El Watan, 27 février 2010 Les premiers témoignages confirment. A l'origine du drame qui a coûté, jeudi dernier, la vie au patron de la Sûreté nationale, il y aurait une information donnée, le même jour, par le quotidien arabophone Ennahar. Un article d'information publié par le journal, qui n'a fait que son travail faut-il le souligner, citait nommément le chef de l'unité aérienne de la Sûreté nationale, Oultache Choueib, auteur des coups de feu mortels sur le directeur général de la DGSN. Sous le titre « A cause des transactions douteuses concernant l'acquisition du matériel de transmission : Ali Tounsi gèle les prérogatives du chef de l'unité aérienne de la Sûreté nationale », l'article en question révèle une décision prise par Ali Tounsi à l'encontre de Oultache Choueib. « Ali Tounsi a décidé de geler les prérogatives du chef de l'unité aérienne de la Sûreté nationale de Dar El Beïda après avoir reçu des informations évoquant l'existence de transactions douteuses parmi les marchés conclus par cette unité ces derniers mois », souligne le quotidien en citant des sources concordantes. La révélation de ces transactions « douteuses » est intervenue, ajoute l'auteur de l'article, suite à une enquête menée par les services de la police judiciaire. Les transactions en question portent sur l'acquisition de matériel de transmission auprès d'entreprises étrangères. « C'est ce qui a amené Ali Tounsi à geler des accords concernant l'acquisition du matériel de transmission au nom de la DGSN, en attendant la finalisation de l'enquête en question », explique l'article. La même information évoque aussi « l'implication » du fils de Oultache Choueib dans ces transactions, puisqu'il est « suspecté d'être l'intermédiaire entre les entreprises étrangères et l'unité en question ». « Selon nos sources, les marchés passés avec ces entreprises étrangères ont été conclus à travers une médiation et non pas en passant par des appels d'offres. L'existence de la corruption dans ce genre de marchés n'est pas à écarter », ajoute Ennahar. Rappelant l'instruction de Ali Tounsi, en 2009, portant sur l'ouverture d'enquêtes sur de hauts responsables de la DGSN, le journal affirme que le nom de Oultache Choueib a été également cité dans « le scandale de la steppe ». Ali Tounsi, selon certaines versions, aurait convoqué une réunion des directeurs centraux de son institution pour annoncer cette décision au concerné. « La publication de cet article, le même jour, aurait irrité le chef de l'unité en question qui n'a pas maîtrisé ses nerfs. Il s'est présenté dans la matinée de jeudi dans le bureau de Ali Tounsi, le journal à la main. Et le drame s'est produit quelques minutes après », raconte-t-on. Mais seule l'enquête est en mesure de définir les circonstances exactes de ce drame…