30 avril 2012 Si vous ne votez pas, vous aurez l'OTAN, si vous contestez trop le régime, l'OTAN interviendra. Si vous réclamez vos droits de citoyens, l'OTAN en profitera. Bref, c'est l'OTAN à toutes les sauces, avec comme message implicite, ou le régime reste en place ou le pays sera occupé par l'OTAN. Ces menaces directes émanent, non pas d'analystes, ni de chefs de partis politique en mal de notoriété mais du président de la république et reprise par le premier ministre. De quoi parle t-on exactement ? Quelqu'un a t-il vu un soldat de l'OTAN en Tunisie ? En Egypte ? Au Yémen ? Et même en Syrie ou la clan Al Assad poursuit sa répression sauvage contre le peuple syrien ? La seule fois ou l'OTAN est intervenue c'est en Libye pour arrêter la folie meurtrière de l'ancien Roi des Rois d'Afrique qui avait commencé à bombarder son peuple en révolte, à l'arme lourde. En effet, à l'inverse de la Tunisie, de l'Egypte, du Yemen et même la Syrie, avant qu'elle ne sombre dans la violence totale, l'ossature du régime algérien est constitué par la police politique (DRS) et non par un « dictateur » entouré d'un clan familial. Contrairement aux armées tunisienne, égyptienne, à l'écart des manœuvres politiques et des vagues de répressions, les chefs des services de renseignements algériens sont tous impliqués directement dans la décennie sanglante et dans le verrouillage politique. Dans l'hypothèse d'un changement radical de régime, ils risquent tous d'avoir à rendre des comptes devant la justice, de même que leurs clientèles qui s'est accaparées frauduleusement, par la corruption, une partie des richesses du pays. Comme pour la famille de l'ancienne régente de Carthage, Leila Trabelsi, ils sont confrontés au risque de devoir restituer les biens mal acquis, ou au minimum, d'avoir à s'en expliquer. Une question s'impose. En agitant la menace d'une intervention de l'OTAN, le régime algérien veut-il faire passer le message, que comme Kadafi, ils serait prêt éventuellement à réprimer dans le sang toute demande de changement au point d'entrainer une intervention de l'OTAN? Est-ce là, le message subliminal que comporterait la menace répétée par Bouteflika et Ouyahia? En d'autres termes, le régime en place depuis un demi siècle, qui a mené le pays à l'impasse, au bord de l'explosion, serait-il prêt à l'atomiser, à déclencher une guerre civile, à risquer l'intervention étrangère, plutôt qu'envisager de passer le témoin pacifiquement. Au vu de ces menaces, on ne peut l'exclure. Finalement, l'utilisation de l'OTAN, en remplacement de l'islamisme, comme un nouveau « bourourou » pour terroriser les citoyens et les pousser en masse vers les bureaux de vote, ne semble faire peur à personne. Les algériens qui en ont vu d'autres, ne prêtent aucune attention à ces agitations et sont déterminés à sanctionner le régime par un boycott massif. KalimaDZ