Après trente ans de présence en Kabylie, la colonisation a réalisé plus de 250 000 kms de routes et de pistes, reliant les villages les uns aux autres, sans oublier les autres infrastructures, telles que l'électricité et l'eau potable, achevées dés 1910, c'est-à-dire lorsque la population globale de la région ne dépassait pas les 300 000 habitants. En dépit des prévisions de l'agence des Nations unies pour la réduction des risques de catastrophe, qui avertit suite aux bouleversements climatiques, que de nombreuses régions seront paralysées dans les années à venir par les vagues de froid, les canicules et les catastrophes naturelles, un grand nombre de wilayas fonctionne à ce jour encore avec des infrastructures qui datent de la fin du 19eme siècle. Visiblement, les autorités ont la tête ailleurs. Du moins à préparer dans la transparence la prochaine élection présidentielle et à lutter contre la « main de l'étranger » et les hordes terroristes dirigées par le « borgne » pour préserver l'unité et la cohésion de la nation algérienne ! Après les incendies et une longue sécheresse qui ont détruit des milliers d'hectares de forets et de récoltes durant l'été dernier, une vague de froid et des chutes de neige massives se sont déjà installées sans avoir été invitées au Djurdjura. Dans certains hôpitaux, on a déjà recensé les premières victimes de ces températures qui ont chuté de façon extrême, au cours de ces dernières 48 heures, alors que plusieurs communes de l'arrière Djurdjura ont été privées de transports, d'hôpitaux, de gaz butane et d'électricité. Toujours, selon les agences onusiennes, les zones sans infrastructures adéquates pour gérer les sécheresses et les vagues de froid seront particulièrement touchées par les catastrophes. Des signes avant-coureurs de catastrophes destructrices pouvant provoquer des pertes en vies humaines et en biens économiques, persistent toujours, notamment sur les chemins de wilaya et les routes nationales construites par les tabors marocains au début du 20eme siècle. A cette époque, on pouvait recenser à peine une dizaine de véhicules à travers toute la Kabylie, alors qu'aujourd'hui le parc automobile de la ville d'Azzazga fait le double d'un arrondissement à Paris. Il faut souligner que c'est grâce à la vigilance des citoyens que des drames ont été évités de justesse l'année passée sur le CW 28 et la RN 25 lorsque deux ponts se sont écroulés sous le poids des inondations. Les autorités nationales et locales, les maires et les députés ont-ils pour la réduction des risques, pris les mesures nécessaires pour s'assurer qu'il n'y aura pas de pertes en vies humaines et pénuries à chaque fois qu'un flocon de neige blanchit les cimes majestueuses de Lala Khadidja ? Allez y savoir !