Journaliste La quasi-majorité des titres de la presse algérienne a donné l'information de l'attaque contre un convoi militaire à Azzazga dans la wilaya de Tizi-Ouzou, près de l'hôpital sur la route menant à Yakouren Un attentat qui aurait fait 1 morts et plusieurs blessés parmi les militaires. Le bilan exact et les circonstances de l'attentat, comme de coutume, varient d'un journal à un autre. Seule certitude les auteurs de l'attaque: des islamistes du GSPC ou d'AlQaeda au Maghreb qui reviennent de façon indifférenciée. L'attentat a aussi fait des victimes parmi les civils. Parait-il que dans la panique qui s'en serait suivie au moment des faits, les militaires ont commis une méprise, une bavure, voire une « grave bavure », selon le journal El Watan qui a coûté la vie à un habitant des environs de la localité.L'article d'El Watan évoque des dépassements et des exactions graves de la part des militaires. Des civils ont été la cible de tirs faisant 1 mort et 1 blessé et des médecins brutalisés. Une expédition punitive devient une bavure sous la plume de la presse aux ordres Chose que confirme la grève générale suivie massivement pour protester contre les dépassements des militaires et surtout les du wali de Tizi Ouzou que lui attribue El Watan, qui intervenait au nom du gouvernement pour apaiser la situation: » j'ai suivi avec beaucoup de tristesse ce qui s'est passé. Il y a eu mort d'homme, saccage, vol, dégradation de biens privés et violation de l'intimité de citoyens. Rien n'excuse pareil comportement, y compris par le prétexte du mouvement de panique. Personne ne peut admettre ces agissements et les plus hautes autorités militaires s'engagent à traduire devant les juridictions compétentes les éléments impliqués dans ces dépassements ainsi que leurs responsables. » Pour sa part, minimisant les faits, le ministère de la défense nationale ( MDN ) affirme dans un communique que « durant la riposte du détachement et la poursuite du groupe terroriste auteur de l'attentat, un citoyen a été atteint par méprise ». C'est écrit noir sur blanc: « achevé » A la lecture des propos du wali, l'on se rends compte, en dépits des contorsions de la presse aux ordres, que l'on est plus ni dans la panique ni dans la méprise, ni dans la bavure, mais face à une expédition punitive digne de l'époque de l'armée coloniale avec son lot ratissage, de maisons passées au peigne fin, de razzias, d'exécutions sommaires et de terreur méthodique et froide. Selon des habitants interrogés par le journaliste, «Ils [les militaires, ndlr] ont tout pillé et détruit. Ils ont même volé des objets de valeur. Quant à la personne tuée, le correspondant d'El Watan écrit: « l'ouvrier Dial Mustapha a été blessé, quand il a essayé de fuir les coups de feu, il a été suivi jusqu'à la route pour être achevé ». C'est écrit noir sur blanc: « achevé ». Autrement dit une exécution sommaire, une de plus qui s'ajoute aux milliers d'autres perpétrées depuis le début de la guerre contre insurrectionnelle. Cette expédition punitive n'est ni inédite ni nouvelle, c'est même la règle de l'Etat sécuriatire. Cela fait vingt ans que les villes et les villages algériens subissent impuissants cette situation au quotidien. La seule différence entre hier est aujourd'hui est juste un contexte de révoltes populaires qui soufflent sur tous les pays du Maghreb et du Machrek et que tentent de conjurer à tout prix les tenants de la junte algérienne. Cette affaire qui pourrait mettre le feu au poudres tombe au mauvais moment en plus de se dérouler dans une région, la Kabylie qui, malgré le travail de casse méthodiquement mené, recèle un potentiel de fronde inquiétant Lectures: