21 Février 2010, De nombreux travailleurs dans les grandes entreprises étrangères, notamment dans le sud du pays, mais aussi ceux des entreprises chinoises, affirment qu'ils travaillent dans des conditions lamentables. Rabah, 25 ans, ouvrier dans un chantier d'une entreprise chinoise, est actuellement en arrêt de maladie. «Je travaillais comme d'habitude, quand, subitement, une machine de plus de 5 tonnes m'est tombée sur le pied», raconte-t-il. J'ai été embarqué par les Chinois une heure après, à l'arrière d'une camionnette de service, comme du bétail. J'ai ensuite été livré à moi-même, contraint d'appeler ma famille pour me venir en aide.» Un autre travailleur raconte le malheur qu'il a vécu. «Un jour en plein travail, un engin a pulvérisé mes jambes. Mes os se sont émiettés comme de la poudre.» «Les quelques Chinois qui ont assisté à la scène riaient à s'étouffer et le traitaient de tous les noms», a témoigné son collègue. Pour sa part, Yacine Zaïd, qui travaille à Eurest Support Services Algérie (ESS) – filiale de Compass Group, sous-traitant de la restauration et de l'hébergement des salariés des multinationales au sud de l'Algérie –, nous a raconté l'enfer qu'il a vécu au sein de cette entreprise. «J'ai été responsable de sécurité (superviseur de sécurité), les conditions de travail et d'hébergement sont catastrophiques. Les travailleurs passent quelques jours (2 à 3 jours) pour faire les analyses et ils sont dispatchés sur différents chantiers. Pendant leur séjour sur les bases vie, ils doivent supplier pour avoir un matelas, ou une couverture, parce que la base ne peut accueillir plus de 40 personnes, pourtant il y a plus de 120 personnes qui y sont hébergées. Parfois, elles sont hébergées sous des tentes comme c'est le cas du chantier (western Geco). Les ouvriers sont également affectés sur des chantiers situés à plus de 1 500 km de Hassi Messaoud», nous a-t-il raconté. Outre ces conditions lamentables, notre interlocuteur nous a affirmé qu'ils sont traités de tous les noms, et sont souvent victimes de propos racistes. «Un pays de cannibales, vous êtes une sale race, vous les Algériens vous ne méritez pas l'indépendance», se souvient-il, tout en soulignant que ces propos émanent de hauts responsables de cette entreprise. «Ce qui me fait le plus mal c'est d'être traité de la sorte dans mon pays. Nos droits sont bafoués et personne n'est là pour nous protéger.» Des Algériens ont également affirmé qu'ils ont travaillé dans des conditions lamentables dans une société portugaise, dans le sud du pays. «Après six mois de travail au sein de la société, j'ai appris, tout à fait par hasard, que je n'étais pas assuré. C'est en allant me faire rembourser des médicaments auprès de l'Agence nationale d'assurance des employés, que j'ai découvert que 49 employés de la société étaient dans la même situation que mi. On nous donnait une bouteille d'eau potable d'un litre et demi pour 12 heures de travail sous un soleil de plomb», a raconté un de ces employés, au journal Al-Khabar.