Le Temps d'Algérie 01 février 2010 Les membres du comité de soutien à la militante Meriem Mehdi ont animé une conférence de presse hier à Alger afin de dénoncer la sourde oreille faite par les pouvoirs publics envers la souffrance de cette militante qui demande que justice soit faite après son licenciement abusif par la multinationale où elle a travaillé sans commettre de faute professionnelle. Le contrat de travail qui la liait à la société s'étale sur une durée indéterminée. Meriem Mehdi arrive à son 54e jour de grève de la faim et son état de santé devient très critique d'autant que, depuis vendredi dernier, elle a décliné toutes les visites de ses médecins et a arrêté de prendre ses antibiotiques. C'est l'ordre du jour de la conférence de presse qu'ont animée les membres du comité de soutien à cette femme de 41 ans licenciée abusivement par la société multinationale British Gas lorsqu'elle n'a fait que demander un logement de fonction auprès de son chef hiérarchique qui a exigé qu'elle passe du système de travail de quatre semaines sur quatre à celui classique de onze mois sur douze. La conférence de presse qui s'est déroulée hier à Alger se veut, comme ont bien voulu le préciser les conférenciers, pour donner un souffle pour l'action de cette militante qui est l'exemple vivant de ce dont souffrent les centaines de milliers des travailleurs algériens exerçant sous le joug du «nouvel apartheid» qui sévit dans le Sud algérien ces dernières années. Un système qui a pour conséquences les licenciements abusifs de travailleurs algériens par les multinationales. A l'exemple de Yacine Zaid qui a été licencié par le groupe Compass avec une vingtaine d'autres algériens au moment où ils ont voulu créer une action syndicale à Hassi Messaoud, «chose que n'acceptaient pas les gérants des multinationales du Sud algérien, encore moins les pouvoirs publics qui ne veulent pas voir d'action syndicale dans les zones à vocation économique», ont bien voulu le signifier les conférenciers. Vendredi 19 janvier, les membres du comité de soutien à Mme Meriem Mehdi ont rencontré le ministre du travail Tayeb Louh sans que le gouvernement fasse signe de bonne volonté pour le dénouement pour cette affaire, alors que la dame arrive dans la phase ultime de l'action qu'elle a entamée. C'est ainsi que le représentant du parti MDS, en la personne de Hocine Ali, rappela l'urgence de penser à une initiative forte pour sauver Meriem, alors que le député d'Ennahda a affirmé que son parti fera en sorte à poser deux questions concernant ce cas pour les ministres de l'Energie et des Mines et celui du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, dans la plénière à l'APN qui prendra fin demain. En attendant, un rassemblement sera observé par une trentaine de membres du comité de soutien ce mardi en début d'après-midi devant le siège du département de Chakib Khelil afin de dénoncer les problèmes dont souffrent les travailleurs algériens à Hassi Messaoud. Il s'agit surtout de demander aux pouvoirs publics d'assurer la défense des travailleurs algériens travaillant «sous le joug de l'apartheid» dont les représentants, les multinationales, ne font que transgresser les lois du travail. Les membres du comité exigent enfin de tout faire pour sauver la militante Meriem Mehdi qui, rappelons-le, entame probablement le stade le plus critique de son action. Khaled Haddag