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Fugueurs du Ballet national algérien :«Laissez-nous tranquilles au Canada»
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 24 - 11 - 2010

Montréal (Canada).
De notre correspondant
La tournée exceptionnelle du Ballet national algérien au Canada devait être une belle occasion pour afficher une Algérie qui s'est réconciliée avec elle-même et fière de son identité dans toute sa diversité. L'histoire en a décidé autrement et elle a viré à un énième récit de harga (fuite) : un cauchemar pour les diplomates algériens au pays de l'érable dont les efforts ont été anéantis par la décision de huit danseurs dont une fille de rester au Canada. «Nous ne sommes pas des harraga», s'est insurgé l'un des danseurs du ballet rencontré avec deux de ses collègues, dans un restaurant montréalais. «Je n'ai pas risqué ma vie dans un container pour venir ici. Je suis un artiste. Quand on cessera de me prendre pour un vulgaire chettah et qu'on m'appellera danseur et avec respect, je pourrai commencer à envisager un retour au pays», explique l'un des danseurs qui ont déposé la semaine passée une demande d'asile au Canada – une demande qui n'a rien à voir avec le refuge politique. La Commission de l'immigration et du statut de réfugié du Canada peut accorder l'asile à une personne pour différentes raisons dont, bien sûr, la politique. Les menaces aussi maladroites qu'insensées proférées par certains officiels algériens à travers les médias ne serviront qu'à accélérer leur obtention du statut de réfugié, selon un ancien sportif algérien qui a obtenu le statut de réfugié il y a quelques années.
Les danseurs sont désarçonnants par leur rapidité d'adaptation à la vie montréalaise.
Une différence notable avec les immigrants choisis qui donnent généralement l'impression d'être perdus à leur arrivée au Canada. «Les codes de la vie urbaine ne nous font pas peur. Nous ne sommes pas des danseurs folkloriques», explique l'un d'eux qui rappelle sa formation en danse moderne et en hip-hop en insistant sur ses connaissances artistiques académiques.
D'ailleurs, pour les fêtes de fin d'année, ils ont déjà une commande ferme de représentation de danse hip-hop dans une salle de spectacle montréalaise. «Comment veux-tu fonder une famille avec 14 000 DA par mois ? Une paire de chaussures de sport respectable vaut au bas mot 10 000 DA», peste un désormais ex-danseur du ballet national qui ne comprend toujours pas ce tollé contre leur fugue. «Nous sommes des artistes pas des terroristes.» «Kilouna» (laissez-nous tranquilles) revient tel un leitmotiv dans leur discours. «Les responsables du ballet nous ont confisqué nos passeports. Heureusement que nous avons nos pièces d'identité pour prouver qui nous sommes lors de notre demande d'asile», ajoute un des danseurs qui rappelle que quand ces mêmes responsables ont eu écho de leur projet de ne pas rentrer en Algérie, ils leur ont même «volé» leurs affaires dont des téléphones portables. «Je n'ai que les vêtements que je porte. Tout m'a été pris», ajoute-t-il.
«Demain sera un autre jour»
Le projet de «harga» les poursuit depuis leur enfance et depuis qu'ils sont au ballet, la pression devenait de plus en plus grande. «On nous endormait avec cette histoire de relève juste pour privilégier les anciens. Est-ce normal qu'un retraité du ballet touche un salaire supérieur au nôtre ?», tonne le plus loquace des trois. «Est-ce normal que pour représenter l'Algérie, on nous donne juste 240 euros en frais de mission dont 40 sont encore chez les responsables du ballet ? Est-ce normal qu'après la première représentation à Ottawa, on nous fasse manger de la pizza et des chips pour la répétition à Montréal ?» Ceci explique, peut-être, l'impression de «libération» qu'il dégageait le long de l'entretien. L'impact de leur action sur les futures demandes de visa pour artistes algériens ne les émeut pas outre mesure. Sur ce point, un avocat montréalais spécialiste de l'immigration est catégorique : «Les Canadiens vont serrer la vis aux demandeurs algériens, y compris les artistes.»
Voilà qui n'arrange pas les choses pour les Algériens qui soupçonnent les vacataires français de l'ambassade du Canada à Paris de les désavantager.
Le projet harga n'a pas été préparé de longue date mais les huit fonctionnent en réelle symbiose dans leur aventure.
«Quand tu travailles avec quelqu'un trois ans et que tu peux synchroniser tes pas de danse avec lui, l'entente ne peut être que facile sur les choses de la vie», ajoute l'un des danseurs. Et si demain le Canada leur demanderait de rentrer en Algérie ? «Demain sera un autre jour», clament-ils à l'unisson. «Nous aimons notre pays, nous n'avons rien contre Bouteflika mais notre vie sera ici au Canada», affirme celui qui est toujours sous la surprise de l'effet de son action sur l'opinion en Algérie. «Pour une fois, je me sens un artiste comme Khaled. Tout le monde parle de moi !» affirme celui qui réfléchit à monter un autre spectacle de danse où il racontera cette aventure.
Samir Ben Djafar


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