L'éMIGRATION CLANDESTINE REPREND 23 harragas dont 3 bébés interceptés Liberté 16 août Des filières spécialisées dans le passage des clandestins, la fabrication d'embarcations et la vente de matériels nécessaires à la navigation ont vu le jour dans la région de Annaba. Alors que l'on pensait qu'il s'était éteint définitivement, le phénomène de l'émigration clandestine depuis le littoral de l'extrême-est du pays vers le continent européen semble reprendre de l'ampleur à la faveur de ce mois de carême. Hier vers une 1h du matin, 23 candidats à l'émigration clandestine, qui tentaient de joindre l'autre rive de la méditerranée, au moyen d'une barque, ont été arrêtés par les garde-côtes à environ mile marin au nord-est du cap de garde d'Annaba. Parmi les personnes arrêtées, l'on signale deux femmes et trois bébés, dont un âgé de 18 mois à peine. Ils seraient originaires d'Annaba, El-Tarf, Alger et Batna, selon des sources proches de la marine nationale. Pris en charge par la protection civile et par les éléments des garde-côtes, les concernés devaient être présentés, hier en fin de journée, devant le procureur de la république près le tribunal d'Annaba à l'issue des visites médicales. Par ailleurs, avant-hier, quelque 48 harragas d'origine algérienne, dont deux femmes et un enfant, avaient été interceptés de nuit et en l'intervalle de deux heures, par les garde-côtes italiens. L'arrestation a eu lieu lors d'une patrouille de routine à environ 50 miles marins au sud de l'Île de Sardaigne, apprend-on de sources proches de la Marine nationale. Selon l'Agence de presse italienne (Ansa), une équipe de sauvetage appartenant aux garde-côtes est intervenue pour la circonstance après avoir été informée sur l'existence de deux embarcations de fortune en difficulté au large de l'île. Les candidats à l'émigration clandestine étaient entassés à bord de deux vieilles embarcations de pêche. Selon les premiers éléments d'information rendus publics, les 48 harragas, tous originaires de villes de l'est du pays, avaient embarqué à partir de la côte annabie. La première embarcation à bord de laquelle se trouvaient 27 adultes, tous de sexe masculin, a été repérée et arraisonnée dans la région de Capo Teulada au sud-est de Cagliari aux environs de minuit. Deux heures plus tard, la seconde barque qui transportait 21 harragas, dont deux femmes et un enfant mineur, était interceptée à son tour. Selon toujours l'agence Ansa, les gardes-côtes italiens ont utilisé un hélicoptère pour accompagner la deuxième barque afin d'accoster. Hier dans la matinée, la nouvelle s'est répandue comme une traînée de poudre dans les quartiers de la Coquette et les noms des harragas faisant partie du lot sont cités sur la place publique. Le phénomène de harragas à partir des côtes annabies, longues de 80 kilomètres, remonte à la fin de l'année 2007, plus précisément le 31 décembre 2007 au soir, ou pas moins de 150 harragas à bord d'une trentaine d'embarcations avaient suivi les traces du chemin de l'exil volontaire d'un ex-marin-pêcheur qui a découvert une semaine après les nouvelles routes maritimes Annaba-Île de Sardaigne. Des filières spécialisées dans le passage des clandestins, la fabrication d'embarcations et la vente de matériel nécessaire à la navigation ont vu le jour dans la région. Il ne se passe pas une semaine sans que l'on signale le départ d'un ou de plusieurs barques de la mort depuis les plages d'échouage de Sidi-Salem, de Chetaïbi ou encore du Cap de garde, et ce, dès que les conditions climatiques le permettent. Lectures: