« La politique est l'art du possible » Leon gambetta, homme politique du 19é siècle L'idéologie est un ensemble d'idées partagées par un groupe. Elle peut devenir totalitaire dès qu'elle prétend être irrécusable et indiscutable. Quand l'idéologie se donne un référentiel sacré lié à des croyances culturelles ou religieuses, elle se transforme en une doctrine . L'idéologie peut être instrumentalisé par un pouvoir autoritaire dans le but d'affaiblir ses opposants . En effet, isolé et angoissé par une éventuelle chute, le pouvoir peut miser sur les divisions idéologiques de l'opposition pour se maintenir . Un pouvoir contesté et illégitime peut se fixer comme objectif l'entretien les contradictions idéologiques existants entre les différents courants de l'opposition dans le seul but de retarder l' union de ses adversaires tout en prolongeant sa propre survie . La méfiance et la suspicion qui caractérisent la maigre vie politique algérienne sont les caractéristiques typiques d'un régime en faillite ayant décidé de sabrer le champ politique à coups de violences, intrigues et manipulations . Aprés avoir créé une opposition apparente dans le but de polluer le semblant de vie politique nationale, le pouvoir s'est attaqué à l'opposition réelle . En effet, pour des considérations idéologiques, les opposants réels sont poussés dans leurs retranchements respectifs avec comme objectif ,leur division . C'est ainsi que des opposants se sont transformés en opposants aux opposants. Pour certains démocrates, les islamistes sont considérés comme une menace pour l'avenir même de la démocratie . En face , certains islamistes considèrent les démocrates comme une cinquième colonne de l'ancienne puissance coloniale . Cette lutte idéologique risque d'aller plus loin . De nombreux islamistes et démocrates, appartenant à l'opposition réelle, sont prêts à vendre leurs âmes au régime en faillite, juste pour s'empêcher mutuellement d' arriver au pouvoir ! La participation du F.F.S aux élections législatives du 10 Mai 2012 n'est pas une simple vue de l'esprit . Ayant brandit pendant cinquante ans le fameux slogan aux deux « ni » (Ni régime policier ni régime théocratique),le F.F.S ,a fini dans les bras du régime ! Sachant que l'avenir politique du pays dépend des capacités de rapprochement entre opposants islamistes et démocrates, seule une idéologie nationaliste algérienne se référant aux déclarations du 1er Novembre et de la Soummam pourra sceller ce rapprochement. Le slogan rejetant à la fois, l'Etat policier ainsi que l'Etat théocratique, a montré ses limites. On ne fait pas de politique en se contentant de brondir des slogans . Au même moment, le projet de certains islamistes qui voulaient instaurer un Etat islamique en Algérie a prouvé qu'un tel projet nécessite des conditions qui n'existent nulle part aujourd'hui à travers tout le monde musulman . On n'improvise pas un Etat islamique dans des sociétés qui souffrent de plusieurs siécles de retard culturel, politique et économique . La guerre fratricide qui se dessine actuellement au Moyen Orient entre sunnites et shiites, sous l'œil cynique et intéressé israélo-américain et russe et avec la complicité inconsciente et destructrice du régime syrien, de l'Iran, Arabie Saoudite et Qatar, prouve à quel point nous sommes en retard politiquement et à quel point, la pensée islamique est actuellement en souffrance . La priorité de nos sociétés en détresse est la stabilité dans le cadre d'un consensus . La mise à jour de notre pensée islamique se fera dans le calme en dehors de toutes luttes idéologiques partisanes. Par ailleurs, les deux composantes de l'opposition réelle, représentées par les démocrates et les islamistes, mettrons en veilleuse leur tendance idéologique respective . Les divergences d'hier seront par conséquent remplacées par une union nationaliste qui aura comme objectif le changement pacifique et radical du régime ainsi que la stabilité du pays . Les générations futures profiteront de cette stabilité pour assurer plus de progrès politiques et idéologiques .