Cet écrit a pour objet d'examiner les détails de certaines questions abordées par Madame Zineb Azouz dans son dernier papier sur les déportés de Folembray. Il a été conçu dans le souci de compléter ledit article qui surgit comme un coup de tonnerre dans un ciel bleu, qui brise un silence aussi long qu'inexplicable, qui interpelle militants et défenseurs des droits de l'homme sur leur indifférence face à un cas de violation flagrante des droits de l'homme. En effet, cette déportation nous a fait subir des préjudices d'ordre matériel et moral considérables. D'aucuns ont perdu leurs fortunes, leurs situations, d'autres ont perdu leurs femmes et leurs enfants (beaucoup furent l'objet de divorce), d'autres encore ont perdu leurs études, pire d'autres ont perdu la raison, ils ont piqué des crises de folie ! C'est le cas d'un expulsé qui a laissé sa fille, une gamine de 3 ans dont la maman était divorcée, seule dans la chambre. Un autre, n'ayant pas supporté l'exil en Afrique, a également déraisonné. Il en est parmi eux qui était sur le point de soutenir sa thèse de doctorat et qui s'est trouvé expulsé et donc absent le jour de la soutenance. Il y a le cas d'un chercheur au CNRS, qui a perdu son poste, il en est qui était soumis à un traitement et un suivi médical rigoureux et qui s'est trouvé privé de son médecin et des soins nécessaires à sa santé, Il y avait au moins deux déportés dont les familles ont été mises à la porte faute de payement de loyer ; les comptes ont été bloqués, tel mon cas, et on a refusé à la famille l'autorisation d'effectuer un prélèvement d'environ 800 euros chaque mois pour la subsistance d'une famille composée de 5 enfants en bas âge. C'est pour cela que j'ai titré un article : « la France nous a tués et le Burkina nous a enterrés ». A vrai dire, nous étions trop bouleversés par les problèmes générés par la déportation. Je présidais une association appelée « Centre Abaad… », régulièrement déclarée. L'association était surveillée de près et son téléphone mis sur écoute. Chaque soir, je recevais des coups de fil, parfois après minuit, la pudeur ne me permet pas de répéter ce que j'entendais comme raillerie, injures et menaces. Le jour où les policiers au nombre de 5ou 6 ont débarqué chez moi à 5 heures du matin, à la même heure ils ont fait irruption au siège de l'association en en défonçant la porte. Je n'ai plus revu le local de l'association jusqu'à présent, mais d'après ce qu'on m'a raconté, ils l'ont saccagée, ils ont emporté tout ce qu'ils pouvaient emporter, archives, matériel, ordinateurs, et détruit le reste. Il y avait une grande photocopieuse, très performante en matière d'impression et de reliure, ils l'ont réduite en morceaux. Ce sont mes enfants qui m'ont rapporté l'événement plus tard. Chez moi, ils ont tout raflé, dossiers, archives, argent et objets personnels. Ils m'ont rendu l'argent mais uniquement comme piège pour savoir à qui je donne et à qui j'envoie. Après une enquête qui a duré de 8 h à 22 H, je fus conduit menottes en main par 4 policiers à Florac (Lozère). Le trajet a pris toute la nuit. Je fus installé dans un hôtel avec 6 policiers affectés à ma surveillance 24 H sur 24 et 3 gendarmes la nuit. Je devais marquer ma présence (pointer comme on dit) chaque matin auprès de la gendarmerie. Mon séjour à Florac a duré 9 mois, un séjour jalonné harcèlements, de tentatives de retournement, de corruption. Comme les policiers se relayaient, ils rabâchaient la même rengaine, le même credo : « On veut votre accord pour une coopération ». A mon humble avis, ce n'est pas une simple question de violation des droits de l'homme. Cet acte ignoble va bien au-delà de ce qui est imaginable. Il s'inscrit en droite ligne des crimes et des complots menés de concert par Pasqua et ses complices de la Françalgérie contre le peuple algérien, son indépendance, sa souveraineté, ses richesses, son identité, se religion, et que Seul Dieu en connaît les tenants et les aboutissants. Ils ont causé un grand malheur à notre pays, le privant de la légitimité politique et d'une bonne partie de ses richesses. Ils forment une coterie diabolique dont les agissements criminels ont endeuillé plus d'une fois le peuple algérien. Ils sont à l'origine de grandes magouilles politiques et financières qui exigent de grands efforts de recherche pour les découvrir. Lorsque Pasqua affirme de la manière la plus cynique et la plus éhontée : » Est-ce que je dois attendre que des bombes éclatent dans notre pays et que des Français soient assassinés pour intervenir? » Il ne fait que se ridiculiser. Un ministre qui agit sans la moindre preuve. Un procès d'intention à donner la nausée. J'ai envie de lui répliquer : Ces bombes qui lui faisaient peur, pourquoi n'ont-elles pas éclaté au Burkina Faso où il y avait plein d'Ambassades, de missions diplomatiques, d'intérêts et de citoyens français ? Et comment se fait-il que cette vigilance, en fait trompeuse, n'a pas empêché les bombes d'exploser au RER Saint Michel et Maison-Blanche ? Des terroristes n'auraient pas patienté 16 ans sans réagir contre une injustice aussi criarde ! Peut-être, serions-nous des anti-terroristes, combattants de la Paix, soldats de la Vérité ? Je doute fort que cette affaire soit une affaire franco-française ! Il est très probable qu'il y ait des tractations secrètes entre des généraux d'Alger et Pasqua sur notre déportation. Car, pour oser commettre une violation aussi flagrante du droit français et du droit international, il faudrait la présence de 3 éléments au moins : un instigateur, un intéressement (pot de vin) et un exécutant. Ce qui a été le cas en l'espèce. Il fallait faire taire les opposants par tous les moyens et à n'importe quel prix. D'autant plus qu'en matière de bakchich, Pasqua est presque rassasié, des valises pleines de billets lui viennent de toutes parts, à telle enseigne qu'il ait fallu inventer quelque chose de nouveau, un cadeau pas comme les autres : une kalachnikov en or massif lui a été offerte par son homologue saoudien, le prince Naïf ben Abdulaziz Al-Saoud le 12 novembre 1994. Deux mois après notre déportation, Pasqua est gratifié d'un cadeau précieux pour son geste louable contre des gens qui dérangent. L'assassin de Maître Mecili, qui a perpétré son forfait en plein jour, au su et au vu du monde entier, au mépris de toutes les lois et de tous les droits, Pasqua trouve le moyen de le couvrir, de le mettre à l'abri de toute poursuite, pire encore, il le remet sous bonne garde à ses chefs, aux commanditaires. Alors que nous, qui n'avons commis aucune faute, aucune infraction, il trouve le moyen de nous déporter après nous avoir bel et bien martyrisés. Tout est question de couverture. Sans couverture, tu peux être arrêté à tout instant. Pire, quand c'est la couverture qui poursuit. Un proverbe arabe dit : Quand le juge est ton adversaire, tu n'as qu'à plier ton tapis (Sous-entendu va t'en). Assigné à résidence, privé de liberté, avec des gardes plantés en permanence devant la porte, qui surveillent mes mouvements, contrôlent mes visiteurs et tout ce qui bouge, imaginez une telle situation qui dure depuis 16 ans, sans compter les périodes d'internement à Florac et à Folembray. Madame Zineb Azouz a bien mis le doigt sur la plaie quand elle a dit que l'islamisme n'est pas le seul à être visé. Effectivement, nous sommes en face d'une nouvelle idéologie, d'un nouveau projet de société en rapport avec le duo impérialo-sionisme. Sont pris comme cibles non seulement l'Islam authentique mais aussi les catholiques, les juifs antisionistes tels que Naturei Karta, les tendances de gauche, les pauvres et tous ceux qui s'opposent au projet en question émergent sous la forme d'un nouvel ordre mondial. Il en résulte que les enjeux sont beaucoup plus profonds qu'on le pense. Nous sommes tous sur la ligne de mire de ce nouvel ennemi du bien, du droit, de la vérité et de la justice. Il y a donc lieu de se mobiliser, chacun dans son domaine et selon ses moyens, pour barrer la route aux forces du mal et à leurs alliés. Il convient d'informer, de sensibiliser, de mettre à contribution le droit et la justice pour dénoncer, poursuivre et punir les criminels de quelque bord qu'ils soient. Car l'impunité signifie la continuation des exactions, de l'exécution de leurs œuvres sordides, des plans criminels, ce qui cause davantage de dégâts, de crimes, de ravages et de destructions. « L'indifférence est une infirmité de l'esprit et du cœur. Nous ne devrions pas craindre la différence, le plus à craindre c'est l'indifférence ». Faut-il se taire sur les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité perpétrés au cours de ces dernières décennies ? Faut-il se taire sur la dilapidation des richesses des peuples ? Faut-il se taire sur l'argent du pétrole arabe investi aux Etats-Unis ? Faut-il se taire sur les fonds arabes qui ont financé la guerre « plomb durci » contre Gaza ? Faut-il se taire sur la future base militaire israélienne en Arabie Saoudite ? Autant de question que chaque esprit libre doit se poser. Fraternellement, Ahmed Simozrag