Le groupe compte quatre garçons et deux filles. Nouveau rebondissement dans l'affaire des six danseurs du Ballet national algérien (BNA), en fugue au Canada. Ils demandent le statut de réfugiés politiques. C'est ce que des sources proches du dossier ont révélé, vendredi, à Montréal. Ils étaient neuf membres du BNA à avoir refusé de rentrer au pays la semaine dernière. Finalement, deux d'entre eux ont décidé de rentrer en Algérie et un troisième a suivi leur exemple mardi dernier. Au départ, les 16 membres, que compte la troupe, avaient projeté de fuir ensemble. Au total, dix membres sont rentrés au pays. Pour les six autres, le ministère des Affaires étrangères a avisé les autorités canadiennes de leur disparition dès que leur absence a été constatée, ont confirmé les même sources. Le groupe restant compte quatre garçons et deux filles. Le département de Mourad Medelci est en train d'établir un rapport sur la situation de ces déserteurs, ont affirmé des sources proches du ministère des Affaires étrangères. Ce rapport sera remis aux autorités canadiennes aux fins de procéder à leur rapatriement en Algérie. Cette affaire semble tomber à point nommé pour certains médias internationaux. C'est le cas du site de la radio française RFI qui s'est attaquée à la position de l'ambassade d'Algérie au Canada sur le sujet. «Même s'ils font partie, selon l'ambassade d'Algérie au Canada, d'un ballet qui occupe une place de choix sur la scène nationale et internationale, les danseurs ont décidé de disparaître dans la nature une fois leurs passeports remis en main le jour du départ», a indiqué ce site. Certains titres de la presse marocaine s'en sont donné à coeur joie. «Ce sont 9 danseurs, sept garçons et deux filles, du Ballet national algérien. Les jeunes danseurs décident de rester au Canada et de ne pas revenir au pays», lit-on sur le site Emarrakech.com Ce site est allé jusqu'à préciser que les danseurs «préfèrent crever» que de «rentrer dans leur pays». Les autorités algériennes travaillent en étroite collaboration avec leurs homologues canadiennes pour retrouver ce groupe, affirment des sources proches du dossier. Les danseurs seront renvoyés, immédiatement, en Algérie, dès que les autorités canadiennes les auront localisés. La troupe a séjourné au Canada pendant une semaine. Son séjour à commencé le 10 novembre dernier. Elle a fait une prestation de haute facture au théâtre Maisonneuve, à Montréal. Laquelle salle peut contenir plus de 1400 spectateurs, ont précisé les mêmes sources. Aussi, elle a ébloui le public par une autre représentation à Ottawa. Cette troupe s'est produite au Canada dans le cadre de la célébration du 56e Anniversaire du déclenchement de la Révolution du 1er Novembre 1954. L'ensemble de la troupe devait regagner Alger mercredi dernier. C'est là où le feuilleton de la fugue a commencé. Selon des échos parvenus de Montréal, les jeunes danseurs qui sont toujours en terre canadienne sont actuellement hébergés par des proches. Ces derniers ne souhaitent pas faire de déclaration. Pour les officiels algériens présents à Montréal, les danseurs sont munis de visas leur permettant de séjourner pendant six mois au Canada. En conséquence, ils ont assuré que le retour des concernés n'est que partie remise. Vrai ou faux? Nombre d'analystes ne partagent pas cependant l'optimisme affiché par les représentants diplomatiques algériens au Canada. La région de Montréal compte entre 60.000 et 70.000 Canadiens d'origine algérienne, selon des estimations. La dernière prestation du BNA est la seconde du genre en Amérique. Sa première représentation remonte à l'année 2004. A l'époque, le BNA a présenté un spectacle aux Etats-Unis. Cette affaire rend nécessaire l'engagement d'un débat national sur le phénomène de l'émigration illicite. Lequel phénomène a atteint des proportions telles, que les jeunes Algériens préfèrent courir le risque de disparaître au fond des mers que de rester au pays.