A l'Article 140 de la Constitution nationale stipulant : » La Justice est fondée sur les Principes de légalité et d'égalité. Elle est égale pour tous, accessible à tous et s'exprime par le respect du droit « , je réponds : « La loi ne sera égale pour tous, que lorsque tous seront égaux devant la loi. Nourredine BELMOUHOUB * Le Comité de Défense des Internés des Camps du Sud dont les adhérents restent manifestement les premières victimes du coup d'Etat du 11 Janvier 1992, et notamment de l'arrêt du processus électoral qualifié les 18 Juillet 1999 (Liberté) et 19 Juillet 1999 (El Pais et le Financial Times) par le Président de la République de 1ère violence, fait part de son incompréhension et de son étonnement quant à la levée de boucliers ici et là, de « snipers », les uns portant l'habit du Droit, et d'autres, vêtus d'un patriotisme éculé, qui selon leur coutumière « spontanéité circonstancielle », se sont découverts des dons de protecteurs de la souveraineté et de l'honneur national, combien même ils ne sont guère mandatés, n'était-ce pour rentrer dans les bonnes grâces de leurs maitres d'hier et d'aujourd'hui. Compte tenu des graves et impardonnables violations de nos droits fondamentaux, qui au demeurant ont bénéficiés de l'impunité totale, j'ai aujourd'hui l'ultime conviction malgré cette insidieuse levée de boucliers qui n'est pas au-dessus de tout soupçon, que nous fumes en février 1992 par calcul, détenus arbitrairement et hors de tout cadre légal dans des camps implantés dans des zones irradiées, et avons servies à l'expérimentation de bombes nucléaires, chimiques et bactériologiques pour que soient « étudier » les effets physiologiques et psychologiques produits sur l'homme par l'arme atomique, chimique et bactériologique » avant et après l'indépendance d l'Algérie. Faut-il à l'évidence rappeler à ces hurluberlus que l'exercice de l'autorité publique ne signifie pas que l'Etat dispose de tous les droits et échappe à celui de la responsabilité de rendre des comptes pour les agissements qui bafouent le Droit inaliénable des citoyens au Nom de l'exercice de leurs Fonctions et de leurs missions, d'autant que chacun est tenu au strict respect de la Loi. Donc l'autorité qui a la charge d'y veiller, n'est-elle pas aussi tenue de s'y soumettre, des lors que formellement il n'y a démocratie que lorsque la communauté sans exclusion est l'Autorité qui gouverne et que l'Etat ne doit pas être le représentant, mais l'expression universalisée du Vouloir commun, « .Faut-il alors à ce stade conclure qu'en refusant Justice, c'est en quelque sorte une forme avancée d'exclusion non avouée et non notifiée ? Sinon comment expliquer son mutisme et l'impunité qu'elle assure au Crime. La question lancinante qui vient alors à l'esprit est : - Ou sont donc ces passés les démocrates ? - Ou donc se terrent les Partis politiques que l'on entend que le temps d'une campagne électorale ? - Ou sont les parrains donneurs de leçons en matière de promotion, de protection et de défense des droits de l'homme ? Ne voient-ils donc toujours pas ce crime contre l'humanité commis en 1992 en Algérie ? N'entendent-t-ils pas l'appel des victimes du goulag algérien. Aurait-il soudainement perdu la voix en raison d'une cécité morale, et oublié l'énoncé de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme (DUDH). Il n'est écrit nulle part, ni dans la Déclaration des Droit de l'Homme et du Citoyen du 26 août 1789, ni dans la D.U.D.H du 10 décembre 1948, encore moins dans le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIRDCP) du 16 décembre 1966, et ou alors dans la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples du 28 juin 1981, que les citoyens civils algériens sans défense sont exclus du colloque des humains, et qu'à ce titre, ils peuvent subir injustices et tortures à grande échelle, sous le regard de donneurs de leçons droits hommistes et d'objecteurs de conscience – ceci pour les courtisanes et les commerçants Es Droits de l'homme -, Où donc est passé cette humanité chez ceux qui continuent d'afficher une indifférence relevant de l'insensibilité, en violations flagrantes et délibérées de la Convention de Genève, et surtout de la morale humaine élémentaire, apathie dont sont victimes plus de 24 000 personnes innocentes. Un crime contre l'humanité en violation du Droit International en général, et en particulier de la Résolution 2675 (XXV), qui affirme les Principes fondamentaux, touchant à la protection des populations civiles en périodes de conflits armés. Qu'en est-il de ce silence alors que la DUDH est sensée servir d'impératif moral, garantissant la protection des Droits de l'Homme, les Libertés fondamentales et la Dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine. Le Comité de Défense des Internés des Camps du Sud a fait appel à la Justice, considérant qu'elle a pour tâche de rappeler à Tous – Généraux compris – les exigences de la morale et celles du Droit, pour missions de traduire et d'exprimer les aspirations des justiciables isolés ou privés de parole, pour but de faire progresser la Loi, d'assurer sa force et sa raison, et de l'appliquer telle qu'elle est écrite, même si cela déplait, gêne ou dérange, pour devoir de dire seule la vérité, rien que les vérités nécessaires fussent-elles dures a entendre, ou difficiles à accepter, de donner une voix aux victimes de la hogra, de consoler ceux qui en souffrent, et un espoir à celles et ceux qui ont soif de Justice, enfin, rendre l'identité et la dignité humaine à chaque justiciable. Regrettablement ce n'est à ce jour pas le cas, au contraire des voix sans aucune honte, dépourvues de ce sens de l'honneur qui anime les hommes réellement hommes, s'élèvent par-ci et par-là non pas pour défendre l'indéfendable, mais beaucoup plus pour falsifier la vérité et dissimuler une part de leurs responsabilités civiles dans le paria qui a fait des Internés du Triangle de la mort « les irradiés de la République ». Faut-il alors à ce stade conclure qu'en refusant Justice et en la dénaturant, c'est en quelque sorte une forme avancée d'exclusion non avouée et non notifiée ? Sinon comment expliquer son mutisme à son plus haut rang, et l'impunité qu'elle assure au Crime. * Porte-parole des Internés des Camps de la Honte