Coincée entre la localité de Bologhine à l'est, Hammamet à l'ouest et Bouzaréah au sud, la commune de Raïs Hamidou couvre une superficie de 8 km2 pour une population avoisinant les 37 000 âmes (selon le dernier recensement) dont plus de la moitié niche sur son versant qui domine la grande bleue. Le quidam qui sillonne ce pan de littoral constate les « vestiges » de la centaine de cabanons desquels 160 familles ont été évacuées depuis 2000. Le parcours de son front de mer, qui s'étale sur 2 km entre plages, criques et calanques, reste toutefois inexploité. Cet ancien bourg prend de l'extension, mais du nord au sud où les constructions illicites s'agrippent notamment dans la bourgade dite Sidi El Kebir. Lors de la dernière décennie noire, les gîtes de fortune se sont multipliés sur le flanc de la colline, mettant la puissance publique devant le fait accompli. Après avoir longé le tronçon Deux Moulins-la Vigie-la Corniche, la cheminée de la cimenterie de Raïs-Hamidou, tant décriée par les habitants, s'offre à notre regard. Elle expectore un nuage de poussière qui lézarde le ciel, non sans s'agglutiner, au gré des vents, sur la toiture et les parois des coquettes demeures coloniales. Le tumulte que génère le cœur de la bourgade et ses abords tranche avec l'abandon de la plage ex-Franco et celle dite la Rascasse. Seuls quelques pêcheurs à la ligne s'adonnent à leur violon d'Ingres en ce mois printanier. Ils meublent leur vide au milieu d'une digue enrochée contre laquelle viennent se briser des vaguelettes. Au loin, une nuée de mouettes semblent tenir compagnie aux petites embarcations dont le bruit des moteurs déchire le silence d'une mer étale. Les hommes de la mer retournent avec leur escarcelle… les uns avec une récolte bien grasse, les autres se contenant d'une maigre moisson. Un projet touristique qui roupille Les projets d'infrastructure qui entrent dans le cadre de l'investissement touristique existent sur les maquettes, les études ficelées, mais le coup de starter des travaux tarde à venir dans ce bourg littoral. Depuis cinq années, les administrés entendent parler du fameux projet de port de plaisance et de pêche. La presse écrite avait répercuté, dans ses colonnes, l'ambitieuse réalisation qui tarde à voir le jour. Selon le P/APC, Boudjemaâ Zaïoua, « les travaux seront enfin lancés au début du second semestre de l'année en cours ». L'infrastructure maritime, dont l'étude a été réalisée par le laboratoire des études maritimes (LEM), abritera 56 bateaux, dont 12 bateaux sardiniers et trois unités annexes. « Il est question aussi d'accéder aux desiderata des administrés. Autrement dit, il est prévu l'aménagement des Deux îlots, un lieudit qui sera lié à la Réserve par un pont. Cela sera un lieu de loisirs pour les pêcheurs », souligne-t-il. Quant au projet qui « roupille » depuis plusieurs années, il a trait à la réalisation d'un site touristique depuis les Deux Moulins jusqu'à la Vigie. « L'étude est finalisée, le montage financier est prêt, mais nous attendons l'aval de la direction du tourisme de wilaya », nous explique le premier magistrat de la commune, arborant les esquisses des ouvrages touristiques du groupe Dragon. Le projet censé générer quelque 500 postes d'emploi, selon Boudjemaâ Zaïoua, se résume dans la réalisation de deux hôtels de 120 lits chacun, deux parkings, des restaurants, un centre de loisirs, un centre sportif, deux piscines, 80 résidences, un belvédère et un théâtre romain. Cette opération s'inscrit dans une première tranche qui longe le front de mer sur un parcours de 800 m, révèle le P/APC. « Quant au château abandonné qui se trouve sur un promontoire à la Vigie, il sera réhabilité en tant que patrimoine et une fois restauré, une partie servira de salle de conférences et l'autre abritera des activités culturelles », confie notre interlocuteur.