Associated Press. 12 février 2010 Condamné à quatre mois d'emprisonnement après un reportage vidéo contesté sur les problèmes environnementaux, le journaliste et opposant Zouhair Makhlouf a été libéré vendredi, une semaine avant l'expiration de sa peine, a-t-on appris auprès de son avocat Néjib Chebbi. Correspondant de l'hebdomadaire « Al Mawkif », organe du parti démocratique progressiste (PDP), formation de l'opposition légale dont il est membre, et du journal en ligne « Assabilonline » basé en Allemagne, M. Makhlouf est également membre d'Amnesty International (section de Tunis) et de l'association non reconnue « Liberté et équité ». Incarcéré le 19 octobre, peu avant les élections législatives auxquelles il était candidat, il a été condamné en première instance à trois mois de réclusion à la suite d'une plainte déposée par un artisan de Nabeul (60 km de Tunis). Le verdict le contraignait en outre à verser au plaignant 6.000 dinars (près de 3.000 euros). Selon une source judiciaire, ce dernier l'accusait « d'avoir sciemment porté atteinte à son droit à l'image par la diffusion de ses photos, sans son consentement, dans des conditions attentatoires à sa dignité ». Maintenu en détention après avoir purgé sa peine, il a écopé en appel mercredi dernier d'un mois supplémentaire d'emprisonnement. Il devait normalement être relaxé le 19 février. « On ne peut que se réjouir de la libération de M. Makhlouf, bien que nous considérons qu'il n'aurait pas dû faire l'objet de poursuites car il ne faisait que son boulot », a déclaré à l'AP, un dirigeant du PDP, Rachid Khéchana. Il a noté que cette mesure intervient à la veille de la réunion du sous-comité des droits de l'Homme tuniso-européen, prévue le 25 février à Tunis.