Colère, amertume et deuil Au lendemain de l'attentat kamikaze, à Zemmouri-ville comme à Zemmouri El Bahri, plus aucune activité culturelle comme de coutume en cette période de l'année n'est organisée. Les décibels des camps de toile et du complexe Adim se sont tus. Toutes les fêtes et veillées artistiques sont annulées. Zemmouri El Bahri, une ville balnéaire connue pour son calme, ses vues paradisiaques et plus particulièrement sa sardine. Personne ne s'attendait à pareil évènement sanglant. Les jeunes, du centre et des différentes régions du pays, avaient pour habitude de se rencontrer en cet endroit d'ordinaire si calme et idéal pour passer de belles vacances. Pour preuve, les victimes de l'attentat, au nombre de 8, sont originaires de Zemmouri, Lakhdaria et Boudouaou. Deux frères étaient venus de Mila. on compte aussi une victime dont le corps mutilé – une jambe et un bras ont été trouvés à une centaine de mètres du lieu de l'attentat – n'a pas encore été identifiée. Une virée sur les lieux de l'attentat nous a permis de découvrir des engins de travaux publics à pied d'œuvre. Les travaux de déblaiement des décombres sont pris en charge par les services de voirie de Zemmouri ; les postes de Gendarmerie nationale et de la protection civile implantés sur la plage et touchés par la forte déflagration de la bombe sont démontés. Des brigades du contrôle technique de construction (CTC) sont en action. toutes les habitations proches du lieu de l'attentat sont expertisées, a affirmé un membre de cette structure étatique chargé du contrôle. Au niveau de la station de l'Office national de l'assainissement (ONA), tout un encadrement est sur le site. Des appareils mécaniques et électriques sont sérieusement endommagés et d'autres sont grillés, a indiqué un responsable. Il ajoute que les dégâts sont considérables, mais même s'ils ne sont toujours pas encore évalués, l'on annonce des centaines de millions. A quelques encablures du lieu de l'attentat, à la plage de Dzira, quelques baigneurs sont encore sur la rive. Des parasols sont plantés tout le long du rivage, ne trouvant pas acquéreur. Les estivants locataires ont plié bagage, suspendant ainsi leurs vacances. Le même constat est enregistré aux camps de toile de la Sonatrach et de Zitouna. Des familles de Tizi Ouzou et de Bouira ont tourné carrément le dos à la grande bleue. Les scènes de panique et de mouvement d'amertume constatées et les toitures des habitations effondrées ne plaident aucunement pour une journée de détente. La région est déjà fragilisée par les attentats terroristes. «Plus de vacances dans cette région» s'est exclamé un estivant. A. K.