Qu'y-a-t-il encore à dire sur le régime algérien qui n'ait été dit? Son illégitimité, ses échecs répétés, la corruption qui le mine, la prédation qu'il a érigée en vertu, son absence de vision, la mainmise de l'Armée et de la police politique sur tous les centres de décision, les institutions démocratiques de façade qui ne trompent personne, etc., ont été analysés maintes et maintes fois sur LQA. Sur le front social, la contestation gagne tous les secteurs et il ne se passe pas un jour sans qu'une nouvelle victime de la mal-vie et du désespoir ayant décidé de mettre fin à ses jours pour ne plus avoir à subir la précarité et l'absence totale de perspectives soit signalée. Tout continue pourtant comme si de rien n'était et de nouveaux prédateurs affûtent leurs griffes en attendant de succéder aux vieillards usés jusqu'à la corde qui ont mis le pays en faillite. Le système politique algérien refuse obstinément de changer. A l'image de la famille Kadhafi qui s'accroche bec et ongles au pouvoir, préférant mettre le pays à feu et à sang plutôt que de passer la main, la classe dirigeante algérienne, toujours aussi arrogante et incapable de mesurer l'ampleur du désastre, continue de nier l'évidence. L'opposition, quant à elle, peine à trouver ses marques et toutes les initiatives qu'elle prend rencontrent très peu d'écho. Il manque toujours le catalyseur miraculeux qui permettra à la dynamique de changement de démarrer de manière effective. Quelle forme prendra l'inévitable changement dans notre pays? Sera-t-il pacifique? Les tenants du pouvoir en place auront-ils assez de bon sens pour éviter au pays un nouveau bain de sang? Qui peut le dire aujourd'hui? Le silence radio qui règne depuis quelques jours est-il le présage à une action résolue pour sortir le pays de l'impasse de la part de nouveaux acteurs au niveau de l'institution militaire ou bien est-ce encore et toujours la même partition faite de ruses et de manipulation qui se joue? Nous sentons tous confusément que ce pouvoir usé et cerné de toutes parts se trouve dos au mur et qu'il ne passera pas l'année. Y a-t-il toutefois en son sein des personnalités qui n'ont pas perdu tout sens patriotique et qui vont tenter d'impulser une réforme radicale du système? Ou bien faudra-t-il que la population occupe la rue et crie sa colère sans discontinuer jusqu'à ce que toute la nomenklatura qui tient le pays en otage soit balayée? Tout le monde appréhende certainement cette confrontation porteuse de gros dangers. Mais y-a-t-il encore un minimum de sagesse dans notre pays pour lui éviter un sort à la libyenne? Lectures: