Sur les 9 danseurs, dont deux femmes, du Ballet national d'Algérie qui ont fugué après la tournée qu'ils ont effectuée au Canada une seule danseuse a changé d'avis en retournant en Algérie. Six membres parmi eux auraient décidé de rester au Canada en demandant le statut de réfugié politique. Mustapha Chelfi, directeur du mensuel Alfa, journal de la communauté maghrébine, a déclaré qu'«une des motivations des danseurs est que la danse est mal vue en Algérie, surtout avec ce phénomène de la montée du religieux». «L'Algérie devient de plus en plus religieuse, le voile, qui était absent dans les années 1970, est maintenant devenu majoritaire et donc, lorsqu'il y a une danseuse dans un quartier pauvre ou populaire, elle est mal vue, on la prend pour une prostituée, ni plus ni moins. Et on lui pourrit la vie par des allusions blessantes», a expliqué M. Chelfi. Et d'ajouter qu' «ici, au Canada, on leur fichera la paix, on ne leur en voudra pas d'être danseuses». Par ailleurs, nous avons appris que le ministère de la Culture a préparé un rapport détaillé sur les neuf 9 danseurs faisant partie d'une délégation artistique algérienne qui ont profité de leur présence au Canada, à l'occasion d'une tournée artistique, la première du genre au Canada, organisée dans le cadre de la célébration du 56e anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération nationale, le 1er Novembre 1954. Cette tournée avait pour but de promouvoir la richesse et la diversité du patrimoine culturel algérien. Elle a coïncidé aussi avec la célébration de la fête nationale à Ottawa. Le Ballet national s'est produit également le 10 novembre au théâtre Maisonneuve dans une représentation exceptionnelle à l'occasion du Festival du monde arabe de Montréal. Ces neuf danseurs seront remis aux autorités algériennes dès leur arrestation. Selon les mêmes sources, le ministère algérien des Affaires étrangères qui a avisé les autorités canadiennes de la fuite de ces danseurs a commencé l'élaboration d'un rapport détaillé à ce sujet. Ils ont un visa de six mois Ce rapport devra être présenté aux autorités canadiennes afin d'arrêter les danseurs harraga qui font partie du Ballet national et qui se sont évadés avant leur retour juste après qu'ils aient récupéré leurs passeports. Ces danseurs seront extradés vers l'Algérie dans les plus brefs délais. Parmi eux, une des danseuses est revenue sur sa décision de rester au Canada et se serait rendue aux services consulaires algériens à Otawa avant de retourner à Alger. Il faut noter qu'actuellement les fugueurs n'ont pas à s'inquiéter puisqu'ils ont un visa de séjour de six mois. Si leurs avocats ne pourraient pas leur obtenir le droit d'asile, ils pourraient être expulsés. Pour ce qui est du Ballet national, il est composé d'artistes diplômés de l'Institut national d'arts dramatiques et chorégraphiques. Il dispose d'un large répertoire de tableaux de danses académiques contemporaines et traditionnelles. Avec ses 33 ans d'existence, le Ballet national occupe une place de premier rang dans la scène nationale et internationale et a à son actif plus de 1940 spectacles. Il s'est produit dans 50 pays de quatre continents et a participé à des manifestations nationales et internationales où il a obtenu plusieurs prix et médailles.