«Il y a un manque de lisibilité» La secrétaire générale du Parti des travailleurs estime que la situation politique actuelle est totalement floue. Le changement à la tête de l'exécutif ou encore la participation de Bouteflika au sommet fondateur de l'Union pour la Méditerranée sont autant d'évènements qui attestent de cette absence de visibilité. Tarek Hafid- Alger (Le Soir)- «Nous sommes face à un manque de lisibilité. La situation est telle que nous ne savons pas ce qui pourrait se produire d'ici trois mois. Nous assistons à un combat de nègres dans un tunnel sombre», notait, hier, Louisa Hanoune lors d'une conférence de presse marquant la clôture de la session parlementaire. «On procède à un changement de gouvernement sans aucune explication. Un gouvernement qui n'a ni programme, ni priorités, alors que le pays est face à une multitude d'urgences. Le peuple algérien a besoin d'être respecté», renchérit la secrétaire générale du Parti des travailleurs. Louisa Hanoune estime que le changement à la tête de l'exécutif n'est qu'un remake de ce qui s'est produit en mai 2006. A propos de la non-présentation de la déclaration de politique générale par Belkhadem et du programme du gouvernement par son successeur Ouyahia, Hanoune a indiqué que la Constitution n'en est pas à sa première violation. «Cela a été le cas avec la loi sur les hydrocarbures de 2005, ou encore la loi domaniale et celle sur l'agriculture,adoptées récemment par le Parlement.» La participation de l'Algérie au Sommet de l'Union pour la Méditerranée a été longuement commentée et vivement critiquée par la première responsable du PT. Hanoune s'est dit choquée par le fait que ce soit Sarkozy qui annonce la participation de Bouteflika au Sommet de Paris. «Ce n'est pas normal !» a-t-elle martelé. «On nous a dit que l'Algérie devrait être là où sont ses intérêts. J'ai lu l'entretien accordé par Abdelaziz Bouteflika à l'APS ainsi que les comptes-rendus sur son intervention à Paris et je n'ai constaté que des interrogations de sa part. Alors, où sont les intérêts de l'Algérie dans l'UPM ?» Elle ne manquera pas également de fustiger Ouyahia, qui avait déclaré que les Algériens ne pouvaient être «plus palestiniens que les Palestiniens» en refusant de s'asseoir à la même table qu'Israël. «Mahmoud Abbas représente les territoires palestiniens occupés, mais Abdelaziz Bouteflika représente l'Algérie, un Etat indépendant et souverain. C'est absolument incomparable », dira-t-elle. T. H.