Les familles de disparus ont encore une fois été empêchées d'observer leur rassemblement hebdomadaire pour revendiquer que la lumière soit faite sur le sort de leurs proches. Le rendez-vous du mercredi, qui a été pendant des années leur seul espace d'expression, leur a été enlevé. Les familles de disparus regroupées, devant le siège du Palais du peuple à Alger (tout un symbole), ont été dispersées par les forces de l'ordre. Un énième déni et une énième agression de la libre expression. Devant la chape de plomb jetée sur le cas des disparus en Algérie, les familles tentent de trouver, ailleurs, des espaces d'expression, comme ce fut le cas hier à Paris. Suite à l'interdiction des rassemblements hebdomadaires des familles de disparus à Alger, un regroupement de solidarité avec ces familles s'est tenu, hier, non loin de l'ambassade d'Algérie à Paris. Sous le thème «Pour la liberté de se rassembler et de revendiquer publiquement vérité et justice en Algérie», cette action de solidarité a été initiée par le Collectif des familles de disparus en Algérie (CFDA), avec le soutien de nombreuses organisations humanitaires et de défense des droits de l'homme, afin de dénoncer cette obstruction à la liberté de dire et de réclamer justice. «Chaque mercredi depuis 12 ans, à Alger, les mères et les proches de disparus se rassemblent pour demander vérité, justice et réparation pour les disparus des années 1990. Ce rassemblement hebdomadaire, devenu symbole de revendication et de résistance, a subitement été interdit le 4 août 2010», souligne un communiqué du Collectif des familles de disparus. Il est aussi spécifié que depuis cette date, «chaque semaine, les familles de disparus tentent de maintenir leur sit-in. Nadjia Bouaricha