Nous Algériens, souffrons d'un handicap ayant pour nom la PEUR et c'est la raison principale qui fait que nous ne soyons que si peu pris en considération, en dépit des dispositions juridiques prévus par la Constitution Nationale, par le Droit national et international L'importance qui est accordés par les uns au sens de la dignité et la sourde oreille des autres à celui du devoir, sont vraiment choquantes. Partant du principe que tout ce qui inquiète doit être affronté et non pas rejeté ou contourné, alors pourquoi n'affrontons nous pas nos peurs, pourquoi n'assumons-nous pas nos angoisses. Mettons-nous dans la peau d'une victime de l'injustice, oserions nous un jour, nous asseoir autour d'une table de manière civilisée (sans copier sur les autres), de facon conforme à nos valeurs morales et nationales, pour enterrer nos peines et nos passions, hélas non car notre principal frein, c'est nos peurs et notre faiblesse qui en vérité repose davantage sur des préjugés, et qui en fait sont une forme de fuite en avant, apparentée à de l'irresponsabilité, et sur des idées reçues sur la peur elle-même (peur de la perte de l'emploi, peur de représailles, peur de la perte de privilèges…peur du courage peut-être, que sais-je ?), alors que la seule peur que nous sommes tenus de ressentir, est celle de perdre sa dignité et d'accepter une vie à genoux. Le bien-être de notre société passe, entre autres, par le respect mutuel, par une solidarité effective, non pas celle claironnée par des ministres mutables et corvéables, mais celle qui à permis à nos pères de vivre peut-être pauvrement mais assurément, le Front haut et le Nif à sa place et non pas comme de nos jours sous le talon, regrettablement hélas chez bon nombre. A-t-on oublié que la préservation de la Dignité garanti une reconnaissance sociale, et assure une meilleure estime de soi. Elle permet aussi de conserver sa conscience en paix et de réaliser pleinement un épanouissement communautaire et égalitaire, mais combien sont-ils celles et ceux qui demeurent frileux à l'idée d'engager un combat pacifique sans baisser les bras et sans reculer, intériorisant en eux-mêmes des préjugés négatifs ? Manquant de confiance en soi, et de volonté, nombreux semblent avoir fait le « deuil » de leur courage. Leur peur me fait peur, toutefois sans influencer ma réflexion, pour la simple raison que lorsqu'on à traversé les chemins escarpés de l'arbitraire et de l'injustice on finit par comprendre que l'action envers les personnes qui ont peur -je ne parle pas ici de celles et ceux qui ont peur pour et par intérêts, sinon par esprit de larbin- emprunte en effet un chemin spécifique, celui du cœur et de la fraternité humaine. Tout le monde à un moment de sa vie, peut être concerné d'une façon ou d'une autre par la peur de perdre d'un être cher, d'un échec passionnel ou professionnel. Le spectacle de la peur inspire encore la peur par un effet de projection qui renvoie à la fragilité de l'être humain. Le rejet, l'exclusion sont le lot quotidien des personnes, et justement le handicap de la peur surgit lorsque ces personnes rencontrent des obstacles culturels, matériels et sociaux qui sont à la portée de leurs concitoyens. Mais la résolution de ces obstacles ne peut suffire que si chacun d'entre nous chasse cette peur, la jouissance de tous les droits humains et libertés fondamentales par toutes les personnes ne peut se réaliser que si nous cessons de privilégier la « théorie » de djeha « TAKHTI RASSI » comme modèle de conduite considérer comme un défi majeur, l'&radication de la peur stérile, ou engagée. * Défenseur « Libre » des droits de l'Homme