A l'occasion du 62e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'Homme, les familles de disparus et SOS disparus ont organisé hier un rassemblement sur la place de la Grande-Poste. Le dispositif policier mis en place veillait au grain. Attirés par les différents slogans scandés à tue-tête par les manifestants, les badauds qui se sont rapprochés ont été évacués sur le champ par les policiers. Cela dit, les mères, pères, enfants, sœurs et frères sont venus crier leur rage accumulée depuis longtemps et réclamer la vérité aux autorités. Elles scandaient des slogans hostiles au pouvoir : «Nos enfants c'est notre affaire et rien ne nous fera peur», «L'Algérie soit témoin de ce qui est arrivé à nos enfants», «Nous les mères de disparus, nous refusons les indemnités». Brandissant les photos de leurs enfants, frères ou pères disparus, ces familles ne comptent pas baisser les bras jusqu'à ce que justice soit faite. Par ailleurs, dans une déclaration remise à la presse le jour même, la présidente de SOS disparus, Fatima Yous, a fait savoir que «malgré l'interdiction depuis août dernier de leur rassemblement hebdomadaire, les familles exerceront leur droit à la liberté d'expression garanti par l'article 19 de la DUDH dans leur détermination à revendiquer leurs droits à la vérité et à la justice». L'association SOS disparus a rappelé dans ce contexte, qu'en 1948, l'Assemblée générale des Nations unies adoptait la Déclaration universelle des droits de l'Homme. De nombreux textes internationaux sont venus par la suite renforcer le dispositif de protection des droits de l'Homme. «L'Algérie a ratifié un grand nombre de ces textes, mais loin de respecter ses engagements internationaux, l'Etat continue de dénier les droits des familles des disparus», lit-on dans leur déclaration. Et d'ajouter : «Les familles des disparus continueront de se rassembler jusqu'à ce que les droits de l'Homme deviennent une réalité en Algérie.»