Bienvenu au jeu « Qui veut gagner des milliards ? ». Nous reconnaissons le plagiat volontaire du jeu sur la chaine concurrente, à la différence que dans notre version, nous jouons avec des milliards et non de vulgaires millions. Notre animateur vedette, Jaber Faqou, vous présente les règles du jeu. A toi JBF Amuse-les bien ! JBF : Merci. Comme vous le savez il y a des centaines de milliards de dollars qui rodent en Algérie sans que personne, dans la population, ne daigne les réclamer. Les tenants du pouvoir ont donc décidé de les mettre aux enchères à travers ce jeu éducatif. Nous avons au préalable procédé à des éliminatoires qui ont mis sur la touche pas mal de seconds couteaux : Saïdani, Meziane, Barkat, Saïd Sindika, Bouricha, Medelci, Smaïl Mimoune, etc. Ne restent maintenant que les gros clients. La règle du jeu est simple : vous dites « je les veux », je vous demande « êtes-vous sûr ? », vous répondez « oui », et les milliards sont à vous. Vous êtes prêts ? Allons-y ! Premier candidat : Boutef-III. Question : A-t-on soif après 20 ans de traversée du désert ? Vous pouvez répondre de suite, demander l'avis du peuple assoiffé, faire le 50-50, ou bien appeler un ami… Boutef-III : J'appelle mon frère Saïd, c'est un ami… Tu-tuut… tu-tuut… tu-tuut Boutef-III : Allo, Saïd ! A-t-on soif après vingt ans de traversée du désert ? Saïd Boutef : Tu parles… on a soif, on a faim, alors je veux, je répète, je veux gagner des milliards… Boutef-III: Bon M. JBF, la réponse est : Oui. JBF : Ah bravo ! Quelle assurance ! Je vous remets un chèque de 200 milliards à partager avec votre ami Saïd. C'est sponsorisé par Orascom, Shorafa, et Khalifa… Prochain candidat : Chakib Khelil. Question : A-t-on soif quand on travaille dans le désert ? Khelil : C'est dur comme question… je prends 50%. JBF : Vous voulez dire le 50-50 ? Khelil : Ecoutez, moi je ne connais rien aux règles de ce jeu, je ne sais rien de ce qui se passe à Sonatrach, Sonelgaz, BRC, etc. C'est seulement par la presse que j'ai appris que je suis le ministre de l'Energie, et encore, ils disent n'importe quoi dans la presse, donc si vous le voulez bien, pas de questions vicieuses. Je prends 50% et vous les 50% restants… ça vous va comme ça ? JBF : C'est sans espoir avec vous ! Bon prenez 50 milliards et barrez-vous dans vos châteaux du Maryland. Candidat suivant : M. Bouguerra Soltani. Question : Ils sont combien les Chinois ? Bouguerra : Je ne sais pas. Mais ils graissent à hauteur de 73406 dollars par kilomètre d'autoroute… JBF : Vous êtes bien renseigné, mais ce n'est pas ça la question… Bouguerra : En tout cas, ils sont plus arrangeants que Khalifa qui ne glissait que 32627 euros pour chaque million de la Caisse nationale d'assurance chômage (CNAS) versé à sa banque, la bien nommée Khaliha-Bank… JBF : On apprend des choses avec vous, mais c'est hors-sujet… répondez à la question svp… Bouguerra : Alors là, j'hésite grave ! J'appelle donc un ami, Amar Ghoul. Tu-tuut… tu-tuut… tu-tuut Bouguerra : Allo, Amar, ils sont combien les Chinois ? Ghoul : 2892 sur nos chantiers, chacun cotise de plein gré 22348 euros par an pour notre cause, la Causa-Nostra… Bouguerra : OK. Bon, ma réponse : il y a 2892 Chinois qui comptent pour nous. Le reste, le milliard et quelques, je m'en fiche… qu'ils bouffent du riz ou qu'ils crèvent ! JBF : Bonne réponse ! Prenez votre chèque de 10 milliards, et faites la surprise à votre famille, allez en Suisse par exemple… non, ne vous emportez pas, je plaisante ! Prochain candidat : Le général Lamari… Lamari : Ya bouguelb ! C'est quoi ces indélicatesses? Vous invitez des gens, et il n'y a même pas 13 méchouis de côté pour moi… JBF : Général Lamari… on le fera à la fin de l'émission. Mais pour tenir jusque là, voilà sept poulets rôtis. Voici la question : Que veut dire l'adjectif « Tonique » ? Lamari : Tonic n'est pas un algéktif, c'est une affaire d'emballage… et c'est juteux ! L'ami de mon fils, un certain Djerrar, est allé à la banque BADR pour contracter un petit « prêt » non-remboursable de 650 millions d'euros. Réponse : Rien, les caisses sont vides ! Il est venu en pleurs me voir pour faire face à cette Hogra. Je me pointe avec lui à la banque à 7 heures du matin, ventre creux et sale mine. Pour cette dernière je n'ai pas eu à forcer. Le PDG me voit, demande à aller vite aux toilettes, puis reviens en criant : Ah, mais il fallait dire qu'il venait de votre part… Il accorde le « prêt » tout de suite. Ensuite Djerrar insiste pour me donner une compensation pour mon déplacement, 70 millions d'euros que j'accepte à contrecœur. C'est ça Tonic, c'est ma réponse et j'en suis sûr… JBF : Général Lamari… vous n'avez pas répondu précisément à la question, mais bravo tout de même, vous avez gagné. Essuyiez la graisse sur vos mains et prenez ce petit chèque symbolique de 200 milliards… Prochain candidat : Ouyahia. Alors M. Ouyahia : Qu'est-ce qui a une forme de parallélépipède, a des roues, transporte des étudiants comme du bétail, et produit beaucoup de revenus qui engraissent notre premier ministre, chef de la commission anti-corruption ? Ouyahia : C'est un car de transport de Tahkout… JBF : Presque… Ouyahia : C'est 3000 cars de transport de Tahkout… JBF : Super ! Vous gagnez 1000 autres cars Tahkout… Candidat final : Le général Toufik. Général, j'ai une question : On dit que vous vous êtes mis à pleurer en public dans un café à Bab Azzoun en évoquant le sort réservé à Sonatrach par le clan Boutef-III. Est-ce vrai ? Toufik : Je prends l'avis du public… JBF : Mais général, ce n'est pas dans vos habitudes de consulter la populace… Toufik : Ce n'est pas ton problème. Fais gaffe : le dernier type qui m'a contrarié, eh bien je ne lui parle plus… JBF : Ah zut alors… Toufik : Ouais, je lui ai envoyé le GIA pour « protester », et comble du malheur, ils l'ont trouvé déjà mort… ils sont alors revenus à la caserne avec leurs couteaux immaculés… c'était émouvant, j'ai même failli pleurer, c'était la première fois de ma carrière que je voyais des couteaux immaculés… JBF : Je comprends, donc on prend l'avis du public. Oh là, 100% disent que vous avez pleuré en public sur le sort de Sonatrach ! Toufik : Ma réponse est donc : Oui. J'ai pleuré et j'ai même envoyé des enquêteurs au siège de Sonatrach pour essayer de faire quelque chose… JBF : Bravo ! C'est la réponse exacte. Toufik : Et je gagne quoi ? JBF : Mais c'est clair, vous gagnez tout ce que les précédents candidats civils ont cru gagner, et s'il reste encore quelque chose dans la caisse, c'est à vous également. C'est ça la règle du jeu : gagnera tout celui qui gagnera en dernier… Toufik : C'est équitable, foi d'animal, intérêt et principal… J'ai moi-même une question pour toi… JBF : D'accord, on inverse les rôles… Toufik : Mais tu ne peux que répondre par « oui »… un « non » signifierait… Ah non ! Je vais me remettre à pleurer… JBF : Je répondrai par « oui », n'ayez crainte… Toufik : alors, ma question : est-ce que je suis en droit de prendre aussi l'héritage de Smain et Belkheir ? Je leur ai dit une fois : si je meurs en premier, vous prenez mon héritage. Malheureusement, ils sont partis avant moi… et puis que puis-je faire d'autre que de « préserver » l'héritage de compagnons de route ? JBF : La réponse est un « oui » franc et massif, mon général ! Voilà, ici Jaber Faqou, j'espère que vous avez passé une agréable soirée. Pour fêter cette victoire du peuple, je vous invite tous à sortir dans les rues et chanter jusqu'à l'aube. Allez, allez : Oine, tou, tré, viva l'Algéré… Mounir Sahraoui 13 février 2010