* Tweet * * * Tweet * * http://www.rfi.fr Le régime de Bachar el-Assad connaît depuis quelques semaines de sérieux revers sur le plan militaire, et les restes de sa diplomatie s'effritent. Les Américains supçonnent désormais le régime de vouloir se servir de ses armes chimiques, et se montrent menaçants. Les jours du dictateur Bachar el-Assad à la tête de son pays sont-ils comptés ? Pour beaucoup d'observateurs internationaux, l'intensification des combats ces derniers jours dans la périphérie de Damas entre les armées fidèles au régime alaouïte et les rebelles est le signe qu'on est parvenu à un tournant dans le conflit syrien. Dans un entretien accordé à l'Agence France-Presse, le secrétaire général de la Ligue arabe Nabil al-Arabi ne proclamait-il pas récemment que le régime de Bachar el-Assad pouvait tomber « à n'importe quel moment » ? « Je pense qu'il va se passer quelque chose bientôt », ajoutait-il. « La Russie n'est pas mariée à Assad » Parmi les autres signaux qui ne trompent pas : l'affaiblissement du soutien jusqu'ici sans faille des Russes au régime syrien. Répondant aux questions des journalistes à l'issue de sa récente visite à Istanbul, le président Poutine a déclaré que la Russie n'était pas mariée à Assad, mais qu'elle s'inquiétait de l'avenir de son allié syrien. Pour la première fois depuis le début de la guerre civile il y a vingt mois, Moscou a évoqué publiquement la possibilité d'évacuer les expatriés russes installés en Syrie. Les Russes n'ont d'ailleurs pas attendu que la situation de leur « poulain » se détériore pour prendre attache avec des opposants au régime syrien, faisant ainsi voler aux éclats le mythe de l'alliance indestructible entre les deux pays. Insensiblement, la donne est en train de changer sur le terrain. Le mérite en revient principalement aux insurgés, qui ont réussi à porter le conflit jusqu'aux faubourgs de la capitale. Ils assiègent aujourd'hui Damas et mènent une guerre sans merci contre les derniers soutiens du régime. La bataille fait rage dans les banlieues de la capitale, où les forces de Bachar el-Assad concentrent leurs efforts pour empêcher les rebelles d'entrer dans la ville. Ils sont visés par des bombardements, des tirs de mortiers et des attentats à la voiture. De mieux en mieux équipés, ceux-ci peuvent aujourd'hui répliquer, et parfois même égaliser le rapport de force. C'est une rébellion déterminée dont la plus grande réussite est d'avoir obligé le gouvernement syrien à réunir toutes ses forces à Damas, abandonnant les provinces aux insurgés. Discrédité « Celui qui parviendra à contrôler les provinces contrôlera Damas à terme », disait récemment à RFI Alexia Jade, membre du bureau d'information de journalistes militants de Damas Alexia Jade. Le régime syrien est en effet dos au mur. Dans ce contexte, les hommes de Bachar el-Assad pourraient être tentés de faire une démonstration de force, en faisant usage de leurs stocks d'armes chimiques. Telle est l'obsession des dirigeants occidentaux. Barack Obama en personne a interpelé son homologue syrien, le menaçant de « conséquences » s'il faisait usage d'armes chimiques contre sa population. Cela changerait la donne, a-t-il laissé entendre, et provoquerait une intervention internationale. Certes, l'armée syrienne possède un arsenal chimique important. Mais osera-t-elle franchir la « ligne rouge » que représente l'usage de ces armes ? Rien n'est moins sûr. Le dictateur a d'ailleurs réagi, faisant dire par son porte-parole que la Syrie n'utilisera jamais d'armes chimiques contre son propre peuple. Mais comment croire un homme qui continue encore aujourd'hui de faire bombarder les villes et les villages de son pays ? Assad est définitivement discrédité. Le discrédit ajouté aux échecs successifs du régime vient rappeler à l'homme fort de la Syrie que ses jours à la tête de son pays semblent désormais comptés. Nombre de lectures: 96 Views