El Watan, 15 février 2010 Près de deux cents jeunes chômeurs ont manifesté hier dans les rues de la ville de Naâma avant que la manifestation ne dégénère en affrontements avec les services de sécurité. Les protestataires ont bloqué la route à l'aide de blocs de pierre, de pneus enflammés et autres objets avant de s'en prendre aux édifices publics par des jets de pierres. Certains de ces édifices ont subi d'importants dégâts. Dépêchées devant le siège de la wilaya, les forces de l'ordre ont été reçues par une pluie de projectiles venant de toutes les directions. Les éléments antiémeute ont dû recourir aux grenades lacrymogènes pour disperser les manifestants dont certains, armés de bâtons et de pierres, ont été interpellés. Le calme était revenu vers 15 dans une ville réputée habituellement tranquille, accueillante et sans histoire. Tout a commencé lorsqu'une cinquantaine de jeunes, travaillant à l'Enageo, une des filiales de Sonatrach, ont été expulsés de Lebnoud sous prétexte qu'ils résidaient dans la wilaya de Naâma et qu'ils n'avaient pas le droit de travailler à l'Enageo située dans cette petite localité de la wilaya d'El Bayadh. « Plusieurs d'entre nous ont été menacés de représailles si nous ne quittions pas Lebnoud », nous dira l'un des manifestants. « Nous avons trop attendu les promesses des autorités et nous continuons à subir le chômage et la hogra. Nous n'avons pas d'autre recours que la manifestation de rue pour nous faire entendre », tonne un autre. Sougueur (Tiaret) : Des contestataires à Alger Une cinquantaine de citoyens de la commune de Sougueur, wilaya de Tiaret, se sont déplacés hier à Alger pour interpeller les médias sur leur situation. Vivant dans des conditions inhumaines et attendant depuis des années un gîte décent, ils dénoncent le fait que leurs noms ne figurent pas sur la liste du dernier quota de logements. Dans une lettre adressée aux plus hautes autorités, ils déclarent que leur aventure pour un toit a abouti, après de longues années, à des promesses d'être logés en priorité vu leur cas désespéré. « Néanmoins, nous avons été surpris de constater que le quota de logements sociaux ne nous concernait pas. De ce fait, nous tiendrons un sit-in quotidien devant la daïra de Sougueur, tant que cette attribution n'est pas gelée et qu'une révision de l'étude de tous les dossiers n'est pas entreprise », est-il écrit dans la lettre remise à la rédaction et signée par près de 150 citoyens. Ces derniers insistent beaucoup sur « la nécessité d'une enquête » sur les attributions, notamment sur les critères de choix des bénéficiaires, auxquels les signataires contestent la priorité. Ils affirment qu'ils ne « décoléreront pas » et maintiendront leur action de protestation devant la daïra de Sougueur tant qu'une réponse ne leur est pas donnée. Des manifestants devant la justice La ville de Tiaret a vécu, hier matin, une atmosphère tendue du fait de la rupture de contrats de centaines de jeunes jusque-là employés dans le cadre du préemploi par le secteur de la justice. Les jeunes, qui ne comprenaient pas ce renvoi collectif du fait d'une note ministérielle, se sont vu notifier, la mort dans l'âme, cette décision alors que les autorités procédaient presque à la même heure à l'ouverture solennelle des journées portes ouvertes sur l'emploi. La veille, 31 jeunes de la commune ont été cités à comparaître devant le tribunal pour avoir observé, il y a quelques jours, un sit-in devant le siège de l'APC pour protester contre l'approche préconisée en matière d'embauche.