* Tweet * * * Tweet * * Tout d'abord, pour exposer simplement et brièvement le sujet, on peut dire qu'il existe deux méthodes distinctes pour la détermination du début du mois lunaire : - la méthode empirique ou traditionnelle, celle de l'observation – à l'œil nu ou par télescope – de l'apparition du nouveau Croissant lunaire ; - la méthode du calcul astronomique prévisionnel, prenant uniquement en compte l'instant « t », où se produit dans l'Espace, l'alignement cyclique des trois corps célestes, Terre-Lune-Soleil. Depuis longtemps déjà, le calcul astronomique permet de connaître avec une précision qui ne cesse de s'affiner, les dates et heures de ces alignements périodiques Terre-Lune-Soleil qui ponctuent notre vie. Les anciens astronomes et mathématiciens musulmans – Al Battàni et Al Birùni entre autres – précurseurs de l'astronomie moderne, nommaient cet alignement Al-qirâne ou tarasùf en arabe (القران أو التراصف). C'est l'instant « t » de cet alignement qui marque à la même seconde, la fin d'un mois lunaire et le début du mois lunaire suivant et qu'on appelle « Lunaison » ou « Nouvelle-Lune ». De nombreux sites Internet relevant des grands Observatoires astronomiques éparpillés dans le monde, donnent depuis des années déjà, des informations précises sur le sujet. L'un des plus connus dans notre aire géographique maghrébine est celui de l'Institut de Mécanique Céleste et du Calcul des Ephémérides à Paris : http://www.imcce.fr/fr/grandpublic/phenomenes/phases_lune/index.php Cette page qui traite spécifiquement des Phases de la Lune, donne l'heure UTC de l'instant « t » de l'alignement Terre-Lune-Soleil avec une précision d'Une minute. Elle embrasse une période de 6400 ans, allant de l'année moins 4000 avant J-C à l'année 2400 du Calendrier solaire Grégorien ou Calendrier Civil Universel. Ces dernières années, de plus en plus de pays musulmans ont commencé à adopter la méthode de calcul astronomique prévisionnel pour la datation – par référence au Calendrier solaire Grégorien ou Calendrier civil Universel - des débuts des mois lunaires à partir des tables de données officielles, publiées par les différents Observatoires et fondées, comme indiqué plus haut, sur le calcul astronomique. Ce qui permet par conséquent, de connaître par avance – en termes d'années et même de siècles – la date du début de tel ou tel mois lunaire. Ainsi, on considère comme étant le 1er jour du nouveau mois lunaire, le jour qui suit immédiatement la date de la Lunaison, à la condition que celle-ci ait eu lieu avant le coucher du soleil – ou Maghrib. Si cet alignement a lieu après le coucher du soleil, c'est le jour du surlendemain qui est considéré comme le 1er jour du nouveau mois lunaire. Exemples : 1°) – La Nouvelle Lune (NL) du mois du Ramadhan 1434 a lieu le 8 juillet 2013 à 07h15m UTC, donc, avant le Maghrib. D'où le 1er jour du mois de Ramadhan 1434 (Hégire) correspondra à la date du Mardi 9 Juillet 2013 ; 2°) – La Nouvelle Lune (NL) du mois de Chaoual 1434 a lieu le 6 août 2013 à 21h50m UTC, donc, après le Maghrib. D'où, le 1er jour du mois de Chaoual 1434 (Hégire) – Aïd Al-Fit'r – correspondra à la date du Jeudi 8 Août 2013. Remarques importantes : a) – pour le mois du Ramadhan, la visibilité du Croissant à l'œil nu ou même par télescope, sera impossible avant ou après le coucher du Soleil, le minimum de temps qui s'écoule entre l'alignement Terre-Lune-Soleil et la possibilité de visibilité du Croissant à l'œil nu est de 15 heures 42mn, record de courte durée qui n'a jamais été dépassé à ce jour ; b) – pour le mois de Chaoual en revanche, la visibilité du Croissant à l'œil nu, sera possible le 7 Août 2013, juste après le coucher du Soleil. Ce qu'il faut avoir à l'esprit, c'est que, quel que soit le mode de détermination choisi – observation à l'œil nu ou calcul astronomique – il est scientifiquement et logiquement impossible d'unifier les dates du calendrier lunaire pour le monde musulman, tant qu'une référence spaciale, c'est-à-dire une référence géographique unique – comme la Mecque ou comme le Méridien Origine des dates (+ 180° Est ou – 180° Ouest) – n'est pas fixée d'un commun accord entre tous les pays musulmans. S'agissant de notre pays, l'Algérie les choses se compliquent encore davantage, à cause de l'ambiguïté qui entoure chaque année la détermination des dates du début et de la fin du mois sacré du Ramadhan. Un problème devenu récurrent et qui souligne moins l'incompétence du régime que sa prétention maladive à vouloir régenter dans le secret de l'opacité, de l'ambiguïté et de la clandestinité, tous les domaines de la vie sociale, y compris le domaine du sacré, réduit comme tant d'autres domaines, au statut de domaine privé du régime, à travers le ministère dit des « Affaires Religieuses »... C'est ainsi que depuis des lustres, chaque année à la veille du mois de Ramadan, les algériens et les algériennes ont droit à la réédition de cette odieuse mascarade dite de « la nuit du doute » qui constitue une véritable insulte à l'intelligence des citoyens. Une « nuit du doute » en général animée par des comités ad-hoc aux ordres d'un pouvoir politique qui s'est arrogé le droit de fixer au peuple algérien, d'une manière quasi régalienne, au gré des circonstances internes ou externes – souvent liées à ses complicités, voire à ses allégeances vis-à-vis de la monarchie saoudienne – les dates du début et de la fin du mois sacré du Jeûne, en utilisant tantôt la méthode de l'observation empirique, tantôt la méthode du calcul scientifique. Mais le plus révoltant et le plus indigne, c'est que l'on a vu souvent ce pouvoir, produire de faux témoignages d'individus, prétendant avoir « observé » le Croissant, alors que cela était absolument impossible mathématiquement et statistiquement ! Bien entendu, cette imposture politico-religieuse, s'intègre hélas, dans une imposture beaucoup plus large, celle de l'illégitimité politique et morale, d'un régime qui n'en ‘est plus – hélas ! – à une imposture près... Nombre de lectures: 1474 Views