Concentration n Dans certaines régions du pays, la fréquence de la maladie est telle que les praticiens parlent de «véritables foyers de goitre». Le goitre est une pathologie très fréquente de nos jours. Selon des statistiques officielles, il touche quelque 800 millions de personnes à travers le monde. Se manifestant sous forme de gonflement de la glande thyroïde située à la face antérieure du cou, il est principalement dû à une carence en iode, cet oligo-élément essentiel à la vie humaine. Néanmoins, le facteur héréditaire n'est pas à écarter. Cela étant, la fréquence du goitre est constatée beaucoup plus chez les femmes. Et pour cause : elles sont plus sensibles à la carence en iode que les hommes, selon les résultats de nombreuses études qui ont également révélé que les habitants des régions montagneuses sont particulièrement exposés au risque de développer cette maladie. Mais pour quelle raison ? Il s'avère que l'iode, d'origine maritime pour l'essentiel, est peu présent en montagne. C'est pourquoi il est recommandé aux habitants de ces régions de consommer du sel iodé, le seul et unique moyen de prévenir le goitre. Même quand il survient, il peut être stabilisé avec un traitement à condition qu'il soit détecté à temps. Mais une fois complètement formé, seule une intervention chirurgicale peut en venir à bout. S'il n'est pas traité, il peut se transformer en cancer. Dans notre pays, le nombre de personnes qui en sont atteintes reste indéterminé. Certes, certaines sources parlent de 10% de la population. Toutefois, aucune statistique officielle n'est venue confirmée ce taux qui, à en croire des praticiens, ne reflète nullement la réalité. Pourquoi ? Selon eux, un certain nombre de patients, habitant pour la plupart des régions éloignées, ne prennent pas la peine de consulter un médecin. «Ils vivent avec leur goitre», ajoutent-ils. Dans certaines régions, la fréquence de la maladie est telle que les praticiens parlent de «véritables foyers de goitre». Dans la commune de Féraoun, dans la wilaya de Béjaïa, par exemple, les goitreux se comptent par centaines en raison de la consommation d'un sel non iodé extrait des plaques salantes encore exploitées par un certain nombre de familles de la région. Globalement, toutes les régions montagneuses du pays, notamment la Kabylie, les Aurès, Jijel et Gouraya, enregistrent des cas non négligeables de goitre.