Alors que nous nous attendions, comme tout pays démocratique qui se respecte, à l'emploi de l'article 88 de la constitution qui aurait abouti à l'empêchement du président pour cause de maladie, on a assisté durant un mois à une orchestration savamment menée qui est en train de nous faire passer des vessies pour des lanternes. Les étapes ont été respectées avec un diapason digne d'un grand ténor : 1/ Réception à plusieurs reprises du premier ministre et du ministre adjoint de la défense. On a apprécié l'ordre des réceptions. Quelques fois, ils sont reçus ensemble et des fois, pour des raisons qui nous sont inconnues, ils ont été reçus individuellement. Comme si notre président avait des secrets à divulguer en aparté à l'un ou à l'autre… 2/ L'étape suivante est importante à mon sens. Il fallait à tout prix régler le problème du FLN qui persistait depuis 7 mois. On a assisté à un magistral cours de droit d'une nouvelle mouture, assez inédit, je vous l'avoue. Le tribunal administratif accorde dans un premier temps l'autorisation de réunion du bureau politique du FLN. Cette autorisation a été déclarée anticonstitutionnelle par le Conseil d'Etat, qui rappelons-le, est la plus haute instance judicaire du pays et ses décisions sont réputées « sans appel ». Et ne voilà-t-il pas qu'au cours d'une nuit sans lune, le tribunal administratif récuse la décision du Conseil d'Etat et valide à nouveau sa première décision. C'est une première mondiale !… J'aurais bien aimé prendre la température de cette nuit dans les chaumières des dirigeants du pays. On ne savait pas si la réunion du BP du FLN allait avoir lieu. ça supputait dans les chaumières que Amar Saidani allait être, par qui vous savez, intronisé comme secrétaire général du premier parti du pays… Des ministres qui avaient combattu becs et ongles contre le retour du drabkiste ont certainement vécu une nuit blanche. Et ils se sont rétractés le lendemain en apprenant que la réunion allait avoir lieu. Pour ne citer qu'un seul ministre Rachid Benaissa, il a dû resté suspendu à son téléphone toute la nuit. Et lorsqu'il avait appris la tenue de la réunion, il a dû demander à son chauffeur d'appuyer sur le champignon pour rejoindre fissa l'hôtel Aurassi, et ce pour montrer sa fiole. En vain, monsieur l'ex-ministre, car votre nom était déjà inscrit dans la charrette et vous avez été débarqué piteusement le 11 septembre !… 3/ Pour broder le tout, il fallait que notre président montre un tant soi peu sa présence au niveau international. Il a juste suffi de deux réceptions, Rachid Ghanouchi et Béji Caïd Essebsi, pour le remettre en selle… La suite a été le limogeage de 11 ministres pour les remplacer par des têtes nouvelles. Toute cette mascarade n'a pour seul but non avoué qui est tout simplement le 4ème qui mandat qui sera selon mon humble avis, le mandat de trop. Et ce modeste article me sera témoin que la situation ira en empirant. Par conséquent, il n'y a pas lieu d'attendre la résolution des scandales récents. Les 3 ministères régaliens ont été attribués à des fidèles parmi les fidèles : a) Allez exigez au Sieur Tayeb Louh de poursuivre khellil ou bedjaoui, pour lesquels, soit dit en passant, il n'y a à ce jour aucun signalement à Interpol ! b) Tayeb Belaiz, intronisé ministre de l'intérieur, doit déjà roder ses rouages pour mieux organiser les prochaines élections ! c) Gaid Salah, déjà vice-ministre de la défense vient de s'octroyer l'Etat Major de l'Armée pour avoir déjà répondu à ceux qui ont exigé la destitution du président invalide. Pour conclure, on aurait été tenté de dire qu'on vient de faire du neuf avec du vieux mais confinant le constat en déclamant que le nouveau gouvernement est un véritable un abri anti-char érigé contre toutes les attaques récentes qui ont mis à nu les carences du pays.