12 août 2010 Les citoyens du village Aghribs sont passés à l'acte mardi en fin de journée en procédant à la démolition de la plate-forme devant abriter la future mosquée initiée par l'association religieuse du même village, située à moins d'une centaine de mètres de l'ancienne, reconstruite et achevée la semaine dernière. Des dizaines de personnes ont ainsi mis le feu aux matériaux de construction destinés à servir aux travaux de la controversée mosquée, une heure après avoir fini d'en découdre dans de violents affrontements, à l'aide de barres de fer et de pierres, qui ont fait plusieurs blessés. Des événements qui rappellent ceux ayant secoué la même localité en janvier dernier pour les mêmes raisons. Cette fois encore, devant la résolution des citoyens d'Aghribs, attachés à leur ancienne mosquée, les membres de l'association religieuse initiatrice du projet de la nouvelle mosquée n'avaient d'autre choix que d'abandonner les lieux. Selon des citoyens rencontrés sur place, deux assemblées générales ont réuni la majorité des villageois avant que soit décidé cette action de démolition de la structure érigée pour accueillir la nouvelle mosquée ainsi que les matériaux entreposés dans le chantier. Les citoyens, affirme notre source, ont décidé lors de ces deux assemblées générales de passer à l'action puisque les autorités ne veulent pas prendre leurs responsabilités et ce, tout en rappelant, entre autres initiatives, les correspondances adressées au premier magistrat de la wilaya mais qui sont restées sans écho. Ainsi, pour les citoyens d'Aghribs, prendre une telle décision a été comme le dernier recours de la collectivité pour asseoir son autorité et surtout la volonté de toute la communauté des Aghribs. Pour rappel, ce conflit perdure depuis près de deux années déjà entre des citoyens du même village qui se sont longtemps opposés sur l'emplacement et aussi sur la réfection de la veille mosquée Sidi Djaffer, ceci en plus de cette volonté délibérée de mettre à rude épreuve une organisation ancestrale de la vie collective chez les Aghribs, comme partout ailleurs en Kabylie. L'actuel comité avait pris la décision de reconstruire l'ancienne mosquée alors que l'association religieuse avait décidé de se démarquer des recommandations de l'AG en optant pour une nouvelle mosquée, faisant de la sorte fi de l'autorité des citoyens du village, arguant le fait qu'elle a un permis de construire en sa possession. Le comité représentant les citoyens d'Aghribs, quant à lui, ne veut pas de deux entités au sein du même village et comptait ainsi prendre pleinement ses responsabilités, conclut un membre dudit comité. F. B.