Le Temps d'Algérie, 16-10-2010 Excédés par l'amoncellement des ordures depuis plus de dix dans leur quartier, les habitants du quartier Cavaignac, sur les hauteurs du centre-ville d'Oran, ont procédé dans la soirée de vendredi au blocage de la principale avenue du centre-ville (Larbi Ben M'hidi) en y entassant des tonnes d'ordures qui jonchaient les rues et ruelles du quartier. «Il n'y a pas eu de collecte depuis plus d'une semaine», affirment des habitants rencontrés sur les lieux au moment où la circulation automobile dense sur cette rue était bloquée. Cet argument est rejeté par les responsables du service d'hygiène, qui parlent eux de deux jours seulement. Alerté, le délégué à l'hygiène et à l'assainissement, Kamel Brixi, s'est rendu sur les lieux, accompagné d'autres responsables. Ce dernier s'est entretenu avec les citoyens pour tenter de trouver une issue au problème. Tard dans la soirée, des camions à benne ont été dépêchés pour évacuer la rue. Le responsable du service hygiène n'a pas manqué d'annoncer que des décisions urgentes ont été prises en concertation avec le nouveau wali. «Nous avons pris la décision de réquisitionner de nouveaux camions auprès de jeunes opérateurs privés ayant acquis des bennes-tasseuses dans le cadre de l'Ansej, pour pallier le déficit que connaît le parc de la DHA, défectueux à 70%», dira-t-il. Selon M. Brixi, des responsables de l'APC peinent depuis leur installation à assumer le secteur de l'hygiène publique. «»Cela fait 10 mois que dure la procédure du marché pour l'acquisition de nouveaux camions et nous ne pouvons plus continuer sans nouveau matériel», assure notre interlocuteur. Il a donc été décidé de recourir au gré à gré pour la réparation et la relance du marché avec la SNVI ainsi qu'avec les jeunes opérateurs. Les policiers dépêchés sur les lieux se sont retirés sans procéder à des interpellations. Ils se sont limités à appeler les citoyens au calme et à réguler la circulation automobile avant l'arrivée des camions de ramassage dépêchés par la commune. Plusieurs habitants de la rue Larbi Ben M'hidi craignent aujourd'hui que ce nouveau moyen de protestation ne fasse tache d'huile et n'inspire les habitants des autres quartiers de la ville qui vivent depuis des mois le même problème.