Le Soir d'Algérie, 8 juillet 2010 Nous sommes surpris par les déclarations de Maître Bourayou Khaled et Maître Chenaïf Fatima-Zohra concernant les actes de procédures entrepris par leurs confrères maître Belarif et maître Dilem. Ces déclarations sont révélatrices de leur méconnaissance du dossier, une simple lecture des documents leur aurait permis de savoir que la plainte déposée contre le juge d'instruction est fondée sur des faits avérés et vérifiables d'une part. D'autre part, le directeur du cabinet du DGSN a, selon ses propres déclarations devant le juge d'instruction, «immédiatement informé le ministre de l'Intérieur». Que se sont-ils dit ? Par ailleurs, le rapport d'enquête préliminaire de la BRI «note la présence du ministre de l'Intérieur sur les lieux lors de la constatation des faits». A quel titre s'y trouvait-il ? Voilà des faits avérés dans le dossier étrangement ignoré par les avocats de la partie civile qui leur aurait permis de justifier juridiquement leur demande d'audition du ministre de l'Intérieur au lieu de s'attacher aux déclarations de ce dernier dans la presse. Leurs appréciations, non confraternelles, de la thèse de la défense sur la théorie officielle des «Deux balles dans la tête» auraient pu être évitées, si le dossier de l'instruction mis à leur disposition avait été sérieusement consulté ; en effet, le rapport d'enquête de la police judiciaire affirme que deux balles de calibre 38 de Smith &Wesson ont été retrouvées dans le bureau du DGSN après «une fouille minutieuse » et qu'une autre balle a été extraite du corps du défunt par les médecins légistes dans la salle d'autopsie «et remise à la police judiciaire». Arithmétiquement, et jusqu'à nouvel ordre, cela fait au moins trois balles tirées par un pistolet Smith & Wesson qui n'en contient que six dans le barillet. Par quelle opération du saint esprit a-t-on retrouvé quatre balles non explosées dans le barillet de cette arme ? Si la préoccupation de nos confrères est vraiment la manifestation de la vérité, ils devraient s'attacher à plus de rigueur dans l'examen du dossier, pourtant à leur disposition, au lieu de dénigrer avec autant de désinvolture les arguments objectifs tirés du dossier exposé par les avocats de la défense du colonel Oultache. Belarif Mohand Tayeb, Youcef Dilem