Au lieu de ressasser les mêmes maux avec des articles tournant en rond, tirant tantôt la sonnette d'alarme sur les ressources pétrolières finissantes ou l'eternel sujet du péril vert (l'islamisme) ; allons à l'essentiel en affirmant que le problème en Algérie est la non souveraineté du peuple et que seule une minorité ne cesse pas de siphonner les richesses algériennes. Tout le monde sait « qu'à la force de la loi, on a substitué la loi de la force.» Jusqu'à quand persistera encore l'indépendance confisquée au peuple algérien ? Alors que dans le monde arabe un vent de liberté a balayé déjà quelques dictateurs, beaucoup de voix se sont posé la question : pourquoi le peuple algérien tant concerné n'avait pas vraiment suivi les voies de la libération… Deux facteurs importants avaient favorisé et travaillé pour le statut-quo : l'utilisation de la manne pétrolière par le pouvoir algérien et les craintes des algériens In la revue MANIERE DE VOIR (monde diplomatique) numéro 121 de février-mars 2012, in son article intitulé, un printemps qui se fait attendre, Jean Pierre Séréni écrit : « Isolé sur le PLAN DIPLOMATIQUE et pétrolier du Golfe qui, en revanche soutient le voisin marocain et a désormais la haute main sur la Ligue arabe, le régime algérien n'a plus qu'un atout dans son jeu : le prix élevé du pétrole, qu'il joue d'ailleurs plutôt mal. Les hydrocarbures devaient lui rapporter cette année plus de 70 milliards de dollars. Ils passent pour l'essentiel dans un gigantesque politique de redistribution, qui arrose, inégalement, à peu prés tout le monde. Anciens combattants, ménages, abonnés du gaz, à l'électricité et à l'eau, automobilistes, usagers des transports en commun, agriculteurs, débiteurs, locataires de HLM, primo-accédants au logement, retraités, banquiers, entrepreneurs et beaucoup d'autres sont subventionnés d'une façon ou d'une autre par le Trésor public alimenté par la manne pétrolière. » Alain gresh de son côté résume les appréhensions des algériens : « Paradoxalement, l'Algérie à l'avant-garde dans les années 1960 semble préservée de ces espérances. Illusion d'optique ! Loin des feux médiatiques ; le pays a connu en 2010 et en 2011 un nombre sans précédent de manifestations, de grèves, d'occupations, d'affrontements avec les forces de l'ordre. S'y expriment les mêmes aspirations que dans le reste du monde arabe, même si pèse sur ces mobilisations le spectre de « la décennie noire » des années 1990, cette guerre civile qui a fait des dizaines de milliers de morts et laissé un pays meurtri et tétanisé, voulant à tout prix éviter de sombrer à nouveau dans les folies meurtrières. Les luttes intertribales en Libye, la militarisation partielle des affrontements au Yémen ou en Syrie ont accru ces craintes » Le père de famille dilapide l'argent du pays avec ses enfants qu'il a traumatisé. Mais jusqu'à quand tiendra t il même si nous vivrons encore avec prix élevé du pétrole étant donné sa raréfaction ? Car comme l'écrit l'historien américain Howard Zinn : « La puissance d'un gouvernement- quelles que soient les armes qu'il possède, ou la monnaie dont il dispose-est fragile. Lorsqu'il perd sa légitimité aux yeux de son peuple, ses jours sont comptés »