Objet: Algérie – Arrestation du défenseur des droits humains M. Kherba Abdelkader et crainte de révocation du sursis Le 21 août 2012, le défenseur des droits humains M. Kherba Abdelkader a été arrêté pendant sa participation à une manifestation pacifique contre les pénuries d'eau à Ksar Boukhari. Il a été inculpé d'outrage à corps constitué, ce qui fait craindre que la condamnation à un an de prison avec sursis, prononcée en mai, puisse être exécutée. Kherba Abdelkader est membre du Comité National pour la Défense des Droits des Chômeurs (CNDDC) ainsi que de la Ligue Algérienne pour la Défense des Droits de l'Homme (LADDH). Suite à son arrestation à Ksar Boukhari, où il réside, dans l'après-midi du 21 août, Kherba Abdelkader a été emmené devant le procureur de la république et inculpé d'outrage à corps constitué. Il est actuellement en détention dans la prison de Ksar Boukhari en attente du procès qui a été fixé pour le 28 août. On craint que cette accusation puisse avoir pour but l'exécution de la condamnation à un an de prison avec sursis prononcée en mai 2012. En avril 2012, Kherba Abdelkader avait arrêté pendant sa participation à un sit-in de protestation organisé par les travailleurs du secteur de la justice, qui appelaient à l'amélioration de leurs conditions de travail. Le 3 mai 2012, il avait été condamné par le tribunal de Sidi Mohamed à un an de prison avec sursis et à une amende de 20 000 dinars algériens (environ 150€) pour incitation à manifester, en vertu de l'article 100 du Code Pénal. Pour plus d'information, lire l'appel original de Front Line Defenders du 26 avril 2012: http://www.frontlinedefenders.org/node/18149, ainsi que la mise à jour du 3 mai 2012: http://www.frontlinedefenders.org/node/18232. Front Line Defenders dénonce l'arrestation de Kherba Abdelkader et le nouveau chef d'accusation dont il a été inculpe, et considère que ces mesures soient directement liées a son travail pour la défense des droits humains, notamment son engagement au sein du Comité National pour la Défense des Droits des Chômeurs et la Ligue Algérienne pour la Défense des Droits de l'Homme. Front Line Defenders est préoccupé par cette nouvelle accusation puisse être un tentative de provoquer la mise en exécution de la condamnation avec sursis prononcée contre Kherba Abdelkader en mai et, de cette façon, de le faire taire. Front Line Defenders demande instamment aux autorités algériennes de : 1. Procéder à la libération immédiate du défenseur des droits humains M. Kherba Abdelkader et faire tomber les accusations contre lui, car elles semblent uniquement motivées par son travail légitime de promotion et de protection des droits humains; 2. Veiller à ce que tous les défenseurs des droits humains en Algérie, exerçant leurs activités légitimes de défense des droits humains, soient en mesure d'opérer sans restrictions ni représailles.