«Les exclus pourront refaire l'année» El Watan le 07.07.13 Une «grâce» au profit des «tricheurs» aux examens du bac 2013 ? Les sanctions prises par l'Office national des examens et concours (ONEC) à leur encontre sont annulées. C'est le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui annonce cette nouvelle en marge de la cérémonie de clôture de la session de printemps de l'Assemblée populaire nationale (APN). Interrogé, hier, par les journalistes sur cette question qui a suscité la colère des élèves concernés et leurs parents, il affirme que «tous les exclus de l'examen du baccalauréat session 2013, suite aux cas de tricherie enregistrés, pourront refaire l'année». Le Premier ministre ne fournit aucune autre précision sur les modalités d'application de cette décision qui intervient au moment où le ministère de l'Education continue de recevoir les recours des candidats accusés de triche dans l'épreuve de philosophie (filière lettres et philosophie). Le gouvernement semble vouloir, à travers cette décision, calmer les esprits des 3180 candidats exclus pour tricherie et leurs parents qui n'ont pas cessé d'exprimer leur colère dès l'annonce des résultats du bac, dimanche dernier. A Alger et dans plusieurs wilayas, des rassemblements ont été organisés pour condamner une «injustice». Ils dénoncent, notamment, l'exclusion des examens durant une période allant de 3 à 10 ans, prononcée par l'ONEC. «Les sanctions infligées aux élèves concernés sont inconcevables d'autant plus qu'aucune preuve n'a été retenue contre eux», estimaient certains parents d'élèves concernés. En réponse à cette contestation, le ministère de l'Education avait annoncé, rappelons-le, la mise en place d'une commission ministérielle pour examiner les recours des concernés. «L'examen de ces demandes sera confié à une commission ministérielle neutre qui se chargera de les examiner au cas par cas. Les résultats seront connus dans les jours à venir», avaient expliqué le ministère dans son communiqué. Et d'ajouter : «Ces propositions seront soumises au ministre de l'Education nationale qui devra trancher.» Cette affaire a fait couler beaucoup d'encre. Elle a même suscité une polémique. Alors que les candidats ayant perturbé le déroulement des épreuves de philosophie affirmaient que les sujets proposés n'étaient pas inclus dans le programme, l'ONEC confirme le contraire. «Les sujets étaient puisés dans le programme et correspondaient au seuil national fixé par les enseignants», avait expliqué le directeur de l'ONEC. Les incidents enregistrés dans certains centres d'examen ont été qualifiés de «très graves» par les enseignants chargés de la surveillance et leurs syndicats. Ces derniers avaient même appelé à une action de protestation pour interpeller la tutelle sur la nécessité de protéger les enseignants «menacés et même agressés par des candidats au bac». Madjid Makedhi