6 janvier 2012 Présent lundi 2 janvier 2012 à Tripoli dans le cadre d'une visite diplomatique, le président tunisien, Moncef Merzouki, a insisté sur « l'importance du respect de la victoire des islamistes », qui ne doit pas être remise en cause « sous peine, a t-il dit, « de voir se répéter un incident à l'Algérienne dans les années 90» et d'ajouter : «si les Algériens avaient accepté les résultats des votes, le pays n'aurait pas sombré dans la violence et les bains de sang ». Cette déclaration n'a de toute évidence pas été apprécié par le régime algérien. le lendemain, Mourad Medelci, ministre algérien des Affaires étrangères, a rappelé, sur une radio algérienne sur un ton des plus inhabituels, les lignes rouges à ne pas dépasser dans les relations avec l'Algérie, tout en insistant sur le fait qu'elle “n'a pas de leçons à recevoir” de quiconque. “L'Algérie est souveraine, elle n'a pas au cours de la décennie noire reçu d'aide d'aucune partie. Elle est aujourd'hui en mesure de partager son expérience avec les autres, mais elle n'a pas de leçons à recevoir”, a lancé le ministre des Affaires étrangères, lors de son intervention dans l'émission “L'invité de la rédaction” de la radio Chaîne III. Dans la foulée, des journaux algériens ont rebondi sur l'affaire et ne semblent pas non plus apprécier que la première visite officielle du président tunisien ait eu lieu en Libye. L'Algérie devant être « la première destination du chef de l'Etat, selon la tradition diplomatique en vigueur entre les deux pays », comme paru dans un article du site d'information « Tout sur l'Algérie », notamment. Dans cet article, l'Algérie déplorerait « la marque d'ingratitude » commise par « le nouvel homme fort de la Tunisie » qui « n'en finit pas de multiplier les petits affronts envers son voisin algérien ». Tout en déclarant que «pour sa première visite à l'étranger en tant que chef de l'Etat tunisien, il choisit donc la Libye, et non le « grand voisin », le « grand frère », la « grande puissance régionale » que l'Algérie entend continuer à représenter. Ce site d'information va même beaucoup plus loin dans sa critique du président tunisien le qualifiant de « populiste avec une approche diplomatique qui l'est tout autant » en traitant avec mépris et arrogance « l'ingratitude » de « la petite Tunisie ( )qui a reçu à la mi‑mars 100 millions de dollars d'aide de l'Algérie ? ». Ces attaques contre la Tunisie qui est entrain de réussir sa révolution et de son président élu , reflètent le malaise du régime algérien face aux nouvelles autorités en Afrique du Nord. La liberté de ton de Moncef Merzouki, qu'il tire de son passé d'opposant et de sa légitimité démocratique, agacera encore longtemps le « grand voisin ». KalimaDZ