« Si le mensonge est éphémère, la vérité ne peut être qu'éternelle » Chadli Bendjedid l'ex-président de la république est bien mort, que son âme repose en paix auprès du Seigneur le Clément, le Miséricordieux. Seulement, ce qui attire l'attention de l'observateur neutre et attentif c'est tout ce charivari, ce vacarme, ce tintamarre orchestré par les médias algériens dégoulinants d'hypocrisie et de mensonges au sujet de la personnalité de Chadli Bendjedid. Ce pauvre Chadli Bendjedid auquel on a collé la seigneurie de la décennie noire, qu'il mérite sans contestation aucune, nos tontons macoutes décideurs viennent de lui découvrir les vertus et les qualités d'un grand homme d'état, et ainsi nous nous retrouvons en plein quiproquo médiatique. Les tenanciers de cette grande maison close d'Algérie pleurent le père de la démocratie, l'initiateur des réformes, le protecteur de la nation, le valeureux fils du peuple, et le baroudeur sans peur et sans reproche de la glorieuse ALN... Mon œil ! Dans tout ça il n'y a que des mensonges, le pauvre Chadli Bendjedid n'a jamais et au grand jamais eu l'étoffe d'un grand homme d'état à l'image de Ferhat Abbas, de Abane Ramdane, de Mohamed Boudiaf, de Winston Churchill, de Konrad Adenauer, de John Kennedy, et j'en passe... 1. Certes, Chadli Bendjedid était officier de l'ALN, mais c'était un officier montagnard, il était loin d'égaler les grands comme le Colonel Si Hassan alias Docteur Youcef Khatib, le Cdt Azzedine alias Rabah Zerari, le Cdt Mahfoudh Bennoune Docteur en anthropologie chercheur à l'Université américaine du Michigan. Il était également loin d'égaler les baroudeurs de première ligne comme Si Abdelkader el Bariki, Cheikh Laifa, Slimane Aghiles, Mokhtar Amechtouh, Abdelmadjid Neggar, Mouloud Ouardane et tant d'autres morts dans l'anonymat ...Questionnez les djebels, ils vous raconteront l'épopée de ces hommes valeureux morts au combat les corps criblés de balles, mais avec le sourire aux lèvres, fiers de mourir pour l'idéal de liberté et pour l'Algérie qui est devenue un grand terrain vague «un grand Zailél». 2. Certes, Chadli Bendjedid avait initié la constitution de 1989 à l'origine du printemps démocratique algérien, mais c'étaient les jeunes algériens canardés aux fusils mitrailleurs le 05 Octobre 1988 à Alger à Bab el Oued qui avaient arraché de force la dynamique démocratique, laquelle avait été cassée par les manœuvres et les coups bas des stratèges du système pourri et corrompu. Ces capos de l'ombre avaient accrédité des partis anticonstitutionnels pour saborder la démocratie naissante et mener le pays à la guerre civile à laquelle ils y avaient activé en grande partie, par l'assassinat de Boudiaf, des hommes intègres, des intellectuels et de pauvres bergers aux pieds nus encore enfants tout innocents. 3. Certes, Chadli Bendjedid avait initié des réformes économiques en collaboration de son stratège le grand Abdelhamid la science, mais c'étaient des réformes sur mesure pour casser le tissu industriel légué par le dictateur Mohamed Boukharouba, pour casser les unités économiques bâties à la sueur du peuple algérien qui n'avait même pas droit à un morceau de beurre, un pot de yaourt ou une portion de fromage. C'était le temps du grand cirque culturel de «Mamia Thaoura Ziraia ». 4. Certes, Chadli Bendjedid avait la bonhomie et la physionomie d'un bon père, mais il était loin d'être le protecteur du peuple et le garant de l'unité de la nation; souvenons nous de ce qui s'était passé en Kabylie avec l'affaire du cap sygli, le printemps berbère, les événements de Constantine, et de Sétif qui avaient débouché sur les chars de Bâb el Oued qui crachaient sans répit leur mitraille sur des adolescents aux corps chétifs et aux visages encore imberbes, qui étaient morts parce qu'ils avaient voulu dire très haut et très fort : «nous avons faim et nous voulons être libres ». 5. Certes, Chadli Bendjedid était à l'origine un fils du peuple, un vrai fils du peuple algérien, un amateur du jeu de domino, un féru du jeu de belote, un fana de la plongée sous marine, il raffolait de la friture de sardine, il aimait la galette et le petit lait, il était comme nous tous, les pauvres enfants d'Algérie... Il était heureux dans sa simplicité, il dormait comme un bébé le soir à la tombée de la nuit, mais un jour de 1979, il se réveilla dans un cauchemar, il était habillé à la zmalto, chaussé à la forzieri, et il était assis à la table de Gargantua fils de Pantagruel. Les courtisans de sa cour disaient à son honneur des poèmes dignes des épopées héroïques de l'empereur Alexandre le grand. Pendant ce temps nous le petit peuple, enfants d'Algérie nous nous régalions de blagues très salées à vous faire dépasser le mur du nirvana. 6. Certes, Chadli Bendjedid avait annulé l'autorisation de sortie à l'étranger instaurée par son compère le dictateur Mohamed Boukharouba, et nous avait accordé une allocation devises pour aller chercher la friperie de Barbés ; mais c'était pour permettre aux tontons macoutes de voler légalement et investir outre mer dans l'immobilier de Marbella, du boulevard des Champs Elysées, ou sur les bords du lac Léman pour leur progéniture toquée, droguée et travestie. Je ne cherche nullement à discréditer Chadli Bendjedid, mais il faut dire certaines vérités si ce n'est pas toutes, et il y en tellement...Le personnage de l'ex président ne me rappelle ni Don Quichotte de la manche, ni Tartarin de tarrascon, ni Pangloss de Thunder ten tronckh ; il était beaucoup plus prés du bourgeois gentilhomme de Molière bien interprété par le défunt Hassan el Hassani alias Boubagra... Chadli Bendjedid aurait mieux fait de rester un personnage anonyme, amateur de galette et de petit lait, un bon joueur de domino, pour la simple raison qu'il n'avait jamais eu l'étoffe d'un grand homme d'état, ni par l'instruction, ni par la culture et encore moins par la personnalité. Un grand homme d'état ne doit pas mener son pays à la faillite et son peuple à la famine. Souvenons nous de l'année noire de 1988 ou nous devions nous lever à cinq heures du matin pour faire la chaîne devant les boulangeries pour avoir quelques baguettes de pain, ou nous devions nous inscrire très tôt à la mairie pour avoir un bon pour un improbable sac de semoule. Chadli Bendjedid aurait mieux fait de méditer l'adage : « Pour vivre heureux, il faut vivre caché », parce que dans sa solitude, il était entouré de ministres qui parlaient aux avions, de penseurs qui avaient enfin découvert que pour récupérer une personnalité perdue nous devions écrire El djazair au lieu d'Alger, Stif au lieu de Sétif, El boulaida au lieu de Blida, Kassantina au lieu et place de Constantine et j'en passe... Quelle bêtise...! Quelle médiocrité... ! Quelle vanité... ! Pour dire tant de mensonges... Je ne cherche nullement à accabler Chadli Bendjedid que Dieu lui pardonne et lui accorde sa clémence. Mais le pouvoir actuel est en train de mentir encore et toujours, de ruser, il essaye de nous faire passer ses médiocres pour des lumières, ses cancres pour les meilleurs de la classe ; il ne veut pas s'assumer, il ne veut pas reconnaître qu'il a échoué et il doit céder la place aux meilleurs enfants d'Algérie, les plus honnêtes, les plus compétents, et les plus courageux dans l'épreuve. Il cherche l'éclatement du pays et la disparition de la nation de telle sorte qu'il n'aura de compte à rendre à personne... Réveillons nous mes fils, mes frères, mes amis, ce système pourri et corrompu ne nous cédera jamais le pouvoir si ce n'est pour y placer ses enfants toqués et drogués ; il joue à la division entre nous, il oppose les kabyles aux arabes, les démocrates aux islamistes, les gens de l'Ouest à ceux de l'Est, les algériens du Nord à ceux du Sud. Le système joue à la corruption à outrance, regardons ce qu'il a fait de Khalida Toumi, de Amara Benyounes, de Bouguerra Soltani, de Ammar Ghoul... et la liste est longue...!? Nous devons récupérer le pouvoir, et la seule voie est la révolution, une révolution d'abord pacifique à la manière du Mahatma Gandhi ou nous devons être unis sans distinction de couleur politique, unis autour des principes de : « savoir et labeur » et des idéaux de : « justice et liberté »... Ce jour là, le soleil se lèvera, le printemps refleurira et il n'en sera que plus beau. Malgré les difficultés, je reste convaincu que ce jour de liberté arrivera, que le soleil se lèvera et que le printemps refleurira et n'en sera que plus beau...Comme disait Martin Luther King : « I have a dream ». Je partage avec vous mes fils, mes frères, mes amis ce fragment du discours du pasteur noir américain Martin Luther King leader de la lutte pour la liberté, il disait : « Quand nous permettrons à la cloche de la liberté de sonner dans chaque village, dans chaque hameau, dans chaque ville, dans chaque état. Quand le mensonge sera aboli, quand la vérité sera ennoblie, alors ce jour là nous pourrons fêter ensemble les noirs et les blancs, l'avènement de la justice et de la liberté, et la main dans la main nous chanterons : Enfin libres ! Enfin libres ! Grâce en soit rendue au Dieu tout puissant, nous sommes enfin libres ». A bon entendeur salut.