Appel du Mouvement pour la Liberté & et la Justice Sociale pour un Consensus National Sur les Fondements D'un Système Politique Nouveau en Algérie (Mercredi 9 Février 2011) Notre pays l'Algérie se dirige inévitablement vers un changement du système politique dont ses politiques, en particulier depuis le coup d'état du 11 Janvier 1992, ont conduit à la profonde crise sociale qui est devenue intolérable. Afin que ce changement conduit vers un système meilleur, sans causer plus de souffrances à notre peuple, et qu'il amène la paix et la stabilité aussi bien à l'Algérie qu'aux pays voisins, notre pays a besoin et sans délai d'une nouvelle vision de la situation et d'une nouvelle approche pour la résolution de la crise; une vison en mesure de réaliser clairement les exigences du présent et de formuler une alternative réaliste au système politique actuel qui répondrai aux aspirations de tous les Algériens dans leur diversité, et leur ouvre, à tous sans exclusion, de nouveaux horizons. Pour cela, nous, au sein du Mouvement pour la Liberté et la Justice Sociale (MLJS), appelons toutes les forces et les personnalités nationales, civils et militaires, appartenant au pouvoir ou non, pour s'acquitter de leurs responsabilités, loin de tous calcul politicien étroit, afin de préparer ensemble le climat adéquat pour que le changement attendu du système polique soit un changement global et réel, vers un système qui reflétera la diversité du peuple et ses aspirations, et se fasse d'une manière graduelle et responsable évitera à notre pays le chaos, et mettra un terme à la dilapidation des ressources humaines et matérielles de notre pays, ainsi qu' à tous les maux tels que la corruption, le mépris ou «alHougra », le népotisme, régionales, l'exclusion, et le gaspillage des deniers publics, et autres, entravant le développement national. Afin de préparer le climat adéquat pour réaliser le changement souhaité, nous appelons toutes et tous à s'entendre sur une plate-forme nationale sur la base de laquelle sera établi un système politique qui serait à la hauteur des aspirations du peuple dans sa diversité. Dans ce contexte, nous, au sein du MLJS, réitérons notre attachement aux valeurs et principes suivants, et les présentons pour la discussion afin de les inclure dans la plate-forme nationale souhaitée. Nous proposons aussi certaines mesures qui devraient être entreprises lors du changement souhaité afin de préserver le changement démocratique de toute déviation: 1- La déclaration du 1er Novembre 1954(article 1): « rétablissement de l'Etat algérien démocratique et social, dans le cadre des principes de l'Islam». 2 - Les éléments constitutifs de la personnalité algérienne sont l'islam, l'arabisme et le tamazight ; ces éléments devraient trouver leur place et leur renforcement institutionnel sans exclusion ni marginalisation. 3 – La relation du futur système politique avec l'Islam: . L'Islam est la religion adoptée par le peuple Algérien dans sa grande majorité ; par les Arabes et les Amazighs, depuis plus de 14 siècles. Ainsi, tout projet de changement de la situation en Algérie qui ne tiendrait pas compte de cet élément (important et essentiel) constitutif de la personnalité des citoyens serait voué à l'échec. . Refus de toute tentative par le système politique de monopoliser l'expression de la vérité religieuse ; personne ne peut avoir le monopole de l'Islam, ni celui de la compréhension de l'Islam. Il ya plusieurs interprétations possibles des textes religieux et de leur application. . Le dénigrement des pratiques religieuses de toutes les religions, ainsi que la discrimination fondée sur la vie religieuse propre, sont des pratiques incompatibles avec les droits de l'homme et la liberté, et sont des pratiques anti-démocratiques. . Il n'est pas acceptable d'utiliser la religion à des fins politiques, économiques, ou d'autres intérêts, ou de faire pression sur les citoyens qui vivent et pensent de manière différente. 4- Le processus démocratique: Le véritable processus démocratique qui vise à un changement démocratique du système de gouvernance requiert: . Le respect et la promotion de la primauté de la Loi, de la lutte contre la corruption, le respect du pluralisme et du droit à la différence. . Le respect et la promotion des droits de l'homme tels que consacrés dans la déclaration universelle, les conventions internationales sur les droits de l'homme et les traités internationaux contre la torture. . La garantie des libertés fondamentales, individuelles et collectives, sans distinction de race, sexe, religion, ou langue. . Le rejet de la violence comme moyen d'accès au pouvoir ou d'y rester, et le rejet de toute dictature de quelque nature ou forme que se soit. . La promotion du multipartisme, de la séparation des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire, et la liberté de la presse. . Le respect de l'alternance au pouvoir politique par le biais du suffrage universel, la non-ingérence de l'armée en politique et le caractère civile non-armé des partis politiques. 5- Le respect de la légitimité populaire et de la citoyenneté: Les institutions librement élues ne peuvent être mises en cause que par la volonté populaire. En effet, le peuple algérien est souverain, ce qui accorde à tout algérien, sans aucune discrimination ou exclusion, des droits individuels et collectifs de citoyenneté, définis clairement dans une » Charte de Citoyenneté« , qui doivent être considérés comme des droits fondamentaux et permanents, ne pouvant être modifiés suite aux changements de gouvernements ou de la constitution. 6- Relations Internationales : - Refuser toute ingérence étrangère dans les affaires intérieures de l'Algérie. - Viser à développer des relations fraternelles futures de l'Algérie avec les pays du Maghreb dans le cadre du respect mutuel et pour une intégration économique effective au service des intérêts stratégiques de tous les peuples du Maghreb. - Viser à développer des relations futures de coopération et de bon voisinage de l'Algérie avec les pays du Sud Saharien, des pays de la mer Méditerranée, et de grandes puissances, servant les intérêts stratégiques communs de nos peuples. 7- Des mesures qui devraient être entreprises lors de la période de transition: - La levée de l'état d'urgence et les mesures extraordinaires qui s'en sont découlées: . La levée de l'état d'urgence et l'annulation de la constitution actuelle résultant des trahisons du 11 Janvier1992, et, afin d'éviter de faire sombrer le pays dans le vide constitutionnel, le retour à la constitution du 23 Février 1989 . . L'arrêt immédiat et effectivement vérifiable de la pratique de la torture sous toutes ses formes. . L'arrêt des assassinats extrajudiciaires et de représailles contre les citoyens. . Etablir une commission indépendante chargée d'enquêter sur les actes de violences et de violations graves des droits de l'homme afin de développer un climat national favorable à une véritable réconciliation nationale, et de tourner la page sur la tragédie nationale. - Le retour à la légalité constitutionnelle et à la souveraineté populaire: · Ouverture du champ politique et médiatique: le rétablissement des activités de tous les partis et associations sans exclusion et la levée de l'interdiction de l'établissement des partis et associations, ainsi que celle des journaux, publications, et des livres. · Fixer la période de transition: déterminer ensemble la période la plus courte possible permettant au peuple d'exercer pleinement sa souveraineté par l'organisation d'élections libres et pluralistes des assemblées locales, ainsi que celles d'une l'Assemblée Nationale constituante. P. /Mouvement pour la Liberté & la Justice Sociale Anwar N. Haddam Député-élu à L'Assemblée Nationale Algérienne (Liste FIS, Déc. 1991)