Par Iskander DEBACHE. Paris le 25 Avril 2011. Quand on dit « Chassez le naturel » ce n'est qu'une vue de l'esprit tant la réalité est autrement plus amère et sans même aller jusqu'à dresser le moindre procès d'intentions, au chapître des crimes, le D.R.S. n'a pas encore montré sa véritable capacité de nuisance. Le fait est que ce pouvoir est dangereux et comme à l'accoutumée, dès qu'il se sent en situation de danger, il déploie ses escadrons de la mort et dresse les listes de personnalités à abattre. L'assassinat du professeur Kerroumi n'étant que l'introduction à un vaste programme de liquidations physiques et d'assassinats ciblés. Désormais, la machine de mort est relancée, nous savons à quoi nous attendre. Nous en avons l'habitude… Les conclusions supposées de l'enquête présentées par Algérie-Focus ne collent pas! Exécutant les ordres de son officier traitant, le journal a envoyé un ballon d'essai pour jauger les réactions possibles. Après, ils passeront à autre chose. De toutes façons cette solution ne les arrange pas, une personne physique qui aurait avoué le meurtre même sous la contrainte ou l'intimidation pourrait tôt ou tard se rebeller et les mettre en accusation! A ce propos, Le cas de Malik Medjnoun est très éloquent… Passés maîtres dans l'art de pousser au crime et marcher dans la procession du défunt, leur scenario est bien rodé. Dans quelques jours leur presse aux ordres tout à coup de nouveau rentrée sagement dans le rang, annoncera la mort d'un Islamiste anonyme à l'issue d'un accrochage avec les forces de l'ordre, un enième émir Abou-Foulène-El-Foultènaoui qu'ils auront pris soin de présenter en coupable désigné pour l'assassinat du professeur Kerroumi. Avec un peu de chance, ils enverront leur pleureuse de service Hamraoui Habib Chawki à l'enterrement de la victime pour verser des larmes de saurien devant les caméras de l'E.N.T.V. et les rédactions mises en place pour donner l'illusion d'un pluralisme médiatique de façade joindront leur voix à la meute pour hurler au crime Islamiste. Pour tenter de dissiper les doutes et en guise de bonne foi, il leur suffira tout au plus de s'offusquer publiquement en affichant des mines de vierges effarouchées puis de fustiger le sceptiques du « Qui-tue-qui » selon la formule préfabriquée et le tour sera joué….Il n'y aura ni enquête, ni expertise, ni ouverture d'information, ni Sidi Zakari comme si la diarrhée médiatique édulcorée bien qu'invérifiée du fait divers pouvait justifier et en même temps suffire à elle seule pour s'affranchir de toute exigence d'investigation et de justice impartiale. Avec ce dernier crime, le D.R.S. n'a fait que renouer avec les causes profondes de sa génèse ou plutôt de sa mise en place au début des années quatre vingt dix. La seule question qui reste à se poser serait: Et maintenant, à qui le tour? Le coup d'état de Janvier 1992 était la réaction de défense d'une bourgeoisie comprador parasite habituée à pomper dans la rente pétrolière et qui n'entendait pas se laisser déposséder de ses privilèges à l'issue d'élections favorables au F.I.S. La suite est connue: Le coup d'état a suscité une réprobation mondiale et poussé dans ses derniers retranchements, la pouvoir a déployé sa stratégie de la terreur.Un Putch de généraux suivi d'une stratégie de la terreur n'est pas quelque chose de nouveau en Algérie. L'O.A.S. l'avait déjà fait à la différence près que pendant la décennie noire, le crime avait du point de vue de la junte quelque chose de préventif. Les listes de personnalités à abattre étaient étudiées et conçues de manière à cibler tout ce qui potentiellement exhalait des relents d'opposition crédible. Aujourd'hui les choses ont changé, le D.R.S. et ses hommes de main ne tuent plus pour prévenir un changement, ils tuent par instinct de vengeance, parce qu'ils savent que désormais tout est fini, ce qui les pousse à pratiquer la politique de la terre brûlée comme autrefois l'O.A.S. Iskander DEBACHE.