A 15 jours d'intervalle, l'Egypte reproduit le scénario de la crise Tunisienne. Hier, Arnaud Montebourg a tweeté : « Un pouvoir qui supprime Internet et utilise la violence contre son peuple se condamne lui-même. Soutenons les Egyptiens » Oui, soutenons les peuples en révolte. Il ne sont que l'expression de la vraie démocratie, celle d'un peuple qui veut prendre son destin en main. Cette révolution, car c'en est bien une, est en cours et son issue est encore incertaine à l'heure où j'écris ces lignes. Mais le mouvement est organisé, réfléchi. Là encore, comme en Tunisie, les nouvelles technologies d'Internet participent à la révolte, pour la coordonner, la canaliser. les militants peuvent aussi s'adapter face à la cyber-répression. Ils font circuler des tracts par courriels, (comme ceux ci-dessus, à télécharger « The Atlantic« ) appelant à éviter Twitter et Facebook en raison de la surveillance qui s'y exerce. L'Egypte vient donc de prendre une mesure radicale : “débrancher le pays”, une première par son ampleur. La démission tout à l'heure du gouvernement ne semble pas calmer l'ardeur des opposants. La répression sanglante (des dizaines de morts, des centaines de blessés) ne pourra venir à bout de cette révolte sans avoir l'appui des démocraties occidentales. Le moment est venu de voir si celles-ci sacrifieront leurs valeurs proclamées sur l'autel de la realpolitik (la position de notre ministre des affaires étrangères est à surveiller de près). Hosni Moubarak « doit partir », estime l'opposant et prix Nobel de la paix Mohamed el Baradeï, qui s'est exprimé sur France 24 tout à l'heure. « Je descendrai dans la rue aujourd'hui (samedi) avec mes collègues pour contribuer à apporter un changement (…) et pour dire au président Moubarak qu'il doit partir » a-t-il ajouté. Mohamed el-Baradei dit espérer que de nouvelles manifestations « encore plus larges » aient lieu ce samedi. « La police n'est plus dans la rue, c'est l'armée qui a pris la relève, ajoute-t-il. Traditionnellement, l'armée n'a pas l'habitude d'affronter les Egyptiens. J'espère qu'Hosni Moubarak comprendra le message avant que les choses ne deviennent très graves ». *** Lectures: