Dans ces régions, l'iode manque et le plus souvent, il n'est pas compensé par la consommation de sel iodé. D'où la fréquence de la maladie. En revanche dans les régions côtières, l'iode est très présent. C'est pourquoi les cas de goitre y sont moins fréquents. Est-ce possible de le détecter précocement et de le traiter efficacement ? Oui, bien sûr. Les examens clinique et échographique sont à même de le révéler quand il est dans sa forme simple. Dans ce cas, il peut être traité efficacement avec des médicaments. Sinon, une fois complètement formé, l'intervention chirurgicale s'impose, n'est-ce pas ? Oui, et je dois signaler que ces interventions sont de mieux en mieux maîtrisées dans notre pays. Les patients n'ont pas de soucis à se faire de ce côté-là. S'il n'est pas traité, quelles conséquences peut-il avoir sur la santé humaine ? Beaucoup l'ignorent certainement, mais le goitre peut se transformer en cancer. C'est pourquoi il est indispensable de le soigner. Et pour le prévenir, qu'est-ce qu'il y a lieu de faire ? Il faut consommer du sel iodé. C'est tout ? C'est tout, oui. Du moment que cette maladie est principalement due à une carence en iode, sa prévention passe par la consommation du sel iodé. Mais certains lui préfèrent le sel non iodé car de loin moins cher… C'est une grave erreur. On met notre vie en danger pour quelques dinars. Les gens doivent faire passer leur santé avant tout. La fin justifie les moyens n Si un certain nombre d'opérateurs n'ajoutent pas d'iode au sel qu'ils commercialisent, c'est surtout pour éviter de dépenser plus. En effet, l'ajout d'iode au sel entraîne des dépenses supplémentaires. C'est pourquoi le sel iodé coûte plus cher que le sel non iodé. Il y a lieu de signaler que l'iode est essentiel au fonctionnement de la glande thyroïde. Il joue également un rôle important dans la croissance.