Durant ces dernières années à plusieurs reprises, et tout récemment sur tout le territoire national, les jeunes Algériens, n'ayant d'autre alternative que la rue, ont exprimé leur ras-le-bol général depuis le déni identitaire jusqu'aux exclusions sociales. La jeunesse a toujours été à l'avant-garde de la résistance. La harga, le suicide et, dernièrement, l'immolation par le feu en sont l'expression la plus dramatique. Ces manifestations citoyennes symbolisent la crise de la société, celle de l'Etat et de ses institutions, ainsi que la remise en question de l'ordre établi. Elles s'inscrivent dans le vaste mouvement citoyen déclenché en Tunisie puis en Egypte, gagnant peu à peu plusieurs pays arabes aux régimes dictatoriaux avérés. Un mouvement citoyen révolutionnaire sans précédent qui reçoit, de jour en jour, le soutien d'une large opinion internationale.Dans son manifeste du 16 avril 2002, le CCDR avait appelé à une transition pacifique pour préparer une alternative démocratique et citoyenne. Il proposait un projet à débattre démocratiquement pour sa mise en œuvre afin de déboucher sur un pacte national républicain. Ce manifeste, largement diffusé, appelait au changement du système avec une refondation politique, économique, sociale et culturelle, pour un projet de société républicain, démocratique, ouvert sur la modernité et l'universalité, la jeunesse et la femme en étant les fleurons essentiels. Malheureusement, comme pour tous les appels au rassemblement des forces républicaines, il n'a eu aucun écho. La crise multiforme et l'impasse où se trouve aujourd'hui l'Algérie ont atteint des limites intolérables et explosives. Le pays est à la dérive ; seul le ministre de l'Intérieur est aujourd'hui l'interface de la société alors que le premier magistrat est totalement absent, sans aucune explication. Le système qui a prévalu depuis l'indépendance a fait long feu. Il est fini. Il doit changer. Le changement et l'avènement d'une authentique démocratie réclamée par tous sont indispensables. Les solutions de replâtrage ne leurrent plus personne. Pour preuve, les mouvements citoyens de Tunisie et d'Egypte les ont toutes rejetées. La mise en œuvre d'une transition pacifique est plus que jamais vitale pour notre pays pour préparer, en toute sérénité, la nécessaire alternative démocratique et sociale. Elle est des plus urgentes pour éviter la répétition de l'explosion que le pays a connue début janvier lorsque la rue, impatiente, est devenue incontrôlable. Les provocations dirigées peuvent engendrer des violences aux conséquences imprévisibles, risquant de mener au chaos. Les modalités pratiques de la mise en œuvre de cette transition doivent être débattues démocratiquement et définies avec les représentants des forces du changement, principalement des jeunes, des représentants connus pour leur engagement patriotique, leur probité morale et leur compétence, car l'ère de l'homme providentiel est révolue et définitivement révolue. Dans cette optique, le CCDR a rejoint la Coordination nationale pour le changement et la démocratie et participera à la marche pacifique du 12 février 2011 ; marche d'ores et déjà interdite par le ministre de l'Intérieur sans aucune base constitutionnelle et juridique. Les tenants du pouvoir, ceux qui ont toujours présidé aux destinées du pays, sont devant un choix crucial, ils sont face à un tournant historique décisif ! L'anticipation sur le cours des événements évitera au peuple algérien des souffrances inutiles, ce peuple qui a tant enduré durant la décennie rouge du terrorisme islamiste. Leur responsabilité est grande devant le pays et sa jeunesse. Le réalisme politique et l'esprit patriotique les interpellent aujourd'hui ! Sauront-ils être à la hauteur de l'histoire ? Le bureau national du CCDR